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Dans les années 1980, la détente entre les États-Unis et l’URSS prend fin et l’hostilité reprend de plus belle. Qu’est-ce qui provoque ce revirement ? Pourquoi la paix qui règne durant la détente ne peut-elle pas durer ? Voici l’histoire de la guerre fraîche : un conflit qui décrit une dégradation des rapports Est-Ouest, en rupture avec la détente des années…
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Entre la guerre du Vietnam, les guerres par procuration entre bloc de l’Est et bloc de l’Ouest, les discours incisifs de Reagan, l’Armée rouge en Afghanistan jusqu’à la signature du traité FNI avec Mikhaïl Gorbatchev, la détente est rompue et ainsi commence la guerre fraîche.
La guerre fraîche remonte aux années 1970 lorsque les États-Unis et l’URSS sont tous deux occupés par leurs affaires intérieures et leurs problèmes domestiques.
Histoire de remettre les choses dans son contexte, rappelons que le bloc de l’Est est dirigé par l’Union soviétique, officiellement l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). L’URSS est un État socialiste qui s’étend sur l’Europe et l’Asie pendant son existence, de 1922 à 1991 avec toutes sortes d’États satellites. Elle est le deuxième État le plus puissant après les États-Unis et son objectif est de diffuser le communisme dans le monde entier.
Les États-Unis d’Amérique sont à la tête du bloc de l’Ouest. Ils incarnent le capitalisme, avec l’économie la plus forte du monde pendant la guerre froide et jusqu’à aujourd’hui. Ils sont également connus comme les leaders du « monde libre », un terme de propagande utilisé pour désigner le bloc occidental, car ils représentent collectivement la plus grande démocratie du monde.
Entre 1964 et 1982, c’est Leonid Brejnev qui est à la tête du parti communiste et qui incarne le mieux la détente de cette période. Ce dernier s’efforce de relancer une économie stagnante et d’améliorer le niveau de vie des citoyens soviétiques.
Aux États-Unis, la Maison-Blanche est aux prises avec le contrecoup de la guerre du Vietnam, de chocs pétroliers majeurs et le scandale du Watergate, qui conduit à la démission du président Richard Nixon, remplacé par son vice-président Gerald Ford. C’est le président Jimmy Carter qui prend la relève en 1977 et qui souhaite maintenir cette détente grâce à une politique étrangère moins agressive et davantage tournée sur l’essor économique du pays. Cependant, le non-respect des accords SALT et l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée rouge engendrent le boycott des Jeux olympiques de Moscou et posent les jalons pour l’arrivée de Reagan et sa politique anticommuniste.
Les États-Unis et l’URSS continuent de se méfier l’un de l’autre. Malgré les accords d’Helsinki, ils continuent tous deux à jouer un rôle dans la politique et la gouvernance des nations étrangères pour promouvoir leurs propres intérêts.
Les causes de la guerre fraîche résultent de déclencheurs tels que l’invasion soviétique de l’Afghanistan, la politique étrangère conflictuelle de Ronald Reagan et les changements de dirigeants.
L’évènement qui met fin à la détente (période intermédiaire de la guerre froide) et conduit à cette période de tensions croissantes est l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979. Comme le dit le président démocrate Jimmy Carter :
Les conséquences de l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques risquent de mettre en péril la paix qui règne depuis la Seconde Guerre mondiale.
- Le président Jimmy Carter aux membres du Congrès, 19801
Malgré ses remarques incisives, Carter est sévèrement critiqué par les républicains. La politique étrangère de Carter repose sur la réduction des dépenses militaires et la diminution du nombre d’armes militaires. Les républicains encouragent Carter à répondre à l’invasion et voient sa politique étrangère d’un mauvais œil.
Image 1. Président Jimmy Carter
Après l’invasion soviétique de l’Afghanistan, Carter fait volte-face. Il décide de serrer les vis avec l’URSS en établissant les politiques suivantes :
Implantation d’embargos sévères (interdiction de commercer) sur les céréales et autres biens de consommation en provenance de l’URSS.
Soutien d’un boycott américain des Jeux olympiques qui devaient se tenir à Moscou.
Engagement à augmenter de 5 % les dépenses militaires.
Déclaration de la volonté de défendre les intérêts américains dans la région par une action militaire si nécessaire.
Retrait de l’ambassadeur américain à Moscou.
Approbation de l’aide militaire aux rebelles afghans.
Publication du PD-59, une stratégie de défense militaire classifiée et agressive, conçue pour donner aux présidents américains une plus grande flexibilité pour mener une guerre nucléaire.
Ces mesures contre l’URSS sont plus tard désignées sous le nom de « doctrine Carter » et représentent un écart important par rapport à son programme politique initial axé sur la coexistence pacifique et la détente.
Du 27 décembre 1979 au 15 février 1989, l’Armée rouge de l’URSS s’oppose pendant près de 9 ans aux moudjahidines (guerriers saints) d’Afghanistan. Ce conflit peut être divisé en 4 phases :
l’invasion du 25 décembre 1979 ;
l’insurrection nationale et les opérations de ratissage de 1980 à 1983 ;
l’adaptation de l’armée soviétique à la contre-guérilla de 1984 à 1985 ;
le retrait de l’Armée rouge de 1986 à 1989.
Opération de ratissage : opération qui tend, grâce à la fouille systématique d'une zone de terrain, à découvrir, arrêter ou neutraliser une ou des personnes qui peuvent s'y cacher
Essentiellement, ce conflit ressemble à tous les autres de la même époque et implique l’expansion du modèle communiste dans une région où celui démocratique est en voie de construction. Ici, tout commence avec l’arrivée au pouvoir du Parti démocratique populaire d’Afghanistan (PDPA) en 1978, soutenu par l’URSS. S’y oppose une guérilla d’inspiration musulmane qui veut retrouver son indépendance et qui fait écho à la vague islamique au pouvoir en Iran.
C’est une déconfiture militaire pour l’URSS qui voit son armée ravagée par les guérillas moudjahidines similairement à l’armée américaine durant la guerre du Vietnam : les locaux connaissent le terrain.
En 10 ans, outre le coût humain de presque 10 000 soldats soviétiques et 1,5 million de morts côté afghan, ce conflit épuise économiquement et moralement l’Union soviétique et rajoute une nouvelle pierre à l’édifice de son propre tombeau.
Image 2. Moudjahidines durant l’invasion soviétique en Afghanistan
En 1980, Ronald Reagan remplace Jimmy Carter à la présidence des États-Unis. Celui-ci n’hésite pas à prendre position contre le communisme et qualifie fréquemment l’URSS « d’empire du mal ».
Le début de la politique du président Reagan vise non seulement à contenir le communisme, mais aussi à l’éradiquer. Sa politique de refoulement ou rollback est un symbole fort de sa volonté de mobiliser des ressources militaires et économiques pour arrêter l’expansion du communisme dans le monde.
Politique de refoulement
La politique de Reagan visant à « refouler » activement le communisme dans différentes parties du monde a conduit à l’ingérence directe de l’Amérique dans la politique de divers pays. Cela marque un changement important par rapport à la politique de containment (endiguement), qui consiste à endiguer l’expansion du communisme.
Cette politique conduit les États-Unis à soutenir secrètement les rebelles anticommunistes dans le monde entier. Par exemple, Reagan soutient les Contras dans leur attaque contre le gouvernement socialiste du Nicaragua, les rebelles afghans dans leur lutte contre l’URSS et les forces anticommunistes angolaises qui combattent dans la sanglante guerre civile du pays. Reagan apporte aussi son soutien à la dictature de Marcos aux Philippines et au gouvernement d’apartheid sud-africain.
Voici comment le président Reagan considère la guerre fraîche :
[…] Des différences fondamentales sur des questions morales importantes concernant la valeur de l’individu et la question de savoir si les gouvernements doivent contrôler les individus ou les individus contrôler les gouvernements.
- Président Ronald Reagan, Discours aux Nations Unies, New York, 19882
Le gouvernement de Reagan élabore aussi une nouvelle politique à l’égard de l’URSS en mettant en œuvre la NSDD-32 (National Security Decisions Directive), qui tend à affronter l’URSS sur trois fronts :
Entraver l’accès des Soviétiques aux technologies avancées et diminuer leurs ressources, notamment en exerçant une pression à la baisse sur la valeur des exportations soviétiques sur les marchés internationaux.
Augmenter les dépenses militaires américaines, ce qui fortifie la position de négociation des États-Unis.
Obliger l’URSS à consacrer une plus grande part de son budget national à la défense.
Les politiques de Reagan relancent les hostilités et la course aux armements. Avec la doctrine agressive de Reagan, les États-Unis pensent pouvoir inverser l’expansionnisme soviétique et finalement mettre fin à la guerre froide, non pas par l’apaisement des tensions, mais par l’intimidation pure et dure.
Reagan trouve un allié proche en Margaret Thatcher, la Première ministre britannique nouvellement élue. Les deux dirigeants sont farouchement anticommunistes et s’engagent tous deux à mettre un terme à son expansion.
À cette époque, c’est Leonid Brejnev qui mène la danse communiste et sa santé fragile l’empêche de prendre part aux décisions de politique étrangère. La force des nouvelles alliances dans le bloc de l’Ouest et la faiblesse de Brejnev contribuent au déclenchement de la guerre fraîche.
Mikhaïl Gorbatchev incarne la nouvelle détente et il cheche à soulager l'URSS de la pression économique.
Image 3. Reagan et Gorbatchev
Lorsque le dirigeant soviétique Gorbatchev accède au pouvoir en 1985, il s’engage à atténuer les conséquences économiques, diplomatiques et militaires de la guerre froide et se conforme donc à la plupart des politiques de Reagan pour le bien commun. D’apparence équitable, la signature du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) est un exemple criant de la domination d’un bloc sur l’autre et marque une victoire de l’Ouest sur l’Est.
L’URSS souffre d’un taux de croissance économique proche de 0 %, lié à une forte baisse des recettes d’exportation due à la chute des prix du pétrole dans les années 1980, période durant laquelle ces exportations représentent environ 60 % des recettes d’exportation totales de l’URSS. Ainsi, pour rapidement inverser la tendance, Gorbatchev réoriente les ressources du pays allant dans les engagements coûteux de la guerre froide vers des domaines plus rentables du secteur civil. De plus, il fait des concessions majeures aux États-Unis sur les niveaux des forces conventionnelles, des armes nucléaires et de la politique communiste expansionniste en Europe de l’Est.
Le traité sur les forces conventionnelles (FCE) permet de limiter le niveau d’armement et d’équipement conventionnel d’une armée. Le FCE de 1990 va demander la destruction de 33 000 chars d’assaut et près de 100 00 armes lourdes dans la zone du traité.
Après cette période, on retrouve une nouvelle détente et la guerre froide prend officiellement fin en 1991 avec la dislocation de l’URSS.
Les causes de la guerre fraîche sont :
Les caractéristiques de la guerre fraîche sont :
Le contexte historique de la guerre fraîche se déroule peu après la détente de 15 ans entre les deux superpuissances. Les guerres par procuration ont toujours lieu et chaque bloc tente de régler des problèmes domestiques.
Le président qui lance la guerre fraîche est Ronald Reagan suite au non-respect des accords SALT et l'invasion soviétique de l'Afghanistan. Ce dernier va serrer la vis et se mobiliser avec ses alliés pour endiguer l'expansion du communisme.
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