Sauter à un chapitre clé
Erving Goffman (1922-1982) était un sociologue, psychologue social et écrivain canadien qui a considérablement influencé l'étude de la langue anglaise avec sathéorie de la face ( ).
Goffman (1955) définit la face dans le concept de la théorie de la face comme "L'image publique positive [que nous] cherchons à établir dans les interactions sociales." Il est également utile de considérer la face comme une "image de soi". Naturellement, la plupart d'entre nous veulent protéger l'image qu'ils ont d'eux-mêmes et souhaitent donner une image positive d'eux-mêmes aux autres.
La théorie de la politesse de Brown et Levinson
La théorie de la politesse part du principe que nous avons deux types de "visage" différents : La face positive et la face négative.
- Laface positive est le désir d'un individu d'être aimé et apprécié par les autres. Considère cela comme l'estime de soi d'une personne.
- Laface négative est le désir d'un individu de protéger ses droits personnels, tels que sa liberté d'expression et d'action.
Lorsque nous sommes polis avec les gens, nous faisons appel à l'un de ces deux types.
- Politesse positive : Faire appel à la face positive d'une personne peut signifier qu'elle se sent bien dans sa peau.
- Politesse négative : Faire appel à la face négative d'une personne peut signifier donner à l'autre personne l'impression qu'elle n'a pas été imposée ou qu'on n'a pas profité d'elle.
Brown et Levinson suggèrent que lorsque nous sommes impolis avec les gens ou que nous entravons leurs libertés personnelles, nous commettons des actes menaçant le visage (qui sont dirigés vers la personne à qui nous parlons). Lorsque nous admettons nos lacunes et que nous nous en excusons, nous commettons des actes qui menacent le visage (qui sont dirigés contre nous-mêmes). Ils suggèrent également que la coopération est nécessaire entre les locuteurs au cours d'une interaction sociale. Il s'agit de maintenir la face à la fois de la tienne et de celle de ton interlocuteur.
Politesse et théorie des visages
Maintenant que nous avons une compréhension de base de la théorie de la politesse et du concept de face, examinons de plus près les différences entre une "face" positive et une "face" négative.
Visage positif/politesse positive
Brown et Levinson ont défini la face positive comme le désir d'un individu d'être aimé, admiré, ratifié et d'avoir une relation positive avec lui. Conserver une face positive signifie maintenir et montrer une image positive de soi au reste de la société.
Lorsque nous faisons appel au visage positif de quelqu'un, nous voulons augmenter son estime de soi et faire en sorte qu'il se sente bien dans sa peau. Par exemple, nous pouvons complimenter la tenue de quelqu'un, le féliciter pour ses réalisations ou être d'accord avec ce qu'il dit. Lorsque nous souhaitons protéger la face positive de quelqu'un, nous évitons les critiques, les insultes et les désaccords.
Voyons comment faire appel au visage positif de quelqu'un.
"Tu portes toujours de si beaux vêtements ! J'aimerais bien t'emprunter quelque chose un jour."
Ici, le locuteur fait en sorte que l'auditeur se sente bien dans sa peau en le complimentant et en confirmant son choix de vêtements.
"Ce travail est vraiment fantastique .Bravo ! "
Ici, l'orateur félicite l'auditeur pour son travail et reconnaît ses réalisations.
L'interlocuteur peut également protéger son visage positif. Pour ce faire, nous dissimulons les actions qui peuvent nuire à l'image que nous avons de nous-mêmes. Dans le monde de la sociologie, on appelle cela"sauver la face". Sauver la face est une stratégie visant à éviter l'humiliation ou l'embarras, à conserver sa dignité ou à préserver sa réputation.
Visage négatif/politesse négative
Le concept de face négative est un peu plus difficile à saisir. Brown et Levinson définissent la face négative comme le désir d'un individu de ne pas voir ses droits et libertés fondamentaux entravés par les autres. Alors que la face positive implique un désir d'être connecté aux autres, la face négative désire l'autonomie (la capacité d'une personne à agir en fonction de ses propres intérêts).
Lorsque nous faisons appel à la face négative d'une personne, nous voulons lui donner l'impression qu'on n'a pas profité d'elle.
"Je sais que c'est vraiment pénible, et j'espère que ça ne vous dérange pas, mais pourriez-vous imprimer ces documents pour moi ?".
Ici, le locuteur a fait appel au visage négatif de l'auditeur en utilisant ce que Brown et Levinson appellent la politesse négative. Ici, le locuteur a utilisé des stratégies de politesse négative, telles que la couverture et l'indirect, pour éviter que l'auditeur ne se sente imposé.
Imposition = "Situation dans laquelle quelqu'un attend d'une autre personne qu'elle fasse quelque chose qu'elle ne veut pas faire ou qui ne lui convient pas."
Quels sont les actes qui menacent le visage ?
On parle d'acte menaçant la face lorsque la communication peut endommager le sens de la face d'une personne ou affecter les besoins et les désirs de la face positive ou négative de quelqu'un.
Les actes menaçant le visage peuvent être verbaux (en utilisant des mots ou un langage), paraverbaux (transmis par les caractéristiques de la parole telles que le ton ou l'inflexion) ou non verbaux (expressions faciales ou langage corporel).
Selon Brown et Levinson, les actes menaçant le visage peuvent menacer soit le visage de l'orateur, soit celui de l'auditeur (de façon positive ou négative).
Actes positifs menaçants pour le visage et préjudiciables à l'auditeur.
Les actes qui menacent la face positive et l'image de soi de l'auditeur comprennent les expressions de désapprobation, les accusations, les critiques et les désaccords. Les actes menaçant le visage peuvent également être des expressions montrant que l'orateur ne se soucie pas du visage positif de l'auditeur, par exemple la mention de sujets tabous ou émotionnels, les interruptions et les expressions d'émotions violentes.
Jetons un coup d'œil à quelques actes menaçant le visage (visage positif).
"Je n'aime pas du tout cette tenue".
"Tu as mangé tout mon fromage, n'est-ce pas ?!"
"Je suis définitivement meilleur en maths que toi".
"Ton dernier partenaire ne te trompait-il pas tout le temps ?".
Les actes qui menacent l'image positive sont préjudiciables à l'interlocuteur
Les actes qui menacent la face positive et l'image de soi de la personne qui parle comprennent les excuses (l'acceptation d'avoir tort), les aveux et la perte de contrôle émotionnel.
"Je suis partout en ce moment et je n'ai pas fait de ménage depuis des semaines !".
Les actes négatifs de menace au visage sont préjudiciables à l'auditeur.
Les actes qui menacent la face négative de l'auditeur et restreignent ses libertés personnelles comprennent les énoncés qui font pression sur l'auditeur pour qu'il fasse quelque chose à l'avenir, par exemple en lui donnant un ordre, en lui faisant une demande, en lui donnant un rappel ou en le menaçant. Par ailleurs, les actes menaçant le visage peuvent impliquer que le locuteur exprime une forte émotion à l'égard de l'auditeur, ce qui nécessite généralement une forme de réaction positive. Par exemple, faire un compliment et attendre un compliment en retour.
Jetons un coup d'œil à quelques actes qui menacent le visage négatif de l'auditeur.
"Je t'aime vraiment bien". - Dans certaines situations, ce serait charmant à entendre. Cependant, imagine que tu n'apprécies pas vraiment la personne mais que tu te sens maintenant obligé de lui dire quelque chose de gentil en retour.
"Ramasse ça pour moi".
"Si tu ne t'excuses pas, je ne te parlerai plus jamais".
Actes menaçant la face négative et portant préjudice à l'orateur.
Les actes qui menacent la face négative du locuteur et entravent ses libertés personnelles comprennent les actes de parole qu'il se sent obligé d'accomplir, tels que les excuses, les excuses, l'acceptation de compliments ou la gratitude.
"Merci, j'aime bien ta tenue aussi".
Quelles sont les quatre stratégies de politesse ?
Selon Brown et Levinson, il existe quatre stratégies principales que nous pouvons utiliser pour limiter la menace qui pèse sur le visage de l'auditeur lorsque des actes menaçant le visage sont inévitables. Nous utilisons généralement ces stratégies pour éviter d'embarrasser quelqu'un ou de le mettre mal à l'aise. Brown et Levinson proposent quatre stratégies de politesse : Bald on-record, Politesse positive, Politesse négative et Off-record (indirecte).
Examinons de plus près chacun d'entre eux.
Chauve enregistré
La stratégie Bald on-record ne cherche pas à limiter la menace pour le visage de l'auditeur. Nous utilisons généralement cette stratégie lorsqu'il y a un sentiment d'urgence, si nous connaissons bien l'auditeur, ou si le risque de menace au visage de l'auditeur est faible. Lorsque nous utilisons cette stratégie, nous allons droit au but et nous n'utilisons pas d'autres termes pour adoucir notre message.
"Attention !" - Sentiment d'urgence.
"Tes phares sont allumés !" - Dans l'intérêt de l'auditeur.
"Mange !" - Ce commandement serait probablement menaçant pour le visage si le locuteur et l'auditeur ne se connaissaient pas. Cependant, si le locuteur et l'auditeur se connaissent bien, cet ordre serait jugé acceptable.
Les points positifs de cette stratégie sont les suivants : obtenir une reconnaissance pour avoir été honnête, éviter la confusion en n'utilisant pas de langage inutile et exercer une pression publique sur l'auditeur lorsque c'est nécessaire.
Politesse positive
Les stratégies de politesse positive visent à réduire la menace qui pèse sur le visage positif de l'auditeur. Les stratégies de politesse positive comprennent : trouver un terrain d'entente, juxtaposer des critiques et des compliments, raconter des blagues et utiliser des déclarations d'amitié (pense aux surnoms, à l'argot ou aux blagues d'initiés que toi et tes amis sont les seuls à utiliser). Ces stratégies permettent à l'auditeur de se sentir bien dans sa peau et d'éviter les conflits ou les offenses en mettant l'accent sur l'amabilité et la politesse.
"Hé, mon pote, je peux t'emprunter cinq dollars ?" - Utiliser un langage amical.
"J'adore tes chaussures et tes cheveux sont superbes. Je ne suis pas sûr de ce haut, cependant..."- Juxtaposer une critique avec des compliments.
"Oh, tu as mal joué ce mot. Ne t'inquiète pas, je me trompe tout le temps d'orthographe ! " - Trouver un terrain d'entente.
Les points positifs de cette stratégie sont les suivants : un sentiment accru de solidarité entre le locuteur et l'auditeur ; une diminution de la distance sociale.
Politesse négative
Les stratégies de politesse négative visent la face négative de l'auditeur et ont pour but d'éviter toute imposition à l'auditeur. Nous utilisons des stratégies de politesse négative lorsque nous supposons que notre discours s'imposera à l'auditeur d'une manière ou d'une autre et que nous souhaitons éviter tout sentiment de gêne ou d'embarras. Ces stratégies comprennent la couverture (un mot ou une phrase qui rend une déclaration moins forte ou moins affirmative), la minimisation de l'imposition, les excuses, l'indirect et l'utilisation de questions plutôt que d'ordres.
" Je suppose que tu ne sais pas où se trouvent les toilettes, n'est-ce pas ? " - Être indirect et se couvrir.
"Pourrais-tu imprimer ceci pour moi ? Il n'y a que quelques pages et ça ne prendra pas longtemps ! " - Minimiser l'imposition.
" Je suis vraiment désolé, mais pourriez-vous m'aider? ". - S'excuser.
Hors enregistrement (indirect)
La dernière stratégie de politesse de Brown et Levinson est la stratégie indirecte. Cette stratégie implique un certain degré d'indirectité ; le locuteur évite généralement de dire l'acte potentiellement menaçant pour le visage.
Au lieu de cela, les intentions de l'orateur sont implicites, et c'est à l'auditeur de les interpréter. Dans cette situation, l'orateur peut se féliciter de ne pas s'imposer à l'auditeur, et ce dernier a la possibilité de se présenter comme utile ou généreux. Cependant, cette stratégie s'appuie fortement sur la pragmatique pour transmettre le sens voulu.
Intervenant :"Y a-t-il une chaise libre là-bas ?"
Auditeur :"Oui, voilà." (Ils donnent une chaise à l'orateur).
Intervenant :"J'ai mal à la tête."
Auditeur : "Oh là là. Tiens, prends un peu de mes calmants."
Dans les deux cas, l'orateur ne demande jamais rien, ce qui réduit les contraintes imposées à l'auditeur.
Les avantages de cette stratégie sont les suivants : obtenir le crédit d'avoir fait preuve de tact et éviter la responsabilité d'un acte potentiellement dangereux pour le visage.
Variables sociologiques
Brown et Levinson énumèrent trois variables sociologiques qui déterminent le degré de politesse à utiliser. Ces variables sont : la distance sociale entre le locuteur et l'auditeur ; la différence de pouvoir relative entre le locuteur et l'auditeur ; et le niveau de gravité de la menace potentielle pour le visage.
D'une manière générale, les degrés de politesse peuvent varier dans les trois situations suivantes :
- Plus la distance sociale entre le locuteur et l'auditeur est grande, plus la politesse est attendue.
- Plus l'auditeur perçoit un pouvoir relatif important sur l'orateur, plus la politesse est recommandée.
- Plus l'auditeur est imposé, plus le niveau de politesse est élevé.
Quels sont les exemples de la théorie de la politesse dans la pratique ?
Comparons deux phrases qui ont le même sens mais qui utilisent des stratégies de politesse différentes.
"Arrête de parler"
comparé à,
"Je suis désolée, mais je suppose que ça ne vous dérangerait pas d'être un peu plus silencieuse ?".
Ici, le sens est assez clair : le locuteur veut que l'auditeur se taise ! Cependant, dans le deuxième exemple, le locuteur a mis en place plusieurs stratégies de politesse négative pour minimiser l'acte de menace au visage. Dans la deuxième phrase, le locuteur s'excuse, utilise un langage indirect et transforme un ordre en question.
Jette un coup d'œil à l'exemple suivant. À ton avis, quelles stratégies l'orateur a-t-il utilisées dans la deuxième phrase pour minimiser un acte potentiellement dangereux pour le visage ?
"J'ai besoin d'emprunter de l'argent".
Par rapport à
"Salut mon pote ! Tu as l'air en forme. Hé, ça ne te dérange pas si je t'emprunte un peu d'argent ? "
Réponse : Le locuteur a utilisé les stratégies de politesse positive que sont le compliment et les déclarations d'amitié.
Quelles sont les critiques de la théorie de la politesse ?
La théorie de la politesse a été accusée d'être ethnocentrique dans son approche car elle ne reconnaît pas que la politesse peut varier à travers le monde. Brown et Levinson ont basé leur propre définition de la politesse sur la théorie du visage de Goffman (1967).¹ Une critique majeure du modèle de sauvegarde du visage est qu'il invoque un biais occidental-centrique et il a été suggéré que "des contextes culturels différents peuvent conduire à des productions différentes du niveau de politesse" (Chang, 2008).²
Ethnocentrique = Appliquer sa propre culture ou son ethnie comme cadre de référence pour juger d'autres cultures et croyances.
Théorie de la politesse - principaux enseignements
- La théorie de la politesse a été introduite par Penelope Brown et Stephen Levinson dans les années 1970. La théorie est basée sur le concept de la théorie des visages de Goffman et se concentre sur la façon dont nous sommes polis envers les autres et sur les raisons qui nous poussent à l'être.
- La théorie de la politesse part du principe que nous avons tous deux types de visage différents : La face positive et la face négative. Lorsque nous faisons appel à la face positive d'une personne, nous voulons qu'elle se sente bien dans sa peau. Lorsque nous faisons appel à la face négative d'une personne, nous voulons lui donner l'impression qu'elle n'a pas été imposée.
- On parle d'acte menaçant pour la face lorsque la communication porte atteinte à la face d'une personne ou affecte les besoins et les désirs de la face positive ou négative d'une personne. Les actes menaçant la face peuvent être verbaux, paraverbaux ou non verbaux.
- Nous pouvons utiliser quatre stratégies pour limiter la menace qui pèse sur la face de l'auditeur lorsque les actes menaçant la face sont inévitables. Nous utilisons généralement ces stratégies pour éviter d'embarrasser quelqu'un ou de le mettre mal à l'aise. Brown et Levinson décrivent les quatre stratégies de politesse comme suit : Bald on-record, Politesse positive, Politesse négative et Off-record (indirecte).
- Trois variables sociologiques doivent être prises en compte pour calculer le degré de politesse à utiliser. Il s'agit de la distance sociale entre le locuteur et l'auditeur, de la différence de pouvoir relative entre le locuteur et l'auditeur et du classement de la gravité de la menace.
¹ Erving Goffman,Interaction Ritual : Essays on Face-to-Face Behavior (1967).
² Wei Lin Chang, Australian and Chinese perceptions of (im) politeness in an intercultural apology (2008).
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