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Sauter à un chapitre clé
- Tout d'abord, nous examinerons les gènes potentiellement agressifs chez l'homme, en nous concentrant plus particulièrement sur la monoamine oxydase A (MAOA).
- Nous apprendrons comment une mutation du gène MAOA provoque l'agressivité.
- Nous examinerons ensuite quelques études sur les origines génétiques de l'agressivité, tant chez l'homme que chez l'animal.
- Enfin, nous examinerons le lien entre le gène MAOA et la psychopathie.
Fig. 1 - Les gènes jouent un rôle dans le développement de nos comportements.
Le gène de l'agressivité chez l'homme
Il est difficile de mettre le doigt sur un gène spécifique qui cause directement l'agressivité chez l'homme. L'agressivité est le résultat du travail de plusieurs systèmes dans ton corps, y compris des régions du cerveau telles que l'amygdale et le cortex préfrontal, ainsi que tes ratios de sérotonine, de testostérone et de cortisol.
La recherche a identifié quelques gènes qui jouent un rôle important dans la régulation de l'agressivité. L'un de ces gènes est la monoamine oxydase A (MAOA), aussi tristement célèbre sous le nom de gène du guerrier.
Le génotype (composition génétique) d'une personne et les facteurs environnementaux tels que le stress et l'alimentation influencent le fonctionnement du cerveau.
Mutation du gène MAOA
Une mutation du gène MAOA, c'est-à-dire une déficience en MAOA(MAOA-L), peut entraîner des comportements agressifs.
Le gène MAOA code pour une enzyme qui aide à décomposer les neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine.
La déficience en MAOA (MAOA-L) se produit presque uniquement chez les hommes. En effet, le gène MAOA est situé sur le chromosome X. Les hommes n'ont qu'un seul chromosome X. Les hommes n'ont qu'un seul chromosome X, alors que les femmes en ont deux.
Ainsi, chez les hommes, une copie altérée du gène MAOA sur le chromosome X peut provoquer la MAOA-L. Chez les femmes, deux copies altérées du gène MAOA sont nécessaires. Chez les femmes, il faudrait deux copies altérées (une dans chaque chromosome X), ce qui est plus improbable, et c'est pourquoi la déficience en MAOA affecte beaucoup plus les hommes. Explorons plus avant les caractéristiques du gène MAOA.
Caractéristiques du gène MAOA
La déficience en MAOA peut entraîner des problèmes de comportement notables, dont beaucoup sont liés à l'agression. La recherche suggère qu'il y a un aspect environnemental à ces comportements. Quels sont donc les traits du gène MAOA ?
En général, ils se manifestent par
- Des problèmes intellectuels (troubles légers de l'apprentissage).
- Des problèmes de comportement.
- Des crises d'agressivité et souvent de violence.
- Comportements impulsifs.
- Des préjugés négatifs dans les situations sociales.
Fig. 2 - La recherche montre comment nos gènes sont impliqués dans l'agression.
Gène MAOA : Agressivité
Le gène dont on pense qu'il influence l'agressivité est connu sous le nom de gène MAOA. Il est responsable de la production de l'enzyme monoamine oxydase A, qui métabolise les neurotransmetteurs noradrénaline, sérotonine et dopamine.
Les responsabilités et les rôles de ces neurotransmetteurs varient :
- Lasérotonine est fortement impliquée dans la régulation de l'humeur.
- Ladopamine est impliquée dans les voies de récompense du cerveau, affectant la motivation.
- Lanoradrénaline est impliquée dans la préparation et l'excitation du corps pour l'action, comme dans la réaction de lutte ou de fuite.
Si le gène MAOA est dysfonctionnel et que l'activité de la MAOA est insuffisante, ces neurotransmetteurs ne peuvent pas être décomposés. Comme nous l'avons brièvement évoqué plus haut, les personnes atteintes de MAOA-L auraient un biais négatif dans l'interprétation des situations. Elles seront alors plus susceptibles de réagir de manière agressive, ayant un niveau de contrôle des impulsions plus faible.
Les personnes porteuses du gène MAOA-L affichent des niveaux élevés d'agressivité lorsqu'elles sont provoquées , par rapport aux personnes porteuses du gène MAOA-H (niveaux normaux). Les personnes porteuses du génotype MAOA-L qui subissent des mauvais traitements dans leur enfance adoptent généralement des comportements agressifs et antisociaux.
Cependant, cela ne veut pas dire que toutes les personnes porteuses du gène MAOA-L deviendront des individus violents et agressifs. Il a été démontré que les facteurs environnementaux influencent grandement le développement des comportements.
Frazzetto et al. (2007 ) ont trouvé un lien entre une faible activité MAOA (allèle MAOA-L) et un comportement agressif, mais uniquement chez les personnes qui avaient subi des abus sexuels ou physiques pendant leur enfance.
Les personnes porteuses du gène MAOA-L qui n'ont pas subi d'abus pendant leur enfance ne présentent aucun comportement agressif.
Nombreux sont ceux qui suggèrent que le lien entre la MAOA et le développement de l'agressivité est neurodéveloppemental.
Brunner et al. (1993 ) ont étudié 28 hommes d'une grande famille hollandaise qui avaient eu à plusieurs reprises des comportements criminels impulsifs, agressifs et violents. L'étude a révélé que ces hommes avaient le génotype MAOA-L et présentaient des déficiences intellectuelles, une condition qui a été connue plus tard sous le nom de syndrome de Brunner.
Études de jumeaux sur les origines génétiques de l'agression
Les études sur les jumeaux offrent aux chercheurs de grandes possibilités d'établir les interactions entre les gènes et l'environnement dans les comportements.
Les jumeaux monozygotes (identiques, MZ) partagent 100 % de leurs gènes, et les jumeaux dizygotes (non identiques, DZ) environ 50 %. Ainsi, si l'agressivité est influencée par la génétique, on s'attend à trouver de plus grandes similitudes dans les comportements agressifs entre les jumeaux monozygotes.
Coccaro et al. (1997) ont étudié les influences de la génétique et de l'environnement sur le comportement agressif et irritable de jumeaux masculins inscrits au registre des jumeaux de l'ère du Vietnam (VET). Ce registre regroupe des jumeaux masculins anciens combattants américains nés entre 1939 et 1955 et ayant servi dans les forces armées américaines entre 1964 et 1975.
L'âge moyen des participants était de 44 ans. Les participants ont reçu par courrier les sous-échelles "Agressivité motrice" de l'inventaire de l'hostilité de Buss-Durkee (BDHI) à remplir. Les données de 182 jumeaux MZ et 118 jumeaux DZ ont été analysées. Les chercheurs ont constaté que les taux de concordance des comportements agressifs pour les jumeaux (corrélation) sont :
| Échelle | MZ | DZ |
| Agression directe | 0.50 | 0.19 |
| Agression indirecte | 0.42 | 0.02 |
| Agression verbale | 0.28 | 0.07 |
| Irritabilité | 0.39 | -0.06 |
Nous classons les agressions indirectes comme des méthodes agressives détournées et indirectes telles que les crises de colère ou les ragots calomnieux. L'agression verbale fait référence à des comportements tels que les disputes, les cris et les hurlements, et l'irritabilité fait référence au sentiment de pouvoir s 'emporter à la moindre contrariété.
Ils suggèrent que l'agressivité impulsive peut être héréditaire chez les hommes.
Fig. 3 - Il existe un certain degré d'héritabilité dans les comportements agressifs.
Études d'adoption sur les origines génétiques de l'agressivité
Les études d'adoption sur l'agressivité comparent les taux de concordance entre un enfant adopté et ses parents adoptifs, et l'enfant adopté avec ses parents biologiques. Si elles constatent une association positive entre les enfants adoptés et leurs parents biologiques, cela suggère des influences génétiques , car les enfants ont été élevés dans un autre environnement.
Rhee et Waldman (2002 ) ont effectué une méta-analyse de 51 études de jumeaux et d'adoption pour étudier l'influence de la génétique et de l'environnement sur le comportement antisocial.
Les études sur l'adoption étaient de deux types :
- Comparaison d'enfants adoptifs et de leurs parents adoptifs, ainsi que de leurs parents biologiques.
- Elles comparaient les frères et sœurs adoptifs et les frères et sœurs biologiques.
Ils ont constaté que les influences génétiques étaient en corrélation avec 0,41 de la variance du comportement agressif. Quant aux influences environnementales, elles représentaient 0,16 de la variance du comportement agressif.
Recherche animale sur les origines génétiques de l'agressivité
La recherche animale étudie les niveaux d'agression chez les animaux afin d'identifier des thèmes communs ou des explications biologiques potentielles. Ces résultats sont ensuite utilisés pour étudier l'agressivité humaine. Ils nous aident à former une connaissance de base de la recherche et à comprendre le comportement des animaux en général.
Lagerspetz (1979) a élevé 25 générations de souris. À chaque génération, elle a accouplé les souris les plus agressives ensemble et les souris les moins agressives ensemble.
Elle a ainsi obtenu deux groupes de souris très différents : un groupe de souris super-agressives et l'autre de souris super-dociles.
L'étude confirme le rôle des gènes dans l'agressivité, car elle a montré que la progéniture de deux souris porteuses du gène agressif a nettement plus de chances d'être agressive.
Quels sont les points forts de ces études ?
Les études sur les jumeaux et l'adoption confirment l'existence d'influences génétiques sur l'agressivité. Bien que les études sur les jumeaux puissent trouver des taux de concordance élevés, elles ne peuvent pas étudier la nature par rapport à l'acquis, car les jumeaux sont élevés dans le même environnement.
En revanche, les études d'adoption s'intéressent aux enfants qui héritent des gènes de leurs parents biologiques mais qui sont élevés loin d'eux dans un environnement différent, ce qui permet de séparer la génétique de l'environnement.
Quels sont les points faibles de ces études ?
Un grand nombre d'études se concentrent sur la recherche animale, par exemple sur les souris. Cependant, ces recherches ne peuvent pas être généralisées aux humains car nous sommes physiologiquement différents des animaux.
La façon dont le comportement agressif est mesuré dans les études peut poser problème. De nombreuses études utilisent des questionnaires ou des scénarios hypothétiques, qui sont subjectifs et ont une faible validité prédictive. Il est difficile de tirer des conclusions de ce type d'études.
Gène MAOA : Psychopathie
La psychopathie est associée à la génétique. Il est admis que les individus psychopathes héritent d'un patrimoine génétique qui entraîne une altération du fonctionnement du cerveau. Il existe un lien entre le gène MAOA-L, les traumatismes subis pendant l'enfance et le risque accru de traits psychopathiques.
Chez les personnes présentant un génotype MAOA-L et un trouble grave de la personnalité antisociale, la connectivité cérébrale est différente de celle des personnes en bonne santé.
Tiihonen et al. (2020) ont constaté que les psychopathes présentent des différences dans 6 gènes par rapport aux témoins sains. Augmentation spectaculaire de RPL10P9, ZNF132 (cela se traduit par un trop grand nombre de ces gènes) et dans les astrocytes RPL10P9 et MT-RNR2, parallèlement à une régulation à la baisse de CDH5 et OPRD1 (cela se traduit par un manque de ces gènes).
Origines génétiques de l'agressivité - Principaux enseignements
Les troubles émotionnels et les troubles du contrôle sont liés à des perturbations de l'activité cérébrale dues à une altération de l'expression des gènes et à des déséquilibres chimiques.
Les influences génétiques expliquent la variance des comportements agressifs. Des études suggèrent qu'il existe une interaction entre nos gènes et l'environnement dans le développement de l'agressivité.
Les études de jumeaux et d'adoption confirment l'existence d'influences génétiques sur l'agressivité. Cependant, une grande partie de la recherche génétique porte sur les animaux et ne peut pas être généralisée à l'homme.
Le gène MAOA produit la protéine monoamine oxydase, qui métabolise les neurotransmetteurs noradrénaline, sérotonine et dopamine.
Les personnes porteuses du génotype MAOA-L qui subissent des mauvais traitements pendant l'enfance ont généralement un comportement agressif par la suite. Des études suggèrent qu'il existe un lien neurodéveloppemental entre la MAOA et les comportements agressifs et antisociaux à l'âge adulte.
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