L'appli tout-en-un pour réviser
4.8 • +11k évaluations
Plus de 3 millions de téléchargements
Télécharger
Une femme qui met un pantalon, ça ne choque plus personne dans la France du XXIᵉ siècle. Pourtant, deux siècles auparavant, les règles vestimentaires sont strictes et les femmes portant des habits masculins choquent. George Sand (1804–1876), écrivaine et journaliste, en fait partie.George Sand est un nom de plume. Aurore…
Explore notre appli et découvre plus de 50 millions de contenus d'apprentissage gratuitement.
Lerne mit deinen Freunden und bleibe auf dem richtigen Kurs mit deinen persönlichen Lernstatistiken
Jetzt kostenlos anmeldenUne femme qui met un pantalon, ça ne choque plus personne dans la France du XXIᵉ siècle. Pourtant, deux siècles auparavant, les règles vestimentaires sont strictes et les femmes portant des habits masculins choquent. George Sand (1804–1876), écrivaine et journaliste, en fait partie.
George Sand est un nom de plume. Aurore Dupin l'adopte en 1832 à la publication de son premier roman, Indiana. George Sand s'affirme alors en femme libre : elle vit de ses écrits, crée des journaux dont L'Éclaireur de l'Indre et s'oppose à l'institution du mariage telle qu'établie par le Code Napoléon. Découvrons ensemble cette figure intellectuelle du féminisme et du socialisme du XIXᵉ siècle.
George Sand est une romancière et journaliste du XIXᵉ siècle. Voici sa courte biographie :
George Sand | |
Nom de naissance : | Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil |
Date de naissance : | 1ᵉʳ juillet 1804 |
Date de décès : | 8 juin 1876 (à l'âge de 71 ans) |
Père : | Maurice Dupin de Francueil |
Mère : | Sophie Victoire Delaborde |
Conjoint : | Casimir Dudevant (de 1822–1835) |
Enfants : | Maurice SandSolange Clésinger-Sand |
Profession : | Écrivaine, salonnière, journaliste, critique littéraire |
Œuvres notables : |
|
Mouvement littéraire : | Romantisme |
Image 1. Photographie de George Sand par Nadar, 1864
Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, dite Aurore, nait le 1ᵉʳ juillet 1804 à Paris. Par son père, Maurice Dupin de Francueil, elle a des origines aristocratiques, mais par sa mère, Sophie Victoire Delaborde, elle a également des origines populaires. Alors qu'elle n'a que quatre ans, elle perd tour à tour son petit frère et son père.
Sa mère et sa grand-mère paternelle, Marie-Aurore de Saxe, se disputent son éducation. Un accord est finalement trouvé : Aurore sera élevée par sa grand-mère au domaine de Nohant dans l'Indre. Sa mère reçoit une rente annuelle et peut lui rendre visite l'été et dans l'appartement de Marie-Aurore à Paris.
Elle est formée par le même précepteur qu'a eu son père, François Deschartres. Ensuite envoyée au couvent vers 13 ans pour son attitude rebelle, elle n'y passe que deux ans. Sa grand-mère, libre-penseuse, lui fait découvrir les textes de Jean-Jacques Rousseau et Aurore poursuit son éducation par la lecture de philosophes.
Aurore admire beaucoup Louise Dupin (1706–1799), son arrière-grand-mère par alliance. Cette personnalité des Lumières est l'une des pionnières du féminisme en France.
Sa grand-mère meurt en 1821, alors qu'Aurore a 17 ans. Unique héritière, mais encore mineure, sa tutelle est confiée par testament à un cousin paternel. Sa mère refuse et Aurore quitte Nohant pour Paris en janvier 1822.
La même année, à 18 ans, elle rencontre et épouse François Casimir Dudevant, 30 ans, avocat à la cour. Elle devient la baronne Dudevant, mais est sous l'emprise légale et physique de son mari. En 1823, elle donne naissance à un fils, Maurice, et en 1828 à une fille, Solange. Le couple bat de l'aile et finit par se séparer légalement en 1836.
Le divorce est interdit en France entre 1816–1884. Le couple procède à une séparation de corps : il reste marié, mais ne vit plus officiellement ensemble, George obtient la garde des enfants et contrôle seule sa fortune.
Aurore Dupin débute sa carrière littéraire en tant que journaliste au Figaro, aux côtés du romancier Jules Sandeau, un amant qu'elle rejoint à Paris en 1831. Après la publication d'un premier roman à quatre mains sous le pseudonyme J. Sand, elle propose un texte personnel, Indiana, publié en 1832. C'est là qu'elle adopte définitivement son nom de plume, George Sand :
George, « celui qui travaille la terre », renvoie à ses origines du Berry et l'absence de « s » final ajoute une touche d'ambiguïté et d'androgynie ;
Sand reprend le pseudonyme utilisé avec Sandeau.
Image 2. Portrait de George Sand par François Théodore Rochard, 1835
Outre le Figaro, George Sand est également rédactrice à la Revue des Deux Mondes, La Revue indépendante, Revue de Paris, La Mode, Le Temps. Elle y publie des nouvelles, des articles philosophiques, des critiques littéraires et des poèmes. Ses romans sont tour à tour encensés et critiqués.
Femme libre, George Sand choque la bonne société par son attitude masculine (elle porte pantalon et redingote, et fume), ses relations amoureuses libres et ses prises de position.
Parmi les amants de George Sand, on retrouve Alfred de Musset, Pietro Pagello, Frédéric Chopin, ou encore Alexandre Manceau.
George Sand se taille progressivement une place de choix dans l'univers intellectuel français de l'époque. Elle accueille chez elle des personnalités importantes et entretient une correspondance avec d'autres, comme Dumas ou Hugo.
À partir de 1863, elle est la seule femme admise aux dîners du restaurant Magny, qui regroupent des figures comme Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, les frères Goncourt, Marcellin Berthelot, Ernest Renan, etc.
Son influence est si reconnue qu'on lui propose la Légion d'honneur en 1873, qu'elle refuse.
Le 8 juin 1876, George Sand meurt de maladie dans sa demeure de Nohant. Son éloge funèbre est écrit par Victor Hugo, qui déclare notamment :
Je pleure une morte, je salue une immortelle ! [...]
George Sand meurt, mais elle nous lègue le droit de la femme puisant son évidence dans le génie de la femme. C’est ainsi que la révolution se complète.
– Victor Hugo, éloge funèbre à George Sand 1
Écrivaine prolifique, George Sand rédige 70 romans, 50 volumes d’œuvres incluant des pièces de théâtre, des textes politiques et des nouvelles, 400 articles et plus de 35 000 lettres.
Écrire lui permet de gagner sa vie et d'assurer son indépendance, l'éducation de ses enfants et le maintien de ses activités sociales. Ses romans sont publiés sous forme d'épisodes dans les journaux. Elle est ainsi l'une des premières femmes en France à avoir pu vivre de son activité d'écrivaine.
À partir de 1844, George Sand définit un genre littéraire dont elle fut une des rares représentantes : le roman champêtre (La Mare au diable, François le Champi, La Petite Fadette).
Roman champêtre : forme romanesque du XIXᵉ siècle, dans lequel l'écrivaine préserve et valorise la culture paysanne
Issue de la campagne du Berry, elle présente souvent ce milieu champêtre comme une société idéale qui aurait échappé à la perversion des valeurs, un monde à sauver, tout ça au nom d'un progrès moral de l'humanité.
Plus globalement, ses textes littéraires s'inscrivent dans le mouvement romantique, où les histoires d'amour sont centrales (Mauprat) et les émotions sont exacerbées et contrastées. Elle défend aussi des idées féministes (Indiana) et socialistes (Le Compagnon du Tour de France).
Comme les textes de Balzac, Flaubert ou Hugo, les œuvres de Sand sont mises à l'index par le Saint-Office. Cela signifie que le tribunal romain de la Congrégation de l'Index les inscrit dans un catalogue de livres interdits, notamment pour atteinte à l'ordre social traditionnel. En effet, George Sand va à l'encontre des valeurs de l'Église par son anticléricalisme, sa défense de l'émancipation de la femme et son refus de l'institution du mariage.
Elle contribue en 1844 à la création de L'Éclaireur, journal des départements de l'Indre, du Cher et de la Creuse, ou L'Éclaireur de l'Indre. Ce journal républicain paraît pendant quatre ans. Il veut réveiller la province, décentraliser l'actualité purement parisienne et avoir une plus grande liberté pour faire publier certains textes qui défraient la chronique. Elle publie notamment des réflexions sur le socialisme, défend les communaux et s'oppose à la peine de mort, aux dépôts de mendicité ou encore à la séquestration des aliénés. 2
Dépôt de mendicité : établissement de réclusion des personnes mendiantes
D'abord influencée par la carrière militaire de son père, George Sand a des affinités bonapartistes. À partir du milieu des années 1830, elle affirme des principes socialistes. En 1848, elle s'engage ensuite pour la Deuxième République et milite aux côtés d'un de ses chefs de file, Alexandre Ledru-Rollin.
Vous ne voyez donc pas que l’Égalité, à laquelle vous avez droit comme le peuple, ne s’établira que par la Liberté ?
– George Sand aux riches3
Elle défend notamment ses principes démocratiques dans Le Bulletin de la République et La Cause du peuple.
En avril 1848, sous le régime de la jeune Deuxième République, George Sand crée un journal, La Cause du peuple. Seulement trois numéros paraissent. Déçue par la violence des gouvernements républicains, surtout celui de Cavaignac et par peur d'être arrêtée, elle retourne dans l'Indre.
En juillet 1848, le Britannique William James Linton s'en inspire et lance The Cause of the People, un journal républicain.
Malgré cet engagement socialiste, voire communiste en 1848, George Sand critique la Commune de Paris de 1871 et approuve la répression d'Adolphe Thiers. Lors de ses dernières années, elle rédige surtout des pièces de théâtre pour gagner sa vie et des œuvres autobiographiques.
George Sand est l'une des figures du féminisme du XIXᵉ siècle. D'abord par sa vie, puis par ses écrits, elle résiste aux préjugés conformistes de la société. Ses prises de position s'alignent avec les principes d'égalité qu'elle défend.
Légalement séparée de son époux, elle vit de nombreuses histoires d'amour sans se soucier des conventions sociales. Elle fait également scandale en s'habillant selon la mode masculine. Son geste est surtout motivé par des questions pratiques : un homme a plus de liberté de mouvement qu'une femme à l'époque.
Pour pouvoir porter des habits masculins, George Sand reçoit une autorisation de la préfecture, appelée « permission de travestissement », qui n'est que rarement donnée. Une telle autorisation est nécessaire, car selon une loi de 1800, « toute femme trouvée travestie [...] sera arrêtée ». 4
Image 3. Portrait de George Sand par Julien-Léopold Boilly
Dans ses romans, notamment Lélia et Indiana, George Sand bouscule aussi les conventions sociales en exposant les sentiments de ses contemporaines et en présentant des héroïnes libres, vues comme dévergondées. Elle se bat pour l'émancipation de la femme en dénonçant le mariage et la tutelle légale qu'exerce le mari sur son épouse, selon le Code Napoléon (Code civil 1804). Elle réclame également une meilleure éducation pour la moitié de l'humanité.
Les femmes reçoivent une déplorable éducation ; et c’est là le grand crime des hommes envers elles. 5
En 1848, elle se prononce contre le droit de vote des femmes que défendent Eugénie Niboyet et Jeanne Deroin. Elle argue que tant que la femme n'aura pas de liberté légale, son vote ne saurait être indépendant et que les mœurs ne sont pour l'instant pas au féminisme politique.
George Sand a marqué l'histoire parce que c'est une écrivaine libre du XIXᵉ, à une époque où les femmes françaises ont encore peu de droits. Elle s'engage politiquement pour la République et le socialisme et défend l'émancipation de la femme.
Les idées que défend George Sand sont les suivantes :
Les principales œuvres de George Sand sont les suivantes :
Les évènements marquants de la vie de George Sand (1804–1876) sont les suivants :
Fiches dans George Sand10
Commence à apprendreTermine la phrase.
Le nom de naissance de George Sand est ______.
Aurore Dupin de Francueil.
Vrai ou faux ?
Le premier roman de George Sand publié en 1832 est Indiana.
Vrai.
Termine la phrase.
George Sand naît en 1804 et meurt en __.
1876.
Trouve l'erreur.
Quel homme ne fut pas l'amant de George Sand ?
Victor Hugo.
Trouve l'erreur.
Quel journal ne fut pas créé par George Sand ?
La Revue des Deux Mondes.
Trouve les mots manquants
Parmi les textes appartenant au genre du __ __, on retrouve La Mare au diable et François le Champi.
roman champêtre.
Tu as déjà un compte ? Connecte-toi
La première appli d'apprentissage qui a réunit vraiment tout ce dont tu as besoin pour réussir tes examens.
Inscris-toi gratuitement et commence à réviser !
Sauvegarde des cours dans ton espace personnalisé pour y accéder à tout moment, n'importe où !
S'inscrire avec un e-mail S'inscrire avec AppleEn t'inscrivant, tu acceptes les Conditions générales et la Politique de confidentialité de StudySmarter.
As-tu déjà un compte ? Se connecter