Lewis Terman

Lewis Terman : contribution à la psychologie

Lewis Madison Terman, psychologue américain, était un partisan de la mesure et des tests d'intelligence. Terman s'est également intéressé de près à la douance. Il est devenu un pionnier de la recherche longitudinale sur les enfants doués, en raison de sa conviction qu'une intelligence élevée ne fait pas de quelqu'un un paria, mais un atout pour la société.

Fig. 1 - Portrait de Lewis Terman.

Lewis Terman est connu pour son adaptation des travaux d'Alfred Binet et de Théodore Simon. Terman a appelé son adaptation la révision et l'extension de Stanford de l'échelle d'intelligence de Binet-Simon, présentée dans sa publication de 1916, The Measurement of Intelligence : An Explanation of and a Complete Guide for the Use of the Stanford Revision and Extension of the Binet-Simon Intelligence Scale.

En tant que l'un des chefs de file des tests d'intelligence, l'expertise de Terman a permis d'étendre la recherche psychologique et la mesure des différences individuelles et de groupe grâce au développement de tests d'intelligence. Le travail de Terman a contribué à façonner le cours de la psychologie éducative et cognitive, influençant la façon dont nous percevons l'intelligence et la douance et la façon dont nous abordons l'enseignement et l'apprentissage dans la salle de classe.

Lewis Terman : Réalisations

La ferme conviction de Lewis Terman que les tests mentaux mesurent l'intelligence et son idée novatrice d'ajouter un score de QI à son Stanford-Binet ont conduit à l'une des réalisations les plus remarquables de Terman. Dans les années 1920, le Stanford-Binet de Terman est devenu le test d'intelligence le plus populaire parmi les révisions de l'échelle d'intelligence de Binet effectuées par d'autres concurrents.

Fig. 2 - Passer un test.

Alors que Terman se fait connaître dans le domaine des tests d'intelligence en Amérique, il collabore avec d'autres psychologues pour administrer des tests aux membres des forces armées. Une version modifiée du Stanford-Binet a été utilisée pour déterminer si un membre des forces armées allait monter en grade ou être renvoyé immédiatement. Environ 1,75 million d'hommes ont passé le test.

Suite à son rôle dans le programme de tests de l'armée, Lewis Terman a cherché à introduire des tests d'intelligence pour les classes de la troisième à la huitième année dans les écoles, qu'il a appelés tests nationaux d'intelligence. Terman voulait introduire l'idée de regrouper les élèves sur la base de niveaux d'aptitude similaires. Grâce à un partenariat étroit avec la National Education Association, il a contribué à l'élaboration de programmes scolaires incorporant des tests mentaux et surveillant les différents groupes d'aptitude.

Terman avait une philosophie selon laquelle la société américaine est divisée en différents rangs sociaux en fonction de leurs mérites (par exemple, la douance). C'estainsi qu'il a également poussé à la mise en place de tests de réussite scolaire, le Stanford Achievement Test, grâce à ses collègues de Stanford. Ce test détermine qui est intellectuellement doué afin que les écoles puissent les perfectionner en tant que leaders potentiels de la société.

L'étude de Lewis Terman sur la douance

Lewis Terman a franchi une nouvelle étape dans la concrétisation de sa vision grâce à son étude longitudinale, Genetic Studies of Genius : Mental and Physical Traits of a Thousand Gifted Children, en 1921. Les recherches de Terman visent à voir les différences individuelles entre les enfants doués et les enfants d'intelligence moyenne.

Fig. 3 - Fille lisant des livres.

L'échantillon de l'étude de Terman était composé d'élèves du primaire et du secondaire des écoles publiques de Californie, dont la majorité provenait de la région de la baie, près de l'université de Stanford. Lui et son équipe ont également demandé aux enseignants de ces écoles d'identifier les enfants surdoués parmi leurs élèves. Les candidats désignés ont passé le test national d'intelligence.

Ensuite, ceux dont les résultats atteignaient les 10 % les plus élevés ont passé le test Stanford-Binet. La sélection finale des participants impliqués dans le test Standford-Binet ne comprenait que ceux dont les scores de QI étaient d'au moins 140 et plus. Ils ont eu environ 1 500 échantillons d'enfants surdoués, dont la plupart étaient blancs, issus de la classe moyenne et dont les parents avaient un niveau d'éducation supérieur à celui de la population générale.

Avec l'aide de la Fondation du Commonwealth et de l'Université de Stanford, pour un montant total de 50 000 dollars, Terman et son équipe ont choisi 16 catégories de données à collecter auprès de ses sujets surdoués.

Terman a comparé les capacités de ses participants surdoués à celles d'un groupe de contrôle composé d'élèves d'écoles californiennes d'un âge similaire.

Dans son étude sur les enfants surdoués, Terman a découvert que ceux qui étaient très intelligents ne ressemblaient pas à l'image que l'on s'en faisait habituellement : des faibles, des solitaires ou des inadaptés. L'étude de Terman a montré que ces enfants surdoués vivaient comme les autres enfants, avec leurs loisirs et leurs centres d'intérêt. Ceux qui ont une intelligence élevée sont supérieurs sur le plan scolaire et en termes de santé, de développement physique et socio-émotionnel.

L'étude de Terman sur les surdoués s'est poursuivie : lui et son équipe ont suivi les enfants surdoués jusqu'au milieu de leur vie. L'intelligence et la réussite professionnelle continuent d'être significativement plus élevées que la norme pour les diplômés de l'université. L'échantillon d'enfants surdoués ne présentait pas non plus beaucoup de signes de problèmes mentaux graves, de comportement criminel ou d'alcoolisme. Pour le suivi des sujets surdoués de Terman jusqu'à la fin de l'âge adulte, Robert R. Sears a succédé à Terman en tant que responsable de la recherche.

Lewis Terman : théorie de l'intelligence

Selon Lewis Terman, l'intelligence est la capacité de penser aux choses de façon abstraite.

Fig. 4 - Une petite fille enthousiaste à l'idée d'apprendre, pixabay.com

Tandis que Terman définit une personne dotée d'une très grande intelligence comme ayant "une intelligence rapide, compréhensive, une curiosité insatiable, des informations étendues, une mémoire rétentive, une élocution précoce, un vocabulaire inhabituel, etc." (Terman, 1925, p. 287).

Empruntant l'étiquette suggérée par William Stern,Quotient Intellectuel ou QI , Terman a calculé le QI à l'aide du Stanford-Binet en divisant l'âge mental par l'âge chronologique, puis en multipliant par 100.

Terman pensait que l'hérédité, et non l'environnement ou d'autres facteurs, expliquait l'intelligence élevée. Il a transposé cette croyance dans son travail en plaidant en faveur des tests d'intelligence, qu'il considérait comme une mesure des capacités innées. Terman a plaidé en faveur des tests d'intelligence parce qu'il croyait en l'importance d'élever les enfants doués pour qu'ils puissent progresser dans leurs études en fonction de leurs aptitudes plutôt que de leur âge chronologique.

Cependant, le point de vue de Terman sur l'intelligence et les capacités mentales n'a pas été incontesté. George D. Stoddard et son équipe de l'université de l'Iowa ont affirmé que la scolarité avait une influence significative sur les scores d'intelligence des enfants d'âge préscolaire et des élèves du primaire. Ils ont souligné le rôle de la stimulation environnementale dans l'augmentation de l'intelligence des enfants, car les tests d'intelligence n'aideraient pas à prédire les résultats à long terme des élèves.

Malgré les critiques, les écoles ont continué à pratiquer des tests mentaux sur les élèves ; cependant, le mouvement des droits civiques a représenté un nouveau défi. Bien qu'il soit resté fidèle à sa vision méritocratique de l'Amérique, Lewis Terman a fini par admettre que l'environnement familial contribue à la réussite des personnes dotées d'une intelligence supérieure.

Lewis Terman : l'expérience

Au-delà des différences d'intelligence, Lewis Terman a également exploré les différences d'identité sexuelle et de mariage.

Masculinité et féminité

Lewis Terman et Catharine Cox Miles ont introduit un test pour mesurer la masculinité et la féminité. En 1936, ils ont publié un test appelé "Test d'analyse des attitudes et des intérêts", qui consistait en 450 questions à choix multiples conçues pour évaluer les préférences d'une personne en matière de loisirs, de centres d'intérêt et de réactions aux situations stressantes.

Lewis Terman a beaucoup insisté sur la nécessité de se conformer aux normes de genre des années 1930. Cette insistance se manifeste dans son test et dans sa conviction qu'il faut cultiver les différences entre les sexes. Il s'agit de s'assurer que les hommes et les femmes ont des rôles qui leur conviennent dans une société qui devient de plus en plus urbaine et industrialisée.

Le bonheur conjugal

En 1934, Lewis Terman a mené une autre étude sur des couples mariés et séparés de San Francisco. Les résultats de Terman vont à l'encontre de la croyance commune selon laquelle l'alchimie sexuelle est le facteur le plus important d'un mariage heureux. Il a plutôt constaté que la personnalité et l'éducation de chaque partenaire avaient un impact plus important sur la réussite d'un mariage. Selon Lewis Terman, la clé d'un mariage heureux est d'accepter les besoins de ton partenaire et ton rôle dans le mariage.

Lewis Terman : Citations

"Si l'on se souvient de moi très longtemps après ma mort, ce sera probablement en rapport avec mes études sur les enfants surdoués [et] la construction de tests mentaux" (Terman, 1930a, p. 330).

"Une intelligence exceptionnellement supérieure se produit avec une plus grande fréquence chez les garçons que chez les filles" (Terman, 1925, p. 54).

"Le fait que la supériorité des premiers nés s'inscrit dans l'enfance précoce aussi clairement que dans les réalisations de la vie adulte suggère que les causes sont à rechercher dans la dotation native plutôt que dans l'environnement et l'éducation" (Terman, 1925, p. 134).

. L'auteur de l'article souligne : " ... l'intérêt d'une progression plus rapide de l'enfant brillant ". C'est un point important. Mais le saut de classe est loin d'être une solution idéale ou complète au problème. Le besoin réel est de différencier le programme d'études et les méthodes de manière à donner à chaque enfant le type de régime alimentaire dont il peut tirer le maximum de nourriture. (p. 364)

L'intelligence est principalement une question de don naturel. . . . En fait, le coefficient mathématique des ressemblances familiales dans les traits mentaux, en particulier l'intelligence, s'est avéré être presque exactement le même que pour des traits physiques tels que la taille, le poids, l'indice céphalique, etc.