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Le 13 août 1961, les Berlinois découvrent à leur réveil une barrière improvisée de barbelés et de blocs de béton séparant Berlin-Ouest et Berlin-Est. Baptisée « mur de protection antifasciste », d'autres blocs de béton s'ajoutent au cours des deux mois suivants pour créer une barrière permanente de deux mètres de haut entre l'Est et l'Ouest. Cette imposante structure de…
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Jetzt kostenlos anmeldenLe 13 août 1961, les Berlinois découvrent à leur réveil une barrière improvisée de barbelés et de blocs de béton séparant Berlin-Ouest et Berlin-Est. Baptisée « mur de protection antifasciste », d'autres blocs de béton s'ajoutent au cours des deux mois suivants pour créer une barrière permanente de deux mètres de haut entre l'Est et l'Ouest. Cette imposante structure de béton, connue sous le nom de Mur de Berlin, sépare les familles allemandes pendant plus de 20 ans. Mais pourquoi des mesures aussi radicales sont-elles nécessaires ?
La création du Mur de Berlin dans la nuit du 12 août 1961 résulte des tensions croissantes entre les superpuissances et incarne une partie du long rideau de fer érigé entre les deux blocs. En effet, celui-ci sépare la ville en Berlin-Ouest (RFA) et Berlin-Est (RDA). En pleine crise de Berlin, des mesures comme le plan Marshall ou le pont aérien des forces alliées permettent d'aider les citoyens coincés en RFA à survivre durant le blocus de Berlin imposé par Staline de 1948 à 1949. Parmi tant d'autres lieux et monuments, le Checkpoint Charlie est encore aujourd'hui le poste frontière le plus connu de cette période de la guerre froide et incarne le théâtre de la division d'une ville entre le secteur soviétique et celui occidental. Regardons de plus près l'histoire de la construction du Mur de Berlin avant sa chute le 9 novembre 1989 et la réunification allemande le 3 octobre 1990.
Les causes de la crise de Berlin, qui débute le 27 novembre 1958 avec « l'ultimatum Khrouchtchev », commencent par environ un an de discussions et de débats entre les États-Unis et l'URSS sur le statut de Berlin. L'Union soviétique veut que les forces occidentales retirent leurs troupes, mais les États-Unis refusent au motif que Berlin-Ouest deviendrait vulnérable à une invasion soviétique. Pourquoi Berlin suscite-t-elle tant d'émois ? Pour bien comprendre les arguments entre les deux puissances, nous devons d'abord examiner pourquoi Berlin est au cœur des disputes.
La « question de Berlin » met le feu aux poudres dès le début de sa division entre les puissances après la Seconde Guerre mondiale. Les arguments à son sujet dominent les interactions politiques de Staline et de Khrouchtchev avec les présidents américains, ce qui permet de la décrire comme l'épicentre de la tension entre les États-Unis et l'URSS.
Après la Seconde Guerre mondiale, les puissances décident de la division de l'Allemagne en quatre zones occupées, administrées par la Grande-Bretagne, la France, les États-Unis et l'URSS. Berlin est située dans la zone soviétique de l'Allemagne, mais est divisée en deux :
Berlin-Est : zone occupée par les Soviétiques qui fait partie de la République démocratique allemande (RDA) communiste en 1949.
Berlin-Ouest : constituée des zones française, britannique et américaine qui fusionnent et deviennent la République fédérale d'Allemagne (RFA) capitaliste en 1949.
Image 1. Carte de Berlin divisée entre les forces du bloc de l'Ouest et de l'Est
Le blocus de Berlin est l'une des premières grandes disputes au sujet de Berlin, 13 ans avant la construction du Mur.
Le 24 juin 1948, craignant la perspective de voir les Alliés occidentaux unir leurs forces (la Grande-Bretagne et les États-Unis viennent de fusionner leurs zones pour créer la Bizone) et prendre le contrôle des zones à l'Est, Staline coupe l'accès terrestre des Alliés à Berlin-Ouest. Cette décision n'est pas un acte de guerre, mais vise à démontrer la puissance des Soviétiques en Allemagne.
Les voies d'approvisionnement étant coupées, les Berlinois de l'Ouest ne disposent plus que de 36 jours de nourriture, ce qui incite les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France à agir. Pendant un an, jusqu'à la fin du blocus de Berlin-Ouest, les États-Unis acheminent par pont aérien plus de 2,5 millions de tonnes de nourriture, de carburant et d'autres marchandises dans leur zone.2
Si le blocus prend fin en 1949, les tensions persistent. Cela crée également une source d'inquiétude vis-à-vis de l'URSS prenant des décisions impulsives concernant la ville.
Image 2. Photographie du pont aérien en action pour les Berlinois de l'Ouest
La RFA et la RDA ne voient pas le Mur du même oeil : alors que ces derniers affirment que le Mur sert à les protéger des fascistes occidentaux, le consensus actuel est que le Mur de Berlin sert principalement à empêcher les Allemands de l'Est de fuir vers l'Ouest. Entre 1949 et 1961, plus de 2,5 millions d'entre eux s'échappent.
Pour les Allemands de l'Est, Berlin est un « aperçu » de la vie à l'Ouest. Celle-ci est florissante grâce à l'aide du plan Marshall qui permet la création de nombreux emplois, de bons salaires et un niveau de vie élevé. En revanche, la RDA fait face à de mauvaises conditions de vie, des pénuries alimentaires, des salaires bas et des restrictions sur les marchandises.
Plan Marshall : un plan de relance économique américain qui fournit une aide à l'Allemagne de l'Ouest et à d'autres pays d'Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale.
Durant l'insurrection ouvrière de juin 1953, des ouvriers se soulèvent et réclament de meilleures conditions de vie et de travail. L'Armée rouge soviétique les réprime brutalement et fait au moins 50 morts. Cette réaction tyrannique met en évidence le manque de liberté à l'Est et choque les Allemands de l'Est.
La fermeture des frontières intérieures par la RFA entre l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest en 1952 permet d'endiguer le flux de réfugiés. Cependant, cette tentative échoue et accélère le problème. Les gens continuent de partir par Berlin-Ouest, où la frontière est encore ouverte, et en 1961, jusqu'à 3 000 personnes quittent quotidiennement l'Allemagne de l'Est.
La crise des réfugiés met à rude épreuve la RDA et l'Union soviétique. L'exode des Allemands de l'Est vers l'Ouest projette une image négative de l'Allemagne de l'Est et l'impact économique de leur départ accentue le déséquilibre entre l'Ouest prospère et l'Est plus faible.
Bon nombre des Allemands de l'Est qui fuient sont hautement qualifiés ou instruits (ingénieurs, enseignants, avocats...). Les autorités de la RDA s'inquiètent de perdre ces citoyens brillants et talentueux, craignant une « fuite des cerveaux », et ce, avec raison. La perte de tant de professionnels fait perdre à l'Allemagne de l'Est des sommes astronomiques en main-d'œuvre. Le départ de milliers d'agriculteurs laisse aussi des terres en friche et crée des pénuries alimentaires dans toute l'Allemagne de l'Est.
Cette perte d'ouvriers et d'agriculteurs entraîne des problèmes économiques encore plus profonds et des pénuries alimentaires engendrent une détérioration des conditions de vie de ceux restés en Allemagne de l'Est. Cette dégradation pousse d'autres Allemands de l'Est à partir à l'Ouest, créant ainsi un cercle vicieux.
Image 3. Construction du Mur de Berlin, 1961
L'Union soviétique cherche désespérément une solution pour arrêter cet exode, car l'Allemagne de l'Est a besoin de ces travailleurs qualifiés pour reconstruire son économie.
Dans la nuit du 12 août 1961, les autorités est-allemandes érigent un mur fortifié de 45 km fait de béton et de barbelés pour empêcher les citoyens de la RDA de fuir vers Berlin-Ouest et au-delà. C'est l'un des moments clés de la guerre froide qui incarne aussi un apaisement des tensions entre les deux blocs.
Comme expliqué précédemment, Khrouchtchev fait pression pour que les États-Unis retirent leurs troupes de la ville et confient les responsabilités de la frontière Est-Ouest au gouvernement d'Allemagne de l'Est (pour refuser aux Allemands de l'Est le passage vers l'Ouest). Eisenhower, le président des États-Unis, refuse et veut garantir la liberté de Berlin-Ouest.
Les dirigeants se rencontrent à plusieurs reprises pour tenter de résoudre la crise de Berlin :
En septembre 1959, ils se réunissent à Camp David, mais aucun accord n'est conclu.
Un sommet ultérieur à Paris en mai 1960 échoue parce que les Soviétiques abattent un avion espion américain qui survole l'Union soviétique malgré l'interdiction préalablement établie.
Peu après, c'est au sommet de Vienne que se retrouvent Kennedy et Khrouchtchev et la crise de Berlin figure en tête de l'ordre du jour. Ce dernier donne 6 mois supplémentaires aux États-Unis pour se conformer aux exigences de son ultimatum. Après les refus répétés de Kennedy de céder face à ses exigences, Khrouchtchev décide de façon impulsive d'ériger le Mur en août 1961.
D'une part, le rideau de fer et le Mur emprisonnent les Allemands de l'Est et deviennent un symbole de l'oppression communiste. D'autre part, ils permettent également d'apaiser les fortes tensions entre les États-Unis et l'URSS à mesure que la crise des réfugiés s'intensifie.
Le Checkpoint Charlie est un poste de contrôle diplomatique du Mur qui représente l'un des moments les plus tendus de la guerre froide avec un affrontement entre les troupes soviétiques et américaines.
Les étrangers (comme les Américains) sont toujours autorisés à franchir le Mur vers l'Est, mais le 27 octobre 1961, les chars de l'Armée rouge arrivent au Checkpoint Charlie et refusent de laisser passer quiconque. Pendant 16 h, les deux camps s'affrontent à balles réelles. Le conflit armé ne prend fin que lorsque Kennedy suggère à Khrouchtchev de retirer ses chars, indiquant que les États-Unis en feront de même.
Image 4. Soldat américain au Checkpoint Charlie
La restriction des mouvements à cause du Mur entre Berlin-Est et Berlin-Ouest s'accompagne de douze points de contrôle où les soldats est-allemands régulent qui peut entrer ou sortir. Cela ralentit la crise des réfugiés.
Au risque d'en mourir, les individus continuent d'essayer de s'échapper. Ceux qui tentent de franchir le Mur sans autorisation se font souvent tirer dessus et au moins 171 personnes sont tuées en essayant de se rendre en Allemagne de l'Ouest.
En 1962, la mort de Peter Fechter (18 ans) place la brutalité du Mur et du gouvernement est-allemand sous le feu des projecteurs du monde entier. Il est abattu alors qu'il tente de fuir et agonise au pied du Mur sans qu'on le secoure.
Malgré tout, de nombreux Allemands de l'Est (y compris des gardes) tentent leur chance. Ils utilisent leur ingéniosité pour traverser en sautant par des fenêtres adjacentes, en escaladant les barbelés, en creusant des tunnels ou même en passant par montgolfière.
Le mur de Berlin est construit par le gouvernement est-allemand pour officiellement protéger Berlin-Est de la décadence capitaliste à l'Ouest. Cela dit, on pense aujourd'hui que c'est surtout pour empêcher la « fuite des cerveaux » et endiguer la crise des réfugiés.
La chute du mur de Berlin a lieu le 9 novembre 1989.
Ceux qui décident de détruire le mur de Berlin sont les Berlinois eux-mêmes après les annonces de l'ouverture des frontières dans la nuit à la radio et à la télévision.
Officiellement, la cause du mur de Berlin est pour séparer les idéologies des deux blocs. Officieusement, c'est pour endiguer la fuite des cerveaux et la crise des réfugiés de l'Est vers l'Ouest qui veulent jouir d'une vie plus prospère.
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