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Connais-tu l'expression « tenir la chandelle » ? Durant la guerre froide entre les États-Unis et l'URSS, on a tendance à diviser le monde entre l'Est et l'Ouest, tous les pays étant alignés sur l'un ou l'autre. Cependant, un troisième groupe de pays cherche à rester en dehors de la rivalité et à ne plus tenir cette chandelle métaphorique. C'est…
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Jetzt kostenlos anmeldenConnais-tu l'expression « tenir la chandelle » ? Durant la guerre froide entre les États-Unis et l'URSS, on a tendance à diviser le monde entre l'Est et l'Ouest, tous les pays étant alignés sur l'un ou l'autre. Cependant, un troisième groupe de pays cherche à rester en dehors de la rivalité et à ne plus tenir cette chandelle métaphorique. C'est l'objectif de la conférence de Bandung de 1955 : réunir les nations émergentes du tiers-monde pour affirmer leur indépendance et renforcer la coopération entre eux.
Ces nouveaux pays indépendants d'Asie et d'Afrique résultent du phénomène de décolonisation à la fin de la guerre froide. Ils prônent un non-alignement sur les deux blocs et une coexistence pacifique entre eux pour s'entraider et stimuler leur développement économique.
La conférence de Bandung de 1955 marque un tournant dans les relations internationales. Elle se tient du 18–24 avril 1955 dans la ville de Bandung, en Indonésie. C'est une réunion des dirigeants des pays d'Asie et d'Afrique, parfois également appelée conférence Asie-Afrique.
La conférence de Bandung de 1955 permet aux pays d'Asie et d'Afrique d'affirmer leur indépendance, d'encourager la coopération et de respecter la coexistence avec chaque membre.
Image 1. Réunion des participants à la conférence de Bandung, 1955
La conférence de Bandung de 1955 se déroule dans le contexte de deux évolutions importantes des relations mondiales.
La guerre froide oppose les États-Unis capitalistes à l'Union soviétique communiste dans une lutte mondiale pour l'influence politique et économique.
Cette époque est marquée par une vague de décolonisation. De nombreux nouveaux États émergent de la domination coloniale européenne en Asie et en Afrique.
Nos peuples ont été les sans-voix du monde... les peuples pour lesquels les décisions étaient prises par d'autres... Et aujourd'hui, dans cette salle, sont réunis les dirigeants de ces mêmes peuples. Ils ne sont plus les victimes du colonialisme. Ils ne sont plus les outils des autres et les jouets de puissances aisément influençables.
– Sukarno, Discours d'ouverture de la conférence de Bandung, 19553
Ces pays cherchent à définir leur place dans le monde. Dans de nombreux cas, ils se sentent happés dans le conflit émergent entre les superpuissances. Cette conférence vient du besoin des nations à se définir comme n'appartenant à aucun des deux blocs de la guerre froide.
Bloc : groupe ayant des intérêts communs et qui coopère. Dans les relations internationales, les blocs de pays coopèrent souvent sur le plan économique ou diplomatique.
On visualise souvent le monde de la guerre froide comme étant divisé en un Ouest dirigé par les États-Unis et un Est dirigé par l'Union soviétique. Si l'on se base sur la division de l'Europe, ça a du sens.
Toutefois, cette division ne tient pas pleinement compte des pays situés en dehors de l'Europe qui ne s'y inscrivent pas aussi clairement. Ces pays sont à l'époque appelés le « tiers monde ».
Après la fin de la guerre froide, ces termes restent populaires pour parler du développement économique relatif. Aujourd'hui, nous utilisons souvent le terme « tiers monde » pour désigner les pays en développement/émergents ou sous-développés d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.
Une autre façon de concevoir le monde n'est pas de le diviser entre l'Est et l'Ouest ou entre le premier, le deuxième et le troisième monde, mais de le diviser entre le Nord et le Sud.
Cette division tient compte du fait qu'une grande partie de l'hémisphère sud a souffert, dans une certaine mesure, du colonialisme et de l'impérialisme, et que leurs expériences et leurs intérêts ne peuvent pas être catégorisés de façon nette dans la division est-ouest.
Utiliser des groupes de pays tels que le tiers-monde, le Sud, l'Ouest et l'Est permet de simplifier notre vision des relations internationales et cela aide à réfléchir aux grandes tendances. Cependant, il est important de garder à l'esprit que chaque pays a une situation, une dynamique et des intérêts qui lui sont propres, et que les pays que nous regroupons ne sont pas toujours nécessairement d'accord entre eux.
La conférence de Bandung de 1955 est un moment important dans la définition du tiers-monde ou du sud global comme un troisième bloc de pays qui cherchent à coopérer et à faire valoir leurs intérêts particuliers.
Image 2. Carte présentant une catégorisation approximative du premier monde aligné sur les États-Unis (bleu), du second monde aligné sur l'URSS (rouge) et du tiers-monde non-aligné (vert)
La conférence de Bandung est planifiée et organisée par les dirigeants de l'Indonésie, de la Birmanie (aujourd'hui Myanmar), de l'Inde, du Pakistan et de Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka). Ils invitent 30 pays à y participer.
L'Afrique du Sud de l'apartheid est spécifiquement exclue en raison de ses politiques racistes. La Fédération d'Afrique centrale (les États actuels du Malawi, de la Zambie et du Zimbabwe) est le seul pays invité qui n'a pas participé, ce qui porte à 29 le nombre total de participants. Ces 29 participants représentent plus de la moitié de la population mondiale de l'époque.
Organisateurs | Participants d'Asie | Participants d'Afrique |
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Image 3. Carte des pays participants de la conférence de Bandung
La principale préoccupation de la conférence de Bandung est le désir de ces pays nouvellement affranchis d'affirmer leur indépendance et leur souveraineté. Nombre d'entre eux s'inquiètent des pressions coloniales et impériales continues exercées par les États-Unis et les puissances coloniales alignées sur l'Occident, telles que la Grande-Bretagne et la France.
Souveraineté : capacité d'un pays à se gouverner de manière indépendante
C'est pour cette raison que le secrétaire d'État américain John Foster Dulles se méfie de la conférence et pense qu'elle peut être un forum pour la propagation du communisme, d'autant plus que la Chine y participe. La réforme agraire, le contrôle national des ressources naturelles et d'autres modèles économiques alternatifs sont souvent perçus par les responsables américains sous l'angle de la guerre froide.
Cependant, la plupart des participants à la conférence de Bandung ne sont pas nécessairement favorables au capitalisme occidental traditionnel ou au communisme. D'autres sont fermement alignés sur les États-Unis et beaucoup craignent que les invitations de l'URSS à leur égard ne soient qu'une autre forme d'impérialisme.
Par conséquent, la conférence condamne toutes les formes d'impérialisme et appelle à la coopération économique entre les participants afin d'éviter une trop grande dépendance à l'égard des États-Unis ou de l'URSS.
Le résultat immédiat de la conférence est une déclaration des participants qui énonce 10 principes :
Les droits de l'homme doivent être respectés.
La souveraineté et les frontières des pays doivent être respectées.
Toutes les races et tous les pays doivent être traités sur un pied d'égalité.
Les pays ne doivent pas s'immiscer dans la politique intérieure des autres.
Les pays ont le droit de se défendre.
Aucun pays ne doit servir les intérêts des pays plus puissants ou faire pression sur un autre pays pour qu'il agisse d'une certaine manière.
Aucun pays ne doit en menacer un autre.
Les différends entre pays doivent être réglés pacifiquement.
Les participants s'engagent à coopérer et à promouvoir leurs intérêts mutuels.
Les pays doivent respecter la justice et les obligations internationales.
Si cette conférence réussit à faire en sorte que les peuples de l'Est dont les représentants sont réunis ici se comprennent un peu plus, s'apprécient un peu plus, compatissent un peu plus aux problèmes des uns et des autres – si ces choses se produisent, alors cette conférence, bien sûr, aura été utile, quels que soient les autres résultats qu'elle aura obtenus.4
– Sukarno, Discours d'ouverture de la conférence de Bandung, 1955
La conférence permet aussi la création d'un « esprit de Bandung » entre les non-alignés qui tend à construire de nouvelles choses bénéfiques sur les fondations posées lors de la conférence. En effet, il y a l'espoir d'une coopération et d'une collaboration plus poussées pour promouvoir des ordres économiques, politiques et sociaux alternatifs à la dichotomie de la guerre froide entre capitalisme et communisme.
Néanmoins, l'un des résultats de la conférence de Bandung est que c'est la première fois qu'un grand nombre des dirigeants qui ont ensuite rejoint le mouvement des non-alignés se sont rencontrés, notamment Jawaharlal Nehru (Inde) et Gamal Abdel Nasser (Égypte) qui, avec Tito (Yougoslavie), sont d'importants partisans du mouvement des non-alignés.
Ainsi, même si le mouvement des non-alignés ne doit pas être considéré comme un résultat direct de la conférence de Bandung, cette dernière doit être considérée comme un moment important sur la voie de sa création.
Image 4. Certains participants à la conférence de Bandung, dont Nasser et Nehru
La conférence de Bandung est souvent considérée comme le fondement du mouvement des non-alignés. Cette interprétation est à la fois vraie et fausse. Le mouvement des non-alignés est né séparément et a inclus d'autres pays en dehors de l'Asie et de l'Afrique, comme la Yougoslavie, et son origine remonte plutôt à la conférence de Belgrade de 1961. Certains pays participants à la conférence de Bandung sont également alignés sur les États-Unis ou l'URSS et n'ont jamais rejoint le mouvement des non-alignés.
La principale mission de la conférence de Bandung de 1955 est d'indiquer clairement que le monde n'est pas simplement divisé entre un Ouest capitaliste et un Est communiste, et que l'ère de l'impérialisme est révolue.
Elle permet aux nouveaux États d'Asie et d'Afrique de déclarer qu'ils cherchent à établir leur indépendance et leur prospérité à l'abri de la domination de l'une ou l'autre des superpuissances. Elle encourage aussi la coopération entre eux à cette fin et contribue à inspirer d'autres mouvements d'indépendance.
Un autre jalon de la conférence de Bandung de 1955 est qu'elle jette les bases d'autres formes de coopération telles que le mouvement des non-alignés et le groupe des 77 (G77), créé en 1964. Les groupes de coopération régionale tels que la Ligue arabe et l'Union africaine peuvent également être considérés comme influencés par « l'esprit de Bandung ».
Image 5. Timbre émis en Indonésie pour le 50 ᵉ anniversaire de la conférence de Bandung en 1955
En 2005, un sommet Asie-Afrique se tient à Bandung pour commémorer le 50ᵉ anniversaire de la conférence de Bandung de 1955. Plus de 100 nations y participent et le sommet lance un appel à la poursuite de la coopération, ce qui témoigne de l'importance de son ancêtre, même à une époque plus récente.
Les conséquences de la conférence de Bandung sont :
Les participants à la conférence de Bandung sont :
Indonésie
Myanmar
Inde
Pakistan
Ceylan
Afghanistan
Cambodge
Chine
Chypre
Iran
Irak
Japon
Jordanie
Laos
Népal
Philippines
Arabie Saoudite
Syrie
Thaïlande
Turquie
Vietnam
Yémen
Égypte
Éthiopie
Côte de l'Or
Liban
Libéria
Libye
Soudan
La conférence de Bandung marque l'émergence du tiers-monde, car le regroupement de ces derniers pour montrer leur non-alignement avec les deux blocs principaux et revendiquer leur indépendance marque une césure dans l'ordre mondial jusqu'alors en place.
Les pays non-alignés font partie du mouvement des non-alignés et se définissent comme ceux qui ne s'alignent pas sur les grandes puissances mondiales. On compte près de 120 États dans ses rangs en plus de 17 autres pays observateurs.
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