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Olympe de Gouges

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Cette phrase légendaire de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, issue de la Révolution française, reste célèbre encore aujourd'hui. En 1791, Olympe de Gouges, femme de lettres et femme politique, rétorque : « La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. ».

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« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Cette phrase légendaire de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, issue de la Révolution française, reste célèbre encore aujourd'hui. En 1791, Olympe de Gouges, femme de lettres et femme politique, rétorque : « La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. ».

Née Marie Gouze, Olympe de Gouges se démarque à son époque pour ses prises de position : impôt en fonction des richesses, droit des femmes, défense du divorce, abolition de l'esclavage. Guillotinée en 1793, sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne marque l'histoire du féminisme politique français.

  • On présentera d'abord Olympe de Gouges, à la fois femme de lettres et femme politique.
  • Tu liras ensuite les luttes qu'elle défendait, notamment la fin de la monarchie absolue, la reconnaissance du droit des femmes, l'abolition de l'esclavage et de la peine de mort.
  • Enfin, on abordera plus en détail sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

Qui est Olympe de Gouges ?

Olympe de Gouges est une femme humaniste de la fin du XVIIIᵉ siècle, révolutionnaire, féministe et également engagée contre l'esclavage et la peine de mort.

Sa biographie

Marie Gouze est née le 7 mai 1748 à Montauban. Elle est reconnue par l'époux de sa mère, Pierre Gouze un maître boucher, sa mère est Anne Olympe Mouisset la fille d'un avocat issu de la petite bourgeoisie.

Elle serait en réalité la fille de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, un homme de lettres issu d'une famille noble.

Sa langue maternelle est l'occitan, elle a une éducation rudimentaire et maîtrise mal le français, comme la majorité de la population. Elle est mariée contre sa volonté à l'âge de 17 ans à Louis-Yves Aubry, un homme de trente ans son aîné. Ensemble ils auront un fils, Pierre Aubry. Au début des années 1770, elle perd ce mari qu'elle déclare ne jamais avoir aimé, et accompagné de son fils elle part rejoindre sa soeur à Paris. Elle se fait désormais appeler Olympe de Gouges, devient courtisane et fréquente les salons littéraires. Très vite et pendant plusieurs années elle noue des relations et entretient des liaisons avec des hommes fortunés qui lui permettent de mener un train de vie stable et confortable.


DateÉvènement
Vers 1782–1789Elle écrit ses premières pièces de théâtre, notamment :
  • Zamore et Mirza ou l’Esclavage des Noirs (1785)
  • Le mariage inattendu de Chérubin (1786)
  • La nécessité du divorce, ou le Divorce (1790)
1788–1793Activité révolutionnaire, plus de 60 pamphlets publiés ou placardés, notamment :
  • L'Esprit françois, ou Problème à résoudre sur le labyrinthe des divers complots (1792)
  • Les Fantômes de l'opinion publique (1792)
  • Les Trois Urnes, ou le Salut de la Patrie (1793)
15 septembre 1791Publication des Droits de la femme, dans lequel se trouve la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
20 juillet 1793Arrestation d'Olympe de Gouges pour offense à la souveraineté du peuple.
3 novembre 1793Exécution par guillotine d'Olympe de Gouges.

Femme de lettres

Quand elle arrive à Paris à 22 ans, Olympe de Gouges adopte une vie de « courtisane », soit une femme « entretenue » par un ou plusieurs hommes riches. Dans le cas d'Olympe de Gouges, c'est majoritairement Jacques Bietrix de Rozières qui lui fournit les fonds nécessaires à ses activités mondaines et d'écrivaine. Elle refuse de se remarier, pour rester libre d'écrire ce qu'elle souhaite.

À l'époque, les femmes ne peuvent écrire sans l’accord de leur mari.

Elle fréquente les salons littéraires et élargit ses connaissances. Elle crée notamment sa troupe de théâtre et écrit des pièces engagées.

Salon littéraire : lieu de sociabilité, tenu par des gens aisés, où on discute de la société et des derniers travaux publiés en lettres et en sciences.

Olympe de Gouges portrait femme de lettres StudySmarterImage 1. Aquarelle d'Olympe de Gouges, 1793

Elle publie ainsi des pièces de théâtre défendant l'abolition de l'esclavage, des essais affirmant les droits des femmes, ainsi que des pamphlets appelant à une réforme des institutions. Sa liberté et ses prises de position lui valent d'être mal considérée.

Femme politique

Olympe de Gouges publie dès les années 1780 des textes politiques, défendant les droits des peuples opprimés, dont les esclaves et les femmes. Elle s'engage ensuite dans la Révolution française, en contribuant notamment à la diffusion des idées républicaines, via ses pamphlets.

Alors que la Terreur bat son plein, elle dénonce le caractère violent et dictatorial des Montagnards au pouvoir, notamment les massacres de Septembre. Elle s'attaque particulièrement à Jean-Paul Marat (assassiné en juillet 1793 par Charlotte Corday) et Robespierre.

Écoute, Robespierre, c’est à toi que je vais parler, entends ton arrêt et souffre la vérité.

Tu te dis l’unique auteur de la Révolution, tu n’en fus, tu n’en es, tu n’en seras éternellement que l’opprobre et l’exécration. [...] Ton souffle méphétise l’air pur que nous respirons actuellement : ta paupière vacillante exprime malgré toi toute la turpitude de ton âme, et chacun de tes cheveux porte un crime.

Pronostic sur Maximilien Robespierre, par un animal amphibie (5 novembre 1792)

Ses textes appelant à l'égalité pour les femmes sont également vus comme une nuisance pour les républicains nouvellement au pouvoir.

Son affiche Les Trois Urnes, ou le Salut de la Patrie, par un voyageur aérien lui coûte la liberté. Elle y demande une élection libre pour que la population choisisse le mode de gouvernement du pays : républicain, fédéral ou monarchique. Ce troisième choix est vu comme une attaque au principe républicain et elle est arrêtée le 20 juillet 1793. Condamnée le 2 novembre, elle est guillotinée le 3 novembre 1793. Afin d'échapper au couperet, son fils Pierre Aubry la renie et elle est enterrée dans une fosse commune.

Ses derniers mots auraient été : « Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort ! ».

Les combats d'Olympe de Gouges

Olympe de Gouges s'engage contre la monarchie absolue, pour les droits des femmes, le divorce et la reconnaissance des enfants naturels, ainsi que pour l'abolition de l'esclavage et de la peine de mort.

Olympe de Gouges Buste femme politique StudySmarterImage 2. Buste d'Olympe de Gouges à l'Assemblée nationale1 [REF]

Révolutionnaire monarchienne

Monarchienne : de 1789–1791, partisane d'une monarchie constitutionnelle, sur le modèle anglais, avec deux chambres au pouvoir législatif et un roi au droit de veto.

Dès 1788, Olympe de Gouges publie des brochures politiques, notamment Lettre au peuple et Remarques patriotiques, par l’auteur de la Lettre au Peuple. Elle fait de nombreuses propositions de réformes, notamment l'instauration d'un impôt volontaire, essentiellement un impôt sur la fortune, pour réduire le déficit du pays.

Après cette proposition, Olympe de Gouges donne volontairement 25 % de ses revenus.

Elle appelle à l'avènement d'un nouveau régime, donnant plus de pouvoir au peuple, mais en maintenant la royauté au pouvoir. Elle défend ainsi originellement un modèle de monarchie constitutionnelle.

Très liée au groupe politique des Girondins, elle perd tous ses soutiens à leur chute, en mai–juin 1793. L'avènement des Montagnards, avec à leur tête Robespierre, la pousse à résister. C'est ce qui entraîne sa condamnation à mort.

Girondins et Montagnards

Il s'agit de deux groupes révolutionnaires qui s'affrontent après l'avènement de la Première République.

Féminisme

Olympe de Gouges est souvent considérée comme une des premières féministes politiques. Elle se bat en effet pour une reconnaissance des droits des femmes en tant qu'êtres humains à part entière. Comme d'autres femmes, elle relève l'hypocrisie des révolutionnaires, qui proclament la liberté et l'égalité, mais continuent à reléguer les femmes au second plan. Ses écrits dénoncent ainsi le manque d'égalité entre les sexes dans les réformes apportées par la Révolution française, ainsi que le pouvoir légal des pères et maris sur leurs filles et épouses.

Son texte le plus célèbre est sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dont nous parlons en détail plus bas. On le retrouve dans Les Droits de la femme, essai adressé à la reine Marie-Antoinette, qu'elle appelle à défendre la cause féministe.

Qu’un plus noble emploi, Madame, vous caractérise, excite votre ambition, et fixe vos regards. Il n’appartient qu’à celle que le hasard a élevée à une place éminente, de donner du poids à l’essor des Droits de la Femme, et d’en accélérer les succès.

– Les Droits de la femme (15 septembre 1791)

Marie-Antoinette d'Autriche reste indifférente à cet appel. Elle meurt guillotinée le 16 octobre 1793.

Divorce et droit des enfants naturels

Olympe de Gouges s'engage pour l'instauration du divorce, notamment dans :

  • La Nécessité du divorce (février 1790), pièce de théâtre ;

  • commentaires de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (septembre 1791) ;

  • Le Bon sens du Français (février 1792), essai.

Elle affirme que les principes républicains de liberté et d'égalité entrainent nécessairement le droit au divorce. Le 20 septembre 1792, il est adopté par l'Assemblée nationale législative.

En avance sur son temps, elle milite aussi pour la suppression du mariage religieux.

Le mariage est le tombeau de la confiance et de l’amour.

– Postambule, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

Elle prône ainsi l'établissement d'un contrat civil entre les deux partenaires et la reconnaissance des enfants nés hors mariage, soit les enfants dits « naturels ». Ce dernier principe est légalisé par l'état-civil en 1793.

Abolition de l'esclavage

Dans son combat pour la défense des opprimés, Olympe de Gouges s'engage pour la fin de l'esclavage. Elle écrit à cette fin plusieurs textes, notamment Zamore et Mirza ou l’Esclavage des Noirs en 1782, un drame en trois actes. Cette pièce est ensuite représentée par la Comédie-française en 1789, après qu'elle ait changé certaines parties pour respecter la bienséance. L'Esclavage des Nègres n'est cependant jouée que trois fois, avant d'être retirée.

Cela n'arrête pas Olympe de Gouges, qui continue à produire des textes pour protester contre l'esclavage jusqu'à la fin de sa vie, dans la continuité de ses idéaux de liberté et d'égalité.

Abolition de la peine de mort

Olympe de Gouges s'oppose à la peine de mort, comme à tout comportement violent au nom de la Révolution. Ainsi, elle se propose d'assister l'avocat de l'ancien roi, lors du procès de Louis XVI, désormais Louis Capet, en décembre 1792. Elle souhaite éviter sa décapitation, ce qui lui attire les foudres des révolutionnaires, en particulier les Montagnards.

Malgré cette prise de position, la victoire de la République lui tient plus à cœur. À l'issue de la condamnation à mort de Louis Capet, elle cherche ainsi à convaincre les législateurs d'utiliser sa mort au profit de la République dans les guerres révolutionnaires.

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

Le 15 septembre 1791, Olympe de Gouges publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Il s'agit d'un pastiche de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Pastiche : texte produit en imitant les traits stylistiques d'un modèle.

Elle y reprend le texte original, exclusivement genré au masculin, en y intégrant les femmes. Les 17 articles de loi sont encadrés d'un préambule et d'un postambule, lui-même suivi d'un Contrat social de l'homme et de la femme. Elle y aborde les principes de liberté, d'égalité, de révolution et de justice.

[...] la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune [...]

– Article X, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (15 septembre 1791)

Les droits des femmes revendiqués par Olympe de Gouges ne sont reconnus légalement en France que presque deux siècles plus tard. En effet, les femmes françaises :

  • accèdent aux mandats électoraux progressivement à partir de 1925 ;
  • obtiennent le droit de vote en 1945 ;
  • sont libérées de la tutelle de leur père ou mari dans les années 1960.

Olympe de Gouges - Points-clés

  • Marie Gouze naît le 7 mai 1748 à Montauban, d'une famille de la petite bourgeoisie.
  • Mariée et veuve jeune, elle part avec son fils à Paris en 1770.
  • Elle écrit de nombreux textes engagés, notamment des pièces de théâtre, des essais et plus d'une soixantaine de pamphlets.
  • Elle défend notamment l'abolition de l'esclavage, le droit des femmes et la fin de la monarchie absolue.
  • La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, publiée le 15 septembre 1791, dénonce l'hypocrisie des révolutionnaires hommes envers la population féminine.
  • Opposée à Robespierre et à ses Montagnards, elle se fait arrêter pendant la Terreur.
  • Condamnée à mort, elle est guillotinée le 3 novembre 1793.

Références

  1. Image 2. Buste d'Olympe de Gouges (https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Olympe_de_GOuges_assembl%C3%A9e_16866.jpg) par Garitan (https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Garitan) Autorisé par CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr)

Questions fréquemment posées en Olympe de Gouges

Les idées d'Olympe de Gouges sont :

  • l'égalité des droits civils entre femmes et hommes ;
  • l'abolition de l'esclavage ;
  • l'instauration du divorce ;
  • la reconnaissance des enfants nés hors mariage ;
  • la fin de la monarchie absolue.

Olympe de Gouges, née Marie Gouze, est une femme humaniste de la fin du XVIIIe siècle, révolutionnaire, féministe et engagée contre l'esclavage et la peine de mort. 

Olympe de Gouges défend le droit des femmes en écrivant des pièces de théâtre, des pamphlets et des essais politiques. Son texte le plus célèbre est la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, publié en 1791.

Olympe de Gouges a été guillotinée parce que ses textes étaient considérés comme allant à l'encontre du principe républicain, selon la loi de la Terreur.

Teste tes connaissances avec des questions à choix multiples

« [...] la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune [...]»Dans quel article de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne trouve-ton cette citation ?

Trouve l'erreur.Quelle cause ne défend pas Olympe de Gouges ?

Vrai ou faux ?Marie Gouge est le nom de naissance d'Olympe de Gouges.

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