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1870, France. L'Empereur Napoléon III perd contre la Prusse. La Troisième République est proclamée. Elle reste à ce jour le modèle républicain français le plus stable dans le temps, en vigueur de 1870 à 1940.Après l'insurrection de la Commune, le monarchiste Patrice de Mac Mahon et le républicain Léon Gambetta s'affrontent. Le projet républicain se met lentement en place. Des lois essentielles…
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Après l'insurrection de la Commune, le monarchiste Patrice de Mac Mahon et le républicain Léon Gambetta s'affrontent. Le projet républicain se met lentement en place. Des lois essentielles sont votées, comme celles sur l'éducation de Jules Ferry, la loi d'association de 1901 et la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État. Entre réformes, crises et colonisations, la Troisième République traverse la Belle Époque et marque l'entrée de la France dans le XXe siècle.
La Commune de Paris est un gouvernement révolutionnaire qui dirige la capitale française du 18 mars 1871 au 28 mai 1871.
Image 1. Barricade des communards
Après la capitulation de Napoléon III à la suite de sa défaite à Sedan, la Troisième République est proclamée le 4 septembre 1870. Le nouveau Gouvernement de la Défense nationale a pour mission de continuer la guerre, mais une majorité monarchique s'installe et l'armistice est finalement signé en janvier 1871.
La population parisienne, majoritairement ouvrière, y voit une trahison et prend les armes ; une situation qui va se répandre dans les autres villes françaises telle une traînée de poudre. L'insurrection s'organise et devient la Commune de Paris.
Le 21 mai, Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif légitime et réfugié à Versailles, envoie l'armée sur Paris. C'est le début de la semaine sanglante, sept jours de combats, de massacres et d'exécutions. Le 28 mai, la Commune de Paris tombe.
On estime entre 10 000 et 20 000 le nombre de Communards, ou suspectés tels, tués pendant la semaine sanglante, contre 900 versaillais.
Des milliers de personnes affiliées à la Commune sont déportées. Elles sont graciées en 1880 par le Parlement républicain.
Au début, la Troisième République est supposée être provisoire. Certaines personnalités politiques, comme Adolphe Thiers ou Mac Mahon, veulent en effet le retour de la monarchie en France. D'autres voix, comme celle de Léon Gambetta, s'élèvent pour mettre en place un modèle républicain durable. Les lois constitutionnelles de 1875 instaurent finalement le régime parlementaire de la Troisième République.
Succédant à Adolphe Thiers en tant que Président en 1873, le maréchal Mac Mahon est un monarchiste. Il nomme deux fois le duc de Broglie président du Conseil, entendant rétablir l'ordre moral. Il rencontre une vive opposition de la Chambre des députés à partir de 1876, donnant aux Républicains la majorité. Il démissionne en 1879.
C'est Léon Gambetta, surnommé le père fondateur de la République, qui proclame la Troisième République le 4 septembre 1870.
Le peuple a devancé la chambre qui hésitait.
Pour sauver la Patrie en danger, il a demandé la République.
Il a mis ses représentants non au pouvoir, mais au péril.
La République a vaincu l’invasion en 1792 ; la République est proclamée.
La révolution est faite au nom du droit, du salut public.
Citoyens, veillez sur la cité qui vous est confiée ; demain vous serez, avec l’armée, les vengeurs de la Patrie.1
Figure de l'opposition républicaine, il est député sous Thiers et Mac Mahon, avant de faire partie du gouvernement en 1881. Il s'engage pour des mesures républicaines comme les lois constitutionnelles de 1875. Il meurt prématurément fin 1882.
En janvier 1875 est voté l'amendement Wallon, promulguant l'élection d'un Président de la République par l'Assemblée nationale, pour sept ans. Quelques mois plus tard sont votées trois lois constitutionnelles, surnommées « Constitution de 1875 ». La Troisième République, régime parlementaire, est instaurée.
Ce régime parlementaire est, dans le texte, dualiste : le gouvernement est responsable devant l'Assemblée nationale et le chef de l'État.
À partir de 1876, les républicains accèdent à la tête des organes institutionnels et le rôle du Président s'affaiblit. Le régime perd ce caractère dualiste : le gouvernement devient progressivement responsable uniquement devant l'Assemblée nationale.
Date | Président | Bord politique |
1871–1873 | Adolphe Thiers | Républicain conservateur |
1873–1879 | Patrice de Mac Mahon | Légitimiste (monarchiste) |
1879–1887 | Jules Grévy | Républicain modéré |
1887–1894 | Sadi Carnot | Républicain modéré |
1894–1895 | Jean Casimir-Perier | Républicain modéré |
1895–1899 | Félix Faure | Républicain modéré |
1899–1906 | Émile Loubet | Centre-droit |
1906–1913 | Armand Fallières | Républicain modéré, centre-droit |
1913–1920 | Raymond Poincaré | Centre-droit |
1920 | Paul Deschanel | Républicain modéré, centre-droit |
1920–1924 | Alexandre Millerand | Centriste |
1924–1931 | Gaston Doumergue | Républicain radical, centre-gauche |
1931–1932 | Paul Doumer | Indépendant, centre-droit |
1932–1940 | Albert Lebrun | Républicain modéré, centre-droit |
Trois présidents de la Troisième République meurent en exercice :
La Troisième République établit certains principes républicains, encore reconnus de nos jours, comme l'école gratuite, laïque et obligatoire, la liberté d'association ou encore la séparation de l'Église et de l'État.
Entre 1881 et 1886, Jules Ferry fait passer plusieurs lois scolaires, qui entérinent trois principes républicains de l'enseignement. L'école primaire devient obligatoire, tandis que l'ensemble de l'école publique est désormais gratuite et laïque, c'est-à-dire sans instruction religieuse.
Ces réformes concrétisent un mouvement de scolarisation massive entamé avant la Troisième République.
Ainsi, en 1833, la loi Guizot impose aux communes d’avoir une école primaire pour garçons, tandis que la loi Falloux de 1850 leur impose une école primaire pour filles. Ces dernières accèdent à l'enseignement secondaire en 1880, avec la loi Camille Sée.
En France la liberté d'association est votée sous la Troisième République. En effet, le 1ᵉʳ juillet 1901, Pierre Waldeck-Rousseau fait adopter la loi sur la liberté d'association, abrogeant la loi Le Chapelier de 1854. Elle fonde le principe, encore en vigueur, de la liberté qu'ont plusieurs individus de s'associer, dans un but commun désintéressé (à but non-lucratif).
La loi de 1905 est présentée par Aristide Briand et promulguée le 9 décembre. Elle instaure la liberté de conscience, c'est-à-dire la liberté pour chaque individu de choisir son système de valeurs. Elle établit aussi la séparation de l'Église et de l'État et met fin à la subvention des cultes : la République française est désormais neutre vis-à-vis des religions. Cette loi s'inscrit dans le mouvement anticlérical qui domine au sein des républicains.
L'anticléricalisme désigne l'opposition aux ecclésiastiques d'une organisation religieuse spécifique. Un ecclésiastique est une personne ayant une position d'autorité dans une communauté religieuse, comme les évêques et les prêtres dans l'Église catholique, les imams et mollahs dans les sociétés musulmanes et les rabbins dans les communautés juives.
La Belle Époque, terme apparu après la Première Guerre mondiale, désigne une période de paix et de prospérité, pour certains Français, des années 1880 jusqu'en 1914.
La France connaît la seconde révolution industrielle, des progrès technologiques, sociaux et économiques et l'affirmation du mouvement ouvrier, qui s'organise en partis politiques, comme le Parti ouvrier ou la SFIO.
Image 2. Exposition universelle de 1900 à Paris
La mise en œuvre du projet républicain ne se fait pas sans difficulté et la Troisième République connaît plusieurs crises, dont l'affaire Dreyfus et le mouvement boulangiste, qui révèlent de forts courants antisémites et nationalistes.
En 1894, l'officier Alfred Dreyfus, d'origine alsacienne et de confession juive, est accusé à tort et condamné pour espionnage en faveur de l'Allemagne. Le vrai coupable, le commandant Esterhazy, est découvert deux ans plus tard, mais l'armée continue de le protéger et refuse un nouveau procès.
L'opinion publique se divise entre anti-dreyfusards et dreyfusards, parmi lesquels l'écrivain Émile Zola, qui publie l'article « J'accuse » dans l'Aurore en 1898. Après plus de quatre ans au bagne en Guyane, Dreyfus est finalement gracié en 1899 par le président Loubet puis innocenté en 1906 par la Cour de cassation.
Image 3. Alfred Dreyfus au bagne en 1898
Surnommé le « général Revanche », le général Boulanger est un militaire français qui devient ministre de la Guerre en 1886. Inquiétant les républicains par son discours belliqueux, il est écarté du gouvernement en mai 1887. Cette éviction entraîne la naissance du mouvement boulangiste, antirépublicain et germanophobe.
Le général, candidat dans de nombreux départements, reçoit notamment le soutien des bonapartistes et des monarchistes. Ses députés se font élire et le mouvement prend de l'essor jusqu'en janvier 1889 où il est élu à Paris. Les républicains réagissent en le menaçant de lancer un mandat d'arrêt. Le général s'exile en Belgique où il se suicide deux ans plus tard.
La crise économique des années 1930 frappe fort la France, déjà affaiblie par la Première Guerre mondiale. Le mouvement d'extrême droite prend de l'ampleur, atteignant son paroxysme lors des émeutes antiparlementaires du 6 février 1934.
En réaction, les partis de gauche s'organisent : le Front populaire est formé. Il gagne les élections législatives de mai 1936 et Léon Blum, socialiste, devient président du Conseil.
C'est sous sa présidence que les Accords de Matignon sont signés, en juin 1936. Ils mettent en place les conventions collectives, reconnaissent la liberté syndicale et relèvent les salaires. D'autres réformes instaurent deux semaines de congés payés et la semaine de 40 heures.
Pour cause de luttes internes et face à la montée de la droite, le Front populaire chute en 1938. La Seconde Guerre mondiale éclate un an après et en 1940, les pleins pouvoirs sont votés à Philippe Pétain, signant la fin de la Troisième République.
La Troisième République, malgré quelques oppositions, adopte une politique coloniale. Elle envahit une partie de l'Afrique et instaure une domination française autoritaire sur les territoires occupés.
Dans les années 1880, la majorité du continent africain est sous contrôle de la population locale. La présence européenne est encore sporadique, mais le Congo est source de tensions entre la Belgique, la France, le Royaume-Uni et le Portugal. Pour régler ce différend, la conférence de Berlin est organisée, réunissant les dirigeants impériaux européens, sans représentation africaine.
Les discussions dépassent la question congolaise. Les puissances européennes débattent de la liberté de navigation et de commerce et du monopole commercial en Afrique. C'est le début du partage de l'Afrique, une course à l'occupation européenne des territoires africains.
Image 4. Caricature du partage de l'Afrique par les dirigeants européens
En 1881, le code de l'indigénat, en réalité une suite de décrets, entérine en Algérie la domination de l'administration française. Il différencie citoyens français et sujets français. La population algérienne est privée d'une partie de sa liberté et de ses droits politiques : travaux forcés, couvre-feu, contrôle des déplacements hors de la commune, réquisition d'animaux, etc. L'infraction à ces règles répressives est lourdement punie, souvent sans procès.
À partir de 1887, ce code de l'indigénat est étendu à l'ensemble des colonies françaises. Il est aboli en 1946 pour la majorité des colonies, sauf l'Algérie, qui en subit certains aspects jusqu'à son indépendance, en 1962.
Les présidents de la Troisième République sont au nombre de 14, entre 1871 et 1940.
On compte notamment :
L'évènement qui met fin à la Troisième République est le vote des pleins pouvoirs à Philippe Pétain par l'Assemblée nationale, le 10 juillet 1940. C'est le début de l'État français, aussi appelé régime de Vichy.
Léon Gambetta proclame la Troisième République, le 4 septembre 1870 devant l'Hôtel de Ville de Paris.
En France en 1871, c'est Adolphe Thiers qui est au pouvoir. Il est d'abord chef du pouvoir exécutif puis président de la République.
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