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As-tu déjà entendu parler de la guerre qui ne dit pas son nom ? Il y a encore une vingtaine d'années, c'était un sujet tabou en France. La guerre d'Algérie débute en 1954 par les premières actions du Front de libération nationale (FLN) et se termine en 1962 par l'établissement de l'Algérie…
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L'indépendance de l'Algérie est un long combat pour le nationalisme et la décolonisation. Le FLN souhaite la Souveraineté algérienne et le départ des Européens installés depuis des années, qu'on surnomme plus tard les pieds-noirs. L'armée française pratique une répression violente et engage des milliers d'Algériens, les Harkis, dans ses rangs. Le général de Gaulle est rappelé au pouvoir pour résoudre la situation, tandis que le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) n'est pas reconnu par les autorités françaises. C'est la ratification des accords d'Évian le 18 mars 1962 qui mène à l'indépendance de l'Algérie.
La guerre d'Algérie, ou guerre d'indépendance algérienne, est causée par deux évènements :
la conquête de l'Algérie par les forces françaises ;
la montée des idéologies nationalistes défendant le droit d'autodétermination.
La France envahit l'Algérie en 1830. Cette invasion est incroyablement violente et comprend le massacre, le viol et la torture des Algériens. Cette dernière entraîne la mort de plus d'un tiers de la population algérienne.
En 1848, l'Algérie est un département français. Les départements et régions d'outre-mer ont en théorie le même statut que ceux de la métropole. En réalité, beaucoup sont traités comme des colonies, avec des droits très limités.
La colonisation est très bénéfique et profite économiquement à la France. Plus d'un million d'Européens s'installent en Algérie, représentant 10 % de la population. Ces Européens, provenant de France, d'Espagne, d'Italie et de Malte, sont issus de la classe ouvrière, mais bénéficient d'un statut supérieur aux Algériens d'origine. Cette disparité socio-économique entraîne de la méfiance entre les deux groupes.
Dans les années 1920, certains intellectuels algériens commencent à exprimer un désir d'indépendance ou, tout du moins, d'autonomie et de Souveraineté. Cependant, il apparaît rapidement que le droit à l'auto-détermination semble être un concept réservé aux peuples privilégiés d'Europe. Les colons résistent aussi à l'idée que des Algériens d'origine participent à la vie démocratique, n'ayant aucunement l'intention de laisser la population colonisée obtenir un statut égal au leur.
Le 8 mai 1945, alors que la France célèbre la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale, l'Algérie s'attend à ce que la Libération lui parvienne aussi. Lorsqu'ils comprennent que ce n'est pas le cas, des Algériens organisent une manifestation dans la ville de Sétif, qui tourne au massacre. Plus de 100 pieds-noirs sont tués et les soldats français, sous les ordres de De Gaulle, ôtent la vie à une ou plusieurs dizaines d'Algériens. Le massacre de Sétif choque l'opinion algérienne et radicalise le mouvement d'indépendance. Une nouvelle génération de figures réclamant l'indépendance émerge.
Cette guerre est une guerre majeure de la période anticoloniale. Bien que les personnes combattant du côté algérien ont une variété de différences idéologiques, le nationalisme algérien sert à unifier ceux s'opposant à la France.
Le nationalisme anticolonial est le rejet de la domination d'une puissance coloniale et la recherche d'une indépendance et d'une souveraineté libre de toute interférence extérieure.
Les protagonistes de la guerre d'Algérie sont :
le Front de libération nationale (FLN) ;
l'armée française et les Harkis ;
les pieds-noirs ;
l'Organisation de l'armée secrète (OAS).
Cette guerre divise les populations algériennes et françaises.
Le FLN se bat pour l'indépendance de l'Algérie. Il utilise la guérilla pour combattre la supériorité militaire de la France. Son bras armé est l'Armée de libération nationale (ALN), dont les combattants sont appelés les djounoudi. Plus généralement, on appelle moudjahid toute personne ayant combattu contre la présence coloniale française en Algérie.
Le mot moudjahid fait référence dans l'islam à un combattant pour la foi engagé dans le jihad. Il est aussi utilisé pour désigner les résistants afghans contre l'URSS lors de la guerre d'Afghanistan.
Image 1. Soldats du FLN, guerre d'Algérie
L'armée française combat le FLN. Elle est à l'origine soutenue par la population française et les colons en Algérie.
Les Harkis sont des soldats locaux employés dans l'armée française pour lutter contre le FLN.
En 2018, l'État français reconnaît l'usage de la torture durant la guerre d'Algérie, après des décennies de démenti. Les troupes françaises pratiquent la torture physique, par suspension, simulacre de noyade, brimades, brûlures ou viol, et la torture psychologique. La Question d'Henri Alleg1, autobiographie censurée à l'époque, témoigne des tortures subies aux mains de l'armée française.
Les pieds-noirs sont les personnes originaires de France ou d'autres pays européens nées en Algérie à l'époque de la colonisation française. Pendant la guerre d'Algérie, ils soutiennent massivement la domination française et s'opposent au FLN et aux groupes nationalistes algériens. Ils veulent maintenir le statu quo grâce auquel ils jouissent de privilèges socio-économiques. C'est après l'indépendance et leur rapatriement en métropole qu'on les surnomme les pieds-noirs.
L'OAS est une organisation paramilitaire française dissidente. Elle organise des attaques terroristes pour lutter contre les indépendantistes. Un de ses slogans est : « L'Algérie est française et le restera ». L'OAS sert souvent les besoins politiques des pieds-noirs.
1ᵉʳ novembre 1954. Le FLN lance une révolte armée dans toute l'Algérie, réclamant l'indépendance. La France réagit en déployant ses troupes pour contrôler la situation. Cet évènement, parfois surnommé la Toussaint rouge, marque le début de la guerre d'Algérie.
Massacres d'août 1955 dans le Constantinois. Le FLN lance des attaques sur des civils soutenant la colonisation, entraînant la mort de plus 170 personnes à Philippeville. L'armée française et des milices de pieds-noirs ripostent en tuant près de 10 000 Algériens.2
30 septembre 1956. Pour attirer l'attention sur le conflit, le FLN commence à cibler des zones urbaines, dérivant de son approche habituelle. Trois femmes affiliées au FLN posent des bombes dans des endroits publics. La ville éclate dans la violence.
Image 2. Membres du réseau bombes de la Zone autonome d'Alger
Bataille d'Alger, 7 janvier 1957–9 octobre 1957. L'arrivée au pouvoir du général Massu entraîne un mouvement de révolte massif du FLN. Les troupes françaises reçoivent pour ordre de le réprimer « par tous les moyens », y compris la torture. Cette attitude entraîne la fin du soutien international à la France.
Coup d'État du 13 mai 1958. Après l'incapacité de la France à réprimer la révolution, des pieds-noirs prennent le contrôle du gouvernement général à Alger. Soutenus par des officiers de l'armée française, ils demandent le retour de Charles de Gaulle au pouvoir. Ce dernier est institué président du Conseil. Son arrivée est perçue positivement des deux côtés.
16 septembre 1959. De Gaulle déclare que l'autodétermination de l'Algérie est nécessaire. Son annonce choque et inquiète les pieds-noirs.
8 janvier 1961. Référendum en métropole et en Algérie sur l'autodétermination de l'Algérie. 74,99 % des votants se prononcent pour.
Le putsch des généraux, avril 1961. Quatre généraux de l'armée française essayent de renverser de Gaulle en Algérie, dans l'espoir de préserver l'Algérie française.
18 mars 1962. Le GPRA et le gouvernement français signent les accords d'Évian qui instaurent un cessez-le-feu et le principe d'autodétermination. Ils sont approuvés par référendum français à 90,81 % le 1ᵉʳ avril 1962.
Mars–juin 1962. L'OAS organise des attaques terroristes contre des civils, en Algérie et en France. L'OAS et le FLN parviennent éventuellement à un cessez-le-feu.
1ᵉʳ juillet 1962. L'Algérie organise un référendum pour approuver les accords d'Évian. Sur six millions de votes, 99,72 % soutiennent l'indépendance.
5 juillet 1962. Proclamation de l'indépendance de l'Algérie.
Les accords d'Évian sont signés le 18 mars 1962 après 2 ans de tentatives de négociations et 10 jours de pourparlers à Évian-les-Bains. En principe, ils instaurent un cessez-le-feu et l'organisation de référendums d'autodétermination en France et en Algérie. En réalité, les conflits continuent jusqu'en juin 1962.
Le général de Gaulle, considéré comme le héros de la Libération, ne participe plus à la vie politique depuis 1946 et la mise en place de la IVᵉ République. Rappelé au pouvoir en juin 1958 après le coup d'État à Alger, il fait rapidement voter la Vᵉ République. La majorité des populations françaises et algériennes ont foi dans sa capacité à résoudre la crise.
Son discours du 4 juin 1958, avec la fameuse phrase « Je vous ai compris ! » donne beaucoup d'espoir aux Français d'Algérie, qui se sentent par la suite trahis lorsqu'il accepte l'autodétermination algérienne.
Il est absent des négociations à Évian : c'est Louis Joxe, ministre des Affaires étrangères qui négocie et signe pour la France.
Le GPRA est le bras politique du FLN et l'organe exécutif du parti politique du Mouvement national algérien. Il est créé en 1958 et est présidé par Ferhat Abbas, puis par Ben Khedda à partir de 1961.
Image 3. Délégation du GPRA aux accords d'Évian
Le GPRA peine d'abord à faire valoir sa légitimité auprès du gouvernement français, mais est finalement l'interlocuteur des représentants français à Évian. Son vice-président Krim Belkacem signe les accords en son nom. Le GPRA est dissous à l'indépendance de l'Algérie.
Au lendemain de la guerre, des centaines de milliers de pieds-noirs fuient en France. Cela entraîne la formation d'une grande communauté qui se sent autant en décalage avec l'Algérie qu'avec la France : ils sont nostalgiques de leur foyer algérien.
Les Harkis, eux, sont considérés comme des traîtres par les partisans du FLN et ne bénéficient que d'un faible soutien de l'État français pour un rapatriement en métropole. Des dizaines de milliers meurent en Algérie en quelques mois, malgré une stipulation des accords d'Évian empêchant des représailles. 3
La transition politique et économique est rendue difficile par la rapidité du départ des Européens et les désaccords entre les membres du FLN, seul parti au pouvoir pendant plus de 20 ans. Dans les années 1980, un processus de Démocratisation se met en place, avant qu'une guerre civile ne ravage le pays de 1992 à 1999. C'est aujourd'hui une démocratie représentative constitutionnelle.
Sur le plan mondial, l'Algérie devient une des figures de proue du mouvement des non-alignés et de la décolonisation. Les relations politiques avec la France restent complexes jusqu'à de nos jours.
La guerre d'Algérie est causée par la colonisation de l'Algérie par la France, les inégalités socio-économiques qui en découlent et le désir d'autodétermination des nationalistes algériens.
L'État français entre dans une logique de guerre en Algérie en réprimant violemment la révolte indépendantiste du Front de libération nationale (FLN).
Avant 1830, le territoire algérien s'appelle El-Djazaïr, dérivé du nom donné à l'actuelle ville d'Alger par Bologhine Ibn Ziri en 972. C'est toujours le nom du pays et de sa capitale en arabe.
La France perd la guerre d'Algérie en raison de la pression de l'opinion internationale qui condamne ses pratiques violentes de répression. La ténacité du FLN et la lassitude de la population française jouent aussi un rôle important dans la résolution du conflit par l'indépendance algérienne.
Le 8 mai 1945 en Algérie s'est déroulé le massacre de Sétif. C'est au départ une manifestation de la population algérienne contre l'occupation française. Plus de 100 pieds-noirs sont tués et les soldats français exécutent jusqu'à plusieurs dizaines d'Algériens.
Fiches dans Guerre d'Algérie12
Commence à apprendreQuelles sont les dates de la guerre d'Algérie ?
1954–1962
Que veut dire l'abréviation FLN ?
Front de libération nationale
Qui sont les Harkis ?
Des soldats français dans l'armée algérienne
L'Organisation de l'armée secrète défend l'Algérie indépendante.
Vrai
Comment sont surnommés les Français d'Algérie après leur rapatriement en métropole ?
Les pieds-noirs
Quand sont signés les accords d'Évian ?
18 mars 1962
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