Guerre de Crimée

Quelle est la cause de la guerre de Crimée ?

Le tsar Nicolas Ier a vu dans le déclin de l'Empire ottoman une occasion d'accroître l'influence russe au Moyen-Orient. Nicolas s'est autoproclamé Protecteur des Slaves et des Chrétiens et a exigé le droit de protéger les sujets orthodoxes du sultan ottoman. Le Comité de bienfaisance slave, un mouvement panslave d'intellectuels russes, fait pression sur le tsar pour qu'il intervienne.

Les demandes du tsar Nicolas se heurtent à l'opposition de la Turquie, de la Grande-Bretagne et de la France, qui veulent empêcher la Russie de s'étendre.

Carte de la guerre de Crimée

Fig. 1 - Carte de la guerre de Crimée

Les batailles de la guerre de Crimée

En juin 1853, le tsar Nicolas Ier envoie une armée russe en Moldavie et en Valachie. La Turquie a réagi en déclarant la guerre en octobre 1853. Après que la Russie a coulé une escadre turque à Sinope, la Grande-Bretagne et la France sont entrées en guerre pour défendre la Turquie.

En septembre 1854, la France et la Grande-Bretagne entament une campagne commune en Crimée. Elles ont envoyé plus de 60 000 soldats en Crimée, attaquant la base navale de Sébastopol.

Les Russes sont vaincus à Balaclava en octobre et à Inkerman en novembre 1854.

Le tsar Nicolas meurt en mars 1855 et transmet le commandement à son fils Alexandre. En septembre 1855, Sébastopol est tombée. Les négociations de paix ont commencé à Paris en février 1856. Elles ont abouti à la signature du traité de Paris en mars 1856.

Fig. 2 - Détail du tableau panoramique de Franz Roubaud Siège de Sébastopol

Dates de la guerre de Crimée

La guerre de Crimée a duré environ trois ans. Tu trouveras ci-dessous les dates les plus importantes :

• La bataille de Sinop, novembre 1853.

• La bataille de Balaclava, octobre 1854.

• Le siège de Sébastopol, octobre 1854.

• Le siège de Taganrog, mai 1855.

• Le Congrès de Paris, mars 1856.

Les conséquences à court terme de la guerre de Crimée

• 450 000 Russes sont morts

• Le traité de Paris a empêché les navires de guerre russes d'utiliser la mer Noire en temps de paix - cela a été humiliant et a limité l'influence de la Russie au Moyen-Orient.

• Perturbations économiques - la guerre de Crimée a empêché le commerce et a utilisé une grande partie des céréales et de la capacité industrielle de la Russie.

• Agitation paysanne - les serfs ont protesté contre la conscription et contre le retard pris par Alexandre II pour libérer les serfs conscrits après la fin de la guerre.

Fig. 3 - Bradshaw et Blacklock Art La guerre de Crimée

Les conséquences à long terme de la guerre de Crimée pour la Russie

La guerre de Crimée a révélé les insuffisances militaires préexistantes de la Russie. Explorons-les en détail.

Des transports médiocres

Les transports à travers l'Empire étaient sous-développés. Les Russes mettaient plus de temps à envoyer du matériel sur la ligne de front que la France et la Grande-Bretagne à envoyer des ressources depuis leurs ports.

Technologie inférieure

L'équipement militaire était obsolète et en quantité insuffisante. Les troupes russes ne disposaient que d'un mousquet pour deux soldats. La marine russe utilisait encore des voiles, des bateaux en bois et même des galères ramées par des serfs conscrits. Les navires occidentaux fonctionnaient à la vapeur et avaient un revêtement métallique.

Un commandement inadapté

Les fonctions militaires étaient attribuées aux nobles en fonction de leur statut et non de leurs compétences. Bien que l'armée russe ait été plus nombreuse que les forces françaises et britanniques, elle n'avait pas de stratégie gagnante.

L'échec militaire a choqué le gouvernement et a conduit à des discussions publiques sur l'avenir de l'empire russe. Dmitry Milyutin, spécialiste militaire russe et membre de l'intelligentsia, a soutenu qu'une réforme militaire était nécessaire pour éviter des échecs similaires. La guerre de Crimée a été un facteur clé pour les réformes à venir, et plus particulièrement pour l'émancipation des serfs.

L'impact de la guerre de Crimée ailleurs

Non seulement la guerre de Crimée a eu des conséquences durables pour la Russie, mais elle est également associée aux développements clés de la photographie en temps de guerre et à l'héritage de deux infirmières : Florence Nightingale et Mary Seacole.

Photos de la guerre de Crimée

La guerre de Crimée est devenue le premier conflit à être systématiquement couvert grâce au travail du photographe Roger Fenton, qui a passé environ trois mois à prendre plus de 300 photos de la guerre. Ses images ne montraient pas les destructions et les morts de la guerre de Crimée, mais plutôt l'impact de la guerre sur la vie quotidienne. Ce nouveau développement de la documentation a permis au grand public de mieux comprendre ce qu'était la guerre.

Fig. 4 - Guerre de Crimée - 2e division de zouaves

La guerre de Crimée, Florence Nightingale et Mary Seacole

Florence Nightingale et Mary Seacole, respectivement infirmière britannique et infirmière britannico-jamaïcaine, sont devenues célèbres pour leur travail de soutien aux soldats blessés pendant la guerre de Crimée. Le travail de Nightingale pour améliorer les conditions sanitaires de l'hôpital a permis de sauver des centaines de vies et son rapport de Crimée a conduit à la création de la Commission royale pour la santé de l'armée en 1857. Mary Seacole a travaillé sans relâche pour soigner les malades pendant la guerre de Crimée, et est allée au combat pour traiter les soldats blessés sur la ligne de front.