Cognition animale

Définition de la cognition animale

Charles Darwin a introduit l'idée d'une recherche sur la cognition animale en soulevant des questions sur la façon dont les animaux traitent l'information. La cognition animale est un domaine d'étude qui se concentre sur les processus de pensée et le comportement des animaux.

L'objectif de la cognition animale est de mieux comprendre l'esprit des animaux en employant une variété de méthodologies sur un large éventail d'espèces. Les chercheurs examinent certains domaines de la cognition animale, tels que l'apprentissage, la mémoire ou la perception, afin de reconnaître les similitudes de la cognition entre les humains et les non-humains, ainsi que le développement et les utilisations de la cognition.

Exemples de cognition animale

Tout comme les êtres humains pensent et agissent pour survivre, les animaux font également preuve de capacités mentales pour chercher de la nourriture ou un abri et éviter les prédateurs. Les recherches sur la cognition animale révèlent des preuves des capacités mentales des animaux, qui leur permettent de s'épanouir dans leur environnement. Parmi les exemples de cette cognition, on peut citer la navigation, la mémoire épisodique et le sens des nombres.

Fg. 1 Troupeau d'oiseaux, pexels.com

La navigation

Les oiseaux migrateurs tels que les sternes arctiques parcourent environ 80 000 km par an, à la recherche de nourriture et de partenaires (Egevang et al., 2010). Ces créatures discernent la direction en fonction de l'emplacement du soleil dans le ciel (Alerstam et al., 2001) ou des champs géomagnétiques, d'une manière similaire aux systèmes de positionnement global.

D'autres animaux, comme les guêpes fouisseuses, utilisent des points de repère pour pouvoir retourner à leur nid. Les points de repère comprennent les rochers et les arbres, ce qui permet aux animaux de déterminer leur position par rapport à leur maison. Une autre technique de navigation consiste à utiliser des cartes cognitives, découvertes pour la première fois par Edward Tolman, dans lesquelles des animaux comme les rats trouvent leur chemin à l'aide d'images mentales de leur environnement.

Mémoire épisodique

La mémoire épisodique est la capacité mentale de se souvenir et de retrouver des souvenirs personnels d'expériences quotidiennes. Les recherches menées parClayton et Dickinson (1998) sur les geais des buissons de l'Ouest aux États-Unis ont permis de vérifier si ces oiseaux faisaient preuve de mémoire épisodique. Leur expérience consistait à cacher des vers de cire frais et des cacahuètes, puis à les retrouver au bout d'un certain temps. Les résultats ont révélé que ces oiseaux se souvenaient de l'emplacement des aliments et du moment où ils les avaient conservés.

Lorsqu'on a permis aux geais de l'Ouest de récupérer les aliments peu de temps après les avoir entreposés, ils ont préféré les vers de cire frais aux arachides. Lorsqu'on leur donnait des intervalles plus longs au cours desquels les aliments s'étaient déjà décomposés, les oiseaux ne récupéraient pas les vers. La sélectivité et la mémoire démontrées dans cette expérience prouvent que les animaux peuvent stocker des souvenirs de type épisodique.

Fg. 2 Lionne sur une branche d'arbre, pexels.com

Sens des nombres

Les scientifiques reconnaissent également la capacité des animaux à distinguer les quantités. Les espèces non humaines utilisent le sens des nombres, notamment pour choisir un partenaire, se protéger des blessures et réduire le risque de prédation. Avant de décider d'attaquer ou de fuir, les lionnes comptent le nombre de rugissements qu'elles entendent de la part d'un mâle intrus. Les poissons utilisent les quantités pour diminuer le risque de prédation en se regroupant en grands bancs.

Les primates, en particulier les chimpanzés et les orangs-outans, arrivent en tête de tous les animaux en termes d'intelligence. Les chimpanzés peuvent utiliser des outils et employer des techniques de manipulation au sein de leur famille. Ils peuvent reconnaître leur reflet dans le miroir. Les orangs-outans peuvent également utiliser des outils, mais à un niveau plus élevé que les chimpanzés, car ils peuvent être entraînés à utiliser des marteaux, des clous et même un tuyau d'arrosage. Ils ont également la capacité cognitive de comprendre pourquoi une action particulière est effectuée.

Théories de la cognition animale

Les théories sur la cognition animale remontent au 16ème siècle. Des philosophes, des naturalistes, des psychologues et d'autres chercheurs ont tous essayé de comprendre le comportement des animaux.

René Descartes

Pendant la révolution scientifique entre le 16e et le 17e siècle, les chercheurs sur le comportement animal se sont concentrés sur l'étude de la structure et de l'anatomie d'un animal. Le médecin anglais William Harvey a pratiqué la vivisection sur des animaux. Une autre figure notable, René Descartes, a théorisé le corps humain et le corps animal comme des machines.

Descartes a établi une ligne de démarcation claire entre les humains et les animaux, en raison de l'influence chrétienne dans sa discipline à l'époque. Selon lui, ce qui distingue les humains des animaux, c'est qu'ils ont une âme ou un esprit donné par Dieu, ce qui permet un apprentissage plus complexe comme le langage, les mathématiques et le raisonnement. Les animaux étaient considérés comme des robots, réflexes et dépourvus d'émotions.

Charles Darwin

Au 19e siècle, Charles Darwin a proposé que toutes les espèces, y compris les humains, évoluent au fur et à mesure qu'elles s'affrontent pour survivre en réponse aux changements environnementaux. Il a également introduit le concept selon lequel les humains font partie du règne animal, étroitement liés aux singes.

Darwin a établi l'idée d'une continuité entre les hommes et les animaux en ce qui concerne les structures anatomiques et les processus physiologiques, ainsi que la pensée et les sentiments. Il a déclaré qu'il existait des similitudes entre les humains et les animaux en ce sens que les uns et les autres éprouvent de la peur, de l'inconfort et du plaisir. Il a piqué la curiosité des gens pour en savoir plus sur les animaux en ce qui concerne leurs pensées, leurs sentiments et leur intellect.

Margaret Floy Washburn

Margaret Floy Washburn a théorisé le fait que la conscience n'est pas exclusive aux humains et que la cognition est également présente chez les animaux. Son livre, The Animal Mind, comprend des recherches sur les sens, les pensées, les émotions et l'utilisation d'outils chez les animaux.

L'expérimentation a porté sur des animaux tels que des rats, des chiens, des vaches et des insectes. Ses contributions ont permis de faire avancer la recherche sur la cognition animale.

La cognition animale en psychologie

Lapsychologie comparative explore les capacités cognitives des différentes espèces, y compris la cognition et le comportement des animaux. Bien que la cognition humaine comporte des processus divers, la psychologie comparée donne un aperçu de la façon dont ces capacités mentales ont évolué, révélant des parallèles entre le comportement humain et le comportement non humain.

Fg. 2 Fille debout près d'un aquarium, pexels.com

Les parallèles avec la cognition animale concernent la compétence numérique, la mémoire, le langage et la formation de concepts, ce qui favorise la continuité par rapport à la discontinuité. La théorie cognitive de Jean Piaget a également contribué à la psychologie comparative et à la recherche sur la cognition animale. De nombreuses études piagétiennes sur des animaux tels que les chats, les chiens et les primates ont permis de mieux comprendre la permanence des objets et les compétences sensori-motrices.

L'étude de la cognition animale est essentielle, car les analyses comparatives des processus cognitifs de l'homme et de l'animal permettent de mieux gérer les populations d'espèces non humaines dans la nature et en captivité. Les découvertes en matière de cognition animale permettent d'améliorer les pratiques de préservation de la faune et de bien-être des animaux en captivité. Cette science incite également à orienter les programmes vers l'évaluation de la santé cognitive et émotionnelle des animaux.