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Sauter à un chapitre clé
- Nous allons explorer la théorie de l'agression de Lorenz, en examinant plus particulièrement le modèle hydraulique du comportement instinctif.
- Tout d'abord, nous définirons brièvement les mécanismes innés de libération en éthologie pour les besoins du contexte.
- Ensuite, nous présenterons un modèle hydraulique de définition de l'agression, en mettant en évidence l'activité du vide et les modèles d'action fixes spontanés.
- Tout au long de l'ouvrage, nous ferons le lien avec la motivation dans le comportement animal et la façon dont elle affecte l'agression.
- Enfin, nous évaluerons brièvement le modèle hydraulique du comportement instinctif de Lorenz.
Fig. 1 - Les manifestations agressives sont une réponse adaptative, selon Lorenz.
La théorie de Lorenz sur l'agression
Lorenz a déclaré que l'agression était une réponse nécessaire et adaptative chez les animaux. En manifestant des comportements agressifs, l'animal en question a plus de chances de s'assurer les moyens de sa survie.
- Ces moyens comprennent la nourriture, le territoire et le droit de s'accoupler.
Lorenz pensait que l'agression se produisait en raison d'une accumulation de pression libérée par un stimulus de signe, entraînant des comportements spécifiques communs à toutes les espèces (FAP déclenchés par des IRM, comme nous l'avons vu plus haut). L'agression est un moyen d'assurer la survie, c'est pourquoi elle ne se traduit généralement pas par des combats à mort, ce qui est intéressant.
Il ne serait pas productif que les animaux se battent régulièrement à mort pour les ressources, car l'espèce finirait par en souffrir.
Lorenz a fait une déclaration célèbre sur le lien entre ses modèles et le comportement humain :
Je crois... que l'homme civilisé actuel souffre de la décharge insuffisante de sa pulsion agressive.²
Mécanismes de libération innés en éthologie
Mécanismes de libération innés(MRI ) en éthologie sont des réseaux neuronaux câblés dans le cerveau qui reconnaissent des stimuli spécifiques (stimuli de signe ou libération) pour déclencher des schémas d'action fixes (FAP), c'est-à-dire une séquence d'actions codées en réponse à ces stimuli spécifiques.
Le modèle hydraulique du comportement instinctif rassemble ces idées pour illustrer la façon dont ce modèle est mis en œuvre chez un animal, en tenant compte de la motivation de l'animal et de ses manifestations agressives.
Le modèle hydraulique en psychologie
Un modèle hydraulique en psychologie est un modèle physiologique ou psychologique qui propose que lorsque la pression s'accumule dans un système (c'est-à-dire un être humain), l'énergie accumulée doit être libérée.
Définition du modèle hydraulique de l'agression
Le modèle hydraulique de l'agression visualise l'idée de Lorenz sur la façon dont les comportements agressifs se produisent chez les animaux, en particulier le fait que l'agression s'accumule dans un réservoir au fil du temps, et qu'un stimulus ou un libérateur libère l'agression accumulée, ce qui entraîne des comportements agressifs. Il implique un réservoir (pulsion), un mécanisme de libération, un stimulus qui "débranche" le réservoir, et les comportements qui en résultent au moment de la libération.
Dans l'ensemble, le modèle hydraulique visualise l'agressivité refoulée qu'un animal peut éprouver et la façon dont elle est libérée, en tenant compte des MRI et des FAP et en reconnaissant la motivation dans le comportement animal.
Il est intéressant de noter que le modèle hydraulique du comportement instinctif de Lorenz remonte aux travaux de Freud. Ce dernier pensait que l'agression était un résultat inévitable car, selon lui, les animaux, en particulier les mâles, sont biologiquement programmés pour se battre pour ce qu'ils jugent nécessaire à leur survie (comme nous l'avons évoqué plus haut). Jette un coup d'œil au diagramme ci-dessous :
Fig. 2 - Le modèle psychohydraulique de la motivation de Konrad Lorenz montre comment l'agression et la motivation se construisent chez les animaux (1950)¹.
Lorenz pensait que l'agressivité augmentait avec le temps, à mesure que le besoin d'être agressif s'accumulait chez les animaux. Une fois que la pression interne d'être agressif s'est suffisamment accumulée, un stimulus de signe la libère, ce qui déclenche l'agression.
Le réservoir se vide dans ce cas et est d'autant plus sensible que le temps écoulé depuis la dernière libération est long. Voyons comment le modèle hydraulique du comportement instinctif est lié à la motivation dans le comportement animal, et plus précisément comment le fluide du modèle s'accumule et entraîne le mécanisme.
La motivation dans le comportement animal
La motivation est le fluide qui s'accumule dans le réservoir et devient le moteur de l'action dans ce mécanisme.
L'énergie spécifique à l'action ou l'agressivité refoulée s'accumule dans le réservoir, et le stimulus du signe sert de déclencheur. Dans ce cas, le stimulus est le poids qui obstrue le réservoir.
Un stimulus de signe "libère" le réservoir refoulé, ce qui entraîne des FAP, et les FAP peuvent varier en fonction de l'ampleur de la libération du réservoir. Les jets indiquent différents comportements, et différents niveaux de libération entraînent différents comportements.
Une fois que cela se produit, le niveau d'agression de l'animal diminue (on parle de quiescence comportementale) jusqu'à ce que l'agression refoulée remonte, et le processus se répète.
Lamotivation augmente avec le temps, de sorte que le réservoir s' accumule au fil du temps. La motivation dans le comportement animal est spécifique aux comportements qu'elle déclenche (par exemple, lorsqu'une espèce a besoin de s'accoupler ou de s'assurer de la nourriture).
Une épinoche mâle a une motivation accrue pour s'accoupler avec une épinoche femelle pendant la saison des amours. Cette motivation augmente avec le temps et s'accumule dans son "réservoir".
Lorsque l'épinoche mâle rencontre une autre épinoche mâle, reconnaissable à son ventre rouge (le signe du stimulus ou de la libération), il libère ce réservoir. Il commence alors son FAP, un comportement agressif pour repousser la concurrence.
Rhoad et Kalat (1975 ) ont observé le comportement agressif de poissons combattants siamois mâles(Betta splendens) en réponse à d'autres poissons mâles (reconnus par leurs couleurs vives), à une image miroir du poisson, à un modèle en mouvement et à un modèle stationnaire. Ils ont exposé les poissons à chaque stimulus pendant une heure par jour.
Généralement, les poissons combattants siamois se gonflent en réponse à la présence d'un autre mâle en gonflant notamment leurs nageoires dorsale, ventrale et caudale.
Rhoad et Kalat (1975 ) ont constaté que les poissons se gonflaient en réponse à n'importe quel stimulus, présentant des comportements similaires. L'image miroir a suscité une réponse de la manière la plus efficace, suivie par les modèles en mouvement et stationnaires. Cependant, un autre poisson est toujours plus efficace que l'image miroir, et son efficacité ne dépend pas de l'ordre des stimuli.
- Après une exposition répétée, les comportements agressifs ont rapidement diminué.
- Cependant, les poissons étaient toujours attentifs aux stimuli, mais ils les évitaient activement au lieu d'être agressifs (accoutumance), ce qui pourrait signifier que le "réservoir" a besoin de se reconstituer.
Activité du vide et FAP spontanées
Dans le modèle de Lorenz, soit le stimulus provoque la libération de l'agressivité refoulée, ce qui conduit à des FAP, soit la pression du réservoir se décharge spontanément (généralement en raison d'un manque de stimulus de signe ou de releasors).
Connues sous le nom d'activités de vide, l'agression refoulée s'est accumulée à un point tel qu'elle doit être libérée et le fait en l' absence de stimuli externes. Elle se manifeste et conduit à une FAP.
En général, les animaux en captivité se livrent à des activités de vide car ils manquent de stimuli externes pour les aider à libérer l'agressivité refoulée.
Fig. 3 - L'agressivité peut se manifester spontanément lorsqu'elle n'est pas libérée et que les pressions internes s'accumulent, selon Lorenz.
Évaluation du modèle hydraulique de Lorenz (1950)
Les théories de Konrad Lorenz sont essentielles pour de multiples raisons, notamment parce qu'elles contribuent à la compréhension du comportement chez les animaux, en particulier de l'agression, et qu'elles servent de modèle de comparaison de l'agression chez l'homme.
Cependant, le modèle présente quelques problèmes, que nous allons aborder ici :
| Faiblesse | Description |
| Il ne reconnaît pas l'agression préméditée. | Le modèle ne tient pas compte de l'agression préméditée lorsqu'il évoque la façon dont l'agression s'accumule. Au lieu de cela, la motivation ou l'agression refoulée s'accumule et est déchargée en cas de besoin. |
| Il ne tient pas compte de l'apprentissage. | Si une action a une conséquence pour l'animal, il a été démontré que l'animal s'adapte à ce retour d'information et modifie les FAP au cours de son développement. Le modèle n'en tient pas compte. Il n'y a pas de rétroaction dans le modèle hydraulique du comportement instinctif. |
| Il est trop simpliste/réductionniste. | Le cerveau est un organe complexe, et le modèle ne tient pas compte de toutes les complexités impliquées dans l'agression. Il simplifie l'agression à l'excès, ce que Lorenz lui-même a admis. Cependant, il est censé être un "point de départ". |
| Il y a un manque de preuves structurelles. | Le modèle n'a pas été localisé dans le cerveau. Nous ne savons toujours pas où se trouvent ces structures et où s'accumule l'énergie spécifique à l'action. |
Arms et al. (1979) ont mesuré les spectateurs de sports agressifs sur des échelles d'hostilité. Les participants, hommes et femmes, ont été exposés à des agressions stylisées (lutte professionnelle), à des agressions réalistes (hockey sur glace) et à des épreuves compétitives non agressives (c'est-à-dire la natation).
Ils ont constaté que l'agressivité et l'hostilité augmentaient plutôt qu'elles ne diminuaient après avoir vu les événements. Cependant, ce n'était pas le cas pour les événements non compétitifs.
Le modèle hydraulique du comportement instinctif - Principaux enseignements
- La théorie de l'agression de Lorenz est liée au modèle hydraulique de la motivation, qui se concentre sur la motivation derrière une action, un comportement et des stimuli externes pour expliquer comment l'agression s'exprime chez les animaux.
- Dans l'ensemble, le modèle hydraulique visualise l'agressivité refoulée qui peut être libérée chez un animal, en incorporant les mécanismes innés de libération (IRM) et les schémas d'action fixes (FAP) tout en reconnaissant la motivation de l'animal.
- Le modèle hydraulique illustre comment l'énergie spécifique à l'action ou l'agression refoulée s'accumule dans un réservoir, et comment un stimulus agit comme une libération. Dans ce cas, le stimulus est le poids qui obstrue le réservoir. La libération déclenche un FAP.
- Une fois que l'accumulation d'agressivité du modèle hydraulique est soulagée, le niveau d'agressivité de l'animal baisse (on parle de quiescence comportementale) jusqu'à ce que l'accumulation d'agressivité se reconstitue, et le processus se répète. Des actes d'agression spontanés (connus sous le nom d'activités de vide) peuvent se produire si le réservoir n'est pas libéré en raison de l'absence de stimuli de signe.
- Le modèle ne reconnaît pas la capacité d'apprentissage et d'adaptation des FAP et est trop simpliste sans beaucoup de preuves structurelles dans le cerveau.
Références
- Fig. 2 - Modèle hydraulique du diagramme de motivation par Shyamal, CC0, via Wikimedia Commons
- Konrad Lorenz. (1966). Sur l'agression. Traduit par Marjorie Latzke. Londres, Methuen & Co.
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