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Philosophie de Giovanni Gentile
Giovanni Gentile était un philosophe, professeur et homme politique italien né en 1875. Il est surtout connu pour avoir développé et affiné l'idéologie du fascisme, qui était sa façon de mettre en pratique sa philosophie.
Le fascisme est une idéologie politique d'extrême droite caractérisée par un dirigeant autoritaire qui contrôle étroitement tous les aspects de la société et supprime toute opposition. Le fascisme embrasse l'utilisation de la violence et est associé au nationalisme et au collectivisme.
Lis notre explication du fascisme pour en savoir plus !
Fig. 1 Giovanni Gentile
Au départ, Gentile était connu en Italie comme un philosophe hégélien qui a développé l'idéologie de l'idéalisme réel.
Hegel et l'État éthique. Georg Wilhelm Friedrich Hegel était un philosophe allemand surtout connu pour le développement de l'idéalisme. L'idéalisme est l'école de pensée qui croit que les seules entités réelles sont nos idées et nos pensées. Selon l'idéalisme, ce que nous voyons dans le monde n'est qu'une création de l'esprit. En philosophie, l'idéalisme s'oppose au réalisme. Les réalistes affirment que la réalité existe indépendamment de l'esprit ou de l'interprétation qu'en fait l'homme.
Cependant, c'est la conception de l'État de Hegel qui aura un impact durable sur la philosophie de Gentile. Pour Hegel, l'État est le seul moyen pour les individus d'être véritablement libres. En effet, pour lui, l'État est ce que les humains créent pour s'assurer que les besoins de chacun sont satisfaits. Il considérait la création de l'État comme le comportement moral ultime parce qu'il pensait que les gens ne pouvaient être compris, non pas en tant qu'individus, mais à travers leurs relations avec leur famille, leur société et leur État. À son tour, l'État, selon Hegel, capturerait cette compréhension de l'existence mutuelle, la protégerait dans la loi et assurerait la stabilité et l'ordre.
L'idéalisme distingue deux formes de pensée. La pensée que nous faisons pour percevoir le monde qui nous entoure, qui peut être assimilée à la science. Et la pensée que nous avons lorsque nous imaginons des choses qui ne sont pas réelles, ce qui peut être assimilé à la religion ou à la philosophie : l'"idéal".
L'une des principales caractéristiques de la philosophie de Gentile, l'idéalisme réel, ou actualisme, est qu'elle préserve la liberté d'action. Il s'agit de la capacité d'un individu à décider et à agir par lui-même. L'idéalisme réel vise à "actualiser" l'idéal que nous pouvons percevoir avec notre esprit. Pour Gentile, le moyen d'y parvenir passe par la création d'un État éthique, incarné par le fascisme.
"Pour le fascisme [...], l'État et l'individu ne font qu'un, ou mieux, peut-être, "État" et "individu" sont des termes inséparables dans une synthèsenécessaire1".
Giovanni Gentile et Mussolini
Benito Mussolini était un journaliste et un homme politique italien dont la mémoire est imprimée dans l'histoire en tant que dictateur à l'origine de l'Italie fasciste.
Consulte notre explication sur Benito Mussolini.
Avec Giovanni Gentile, ils sont considérés respectivement comme les esprits politiques et philosophiques du fascisme. Ensemble, ils ont écrit la "Doctrine du fascisme", publiée pour la première fois en 1932. Cet ouvrage est considéré comme celui qui incarne les principes et les fondements philosophiques de l'idéologie.
Gentile a également été inclus par Mussolini dans le Grand Conseil du Fascisme, le principal organe politique de l'Italie fasciste qui contrôlait toutes les autres institutions.
Mussolini a été arrêté en 1943 et son parti national fasciste a été dissous. Il a ensuite été sauvé lors d'une mission secrète par l'armée allemande et convaincu par Hitler de créer une deuxième incarnation du fascisme. Il s'agit de la République sociale italienne. Tout au long de cette période, Gentile est resté fidèle à Mussolini et a été nommé membre de ce deuxième gouvernement fasciste. La République sociale italienne a pris fin en 1945 lorsque l'Allemagne s'est rendue aux Alliés. Mussolini a été exécuté par les partisans italiens en 1945, et Gentile a été tué par le parti communiste italien en 1944.
Les Alliés étaient une alliance militaire, initialement formée par le Royaume-Uni, les États-Unis, la Chine et l'Union soviétique, qui ont remporté la Seconde Guerre mondiale. Dans la dernière partie de la guerre en Italie, les Alliés ont combattu aux côtés des partisans italiens contre l'armée fasciste, qui était soutenue par l'Allemagne nazie.
Giovanni Gentile Socialiste
Même si le fascisme est généralement considéré comme une idéologie d'extrême droite, Gentile et Mussolini ont commencé par être membres du parti socialiste italien.
Le socialisme est une idéologie politique et économique de gauche basée sur la propriété, le contrôle et la redistribution des moyens de production par la population afin que tout le monde en bénéficie de manière égale. Il s'oppose à la propriété privée et à l'accumulation capitaliste compétitive de la richesse qui ne profite qu'à quelques-uns.
La principale similitude entre le socialisme et le fascisme est qu'il s'agit d'idéologies collectivistes.
Le collectivisme est la perspective qui donne la priorité aux besoins de la communauté, de la collectivité et de l'ensemble de la société, par rapport aux besoins de l'individu. Le collectivisme s'oppose à l'individualisme, qui souligne au contraire l'importance de la liberté individuelle. Le socialisme et le fascisme prônent tous deux que les gens doivent faire ce qui est le mieux pour leur communauté. Le capitalisme, au contraire, en tant qu'idéologie individualiste, promeut la liberté individuelle et le droit d'agir indépendamment de l'État.
La rupture avec le socialisme s'est produite pour Mussolini lorsqu'il a soutenu l'intervention militaire dans la Première Guerre mondiale. Cela s'explique par le fait que le socialisme est une idéologie internationale. Il croit en l'unité de la "classe ouvrière" pour parvenir à la propriété de leur vie par des moyens plus ou moins révolutionnaires, selon le courant du socialisme que l'on considère.
Jette un coup d'œil à notre explication sur le socialisme !
Mussolini et Gentile croyaient tous deux en une version nationaliste du socialisme. Ils ont appelé cela le fascisme. Explorons cela plus en détail.
Le nationalisme implique une identification étroite avec notre propre nation et ses intérêts, souvent au détriment des autres nations.
Giovanni Gentile et le fascisme
Le nom même de "fascisme" implique la force du nombre.
"Fascisme" vient de l'italien "fascio", ou "faisceau". Le drapeau du fascisme comprend l'image d'un faisceau qui, une fois lié, est plus fort que les brins individuels qui le créent.
Fig. 2 Drapeau du fascisme italien
Gentile ne croyait pas en l'individualisme, car il pensait qu'il conduisait à l'égoïsme. Au lieu de cela, comme mentionné dans l'idée de l'État éthique ci-dessus, il pensait que toutes les actions privées devaient promouvoir et faire avancer les intérêts de l'État. L'État, selon Gentile, devait être dirigé par des philosophes qui adhéraient à son idéologie de l'actualisme, et créerait donc l'État éthique. En cela, il était non égalitaire et croyait en une hiérarchie naturelle des personnes. Il ne croyait pas au processus parlementaire, mais que dans une véritable démocratie, le peuple devait être subordonné à l'État. Il pensait que c'était l'État qui devait prendre les décisions qui s'appliquaient à toutes les facettes de la vie et qui profitaient à tous.
L'égalitarisme est la croyance que tous les gens sont égaux.
Le processus parlementaire, dans une démocratie, désigne la façon dont les règles et les politiques sont discutées et les décisions prises par les personnes qui représentent la population.
Dans ces idées, nous voyons la formation de l'Italie en tant qu'État fasciste.
Consulte nos explications sur le fascisme et l'Italie fasciste.
Le fascisme est par définition autarcique, car il tente d'atteindre l'autosuffisance économique. Pour atteindre cette autosuffisance, l'État impose des mesures auxquelles la population ne peut déroger.
L'État fasciste a rendu obligatoire l'adhésion à un syndicat. Il contrôle ensuite directement tous les syndicats afin de supprimer toute opposition et de récompenser ceux qui le soutiennent.
Ces mesures illustrent un autre aspect crucial de l'économie du fascisme, à savoir le corporatisme.
Le corporatisme est une idéologie politique et économique qui préconise de structurer la société en fonction de groupes, chacun contrôlant un aspect de la société, par exemple l'agriculture, les affaires, la science et l'armée. La clé du corporatisme est que tous ces groupes travailleront pour des "intérêts communs", dans le cas du fascisme, ces "intérêts communs" seront ceux dictés par l'État. Le corporatisme est souvent considéré en relation avec le capitalisme. Bien que les deux embrassent la propriété privée, le capitalisme met l'accent sur l'accumulation du capital pour le bénéfice individuel. Le corporatisme peut donc être considéré comme le système économique qui relie le fascisme au socialisme d'une part, et au capitalisme d'autre part.
Giovanni Gentile et la réforme de l'éducation
Giovanni Gentile a occupé de nombreux postes de professeur de philosophie dans plusieurs universités italiennes. Il pensait que l'éducation, et plus précisément la philosophie, était essentielle pour cultiver la capacité à développer une conscience et à percevoir l'"idéal universel".
Pour Gentile, la conscience correspond à la réalisation de ce que nous considérons comme les idéaux universels de l'éthique.
Les idéaux universels sont les principes sur l'humanité qui peuvent s'appliquer à tout le monde.
Alors qu'il était ministre de l'Éducation, dans le cabinet fasciste de Mussolini, Gentile a introduit certaines réformes qui allaient avoir un impact important sur le système éducatif italien pour les années à venir.
- Il a étendu l'enseignement obligatoire.
- Conformément à la croyance du fascisme en une hiérarchie naturelle des personnes, il a introduit deux options éducatives à la fin de l'enseignement obligatoire. L'une serait une voie pratique et technique qui permettrait aux "couches inférieures" d'accéder facilement au marché du travail. L'autre serait une éducation "classique" pour ceux qui sont plus "intellectuellement enclins". Cette dernière option se concentre surtout sur l'enseignement des humanités, qu'il considère comme supérieures aux sciences. Elles comprenaient l'étude de l'histoire, le débat sur les textes philosophiques anciens et l'encouragement au développement d'une pensée libre et critique.
- L'enseignement des langues étrangères est supprimé.
En plus de contribuer au système éducatif, Gentile a passé de nombreuses années de sa vie à éditer l'Encyclopédie italienne, qui comprenait une entrée étendue sur l'idéologie du fascisme.
Giovanni Gentile - Principales informations à retenir
- Giovanni Gentile était un philosophe hégélien, un professeur et un homme politique italien.
- Giovanni Gentile a développé sa propre version de l'idéalisme de Hegel, appelée idéalisme réel ou actualisme.
- Selon Gentile, l'actualisme s'exprime le mieux dans l'État éthique, représenté par l'État fasciste.
- Gentile a écrit, avec Benito Mussolini, la Doctrine du fascisme.
- L'État éthique, selon Gentile, devait être dirigé par un petit groupe de philosophes qui prendraient et imposeraient des décisions à la population pour le bénéfice collectif.
- Le fascisme est différent du socialisme, car il est nationaliste et autarcique.
Références
- Giovanni Gentile et Benito Mussolini Origines et doctrine du fascisme trans. A. James Gregor 2011
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Questions fréquemment posées en Giovanni Gentile
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