Sociologie de la famille

Définir la famille peut être difficile car nous avons tendance à baser notre idée de la famille sur nos propres expériences et attentes à l'égard de nos familles (ou de leur absence). C'est pourquoi Allan et Crow soutiennent que les sociologues doivent d'abord préciser ce qu'ils entendent par "famille" lorsqu'ils font des recherches et écrivent sur le sujet.

Une définition générale de la famille est qu'il s'agit de l'union d'un couple et de leurs enfants à charge vivant sous le même toit.

Cependant, cette définition ne tient pas compte de la diversité croissante des familles qui existent aujourd'hui dans le monde.

Il existe de nombreuses structures et compositions de la famille dans la société occidentale moderne. Parmi les formes de famille les plus courantes au Royaume-Uni, on peut citer :

• Le taux de fécondité a diminué dans les pays occidentaux au cours des dernières décennies en raison de plusieurs facteurs, notamment la diminution de la stigmatisation autour de la contraception et de l'avortement et la participation croissante des femmes au travail rémunéré.

• Auparavant, de nombreux enfants ne pouvaient pas aller à l'école en raison de la pauvreté. Beaucoup d'entre eux travaillaient soit dans le réel, soit dans le cadre d'un emploi ménager. Depuis la loi sur l'éducation de 1918, tous les enfants doivent obligatoirement aller à l'école jusqu'à l'âge de 14 ans.

• Les sociologues affirment que les enfants sont considérés comme des membres importants de la société contemporaine et qu'ils jouissent d'une plus grande liberté individuelle qu'auparavant. L'éducation des enfants n'est plus limitée et dominée par des facteurs économiques, et les relations parents-enfants ont tendance à être beaucoup plus centrées sur l'enfant.

Les sociologues affirment que les enfants jouissent aujourd'hui d'une plus grande liberté individuelle qu'au cours des siècles passés, pixabay.com

• En raison de la mobilité géographique croissante, les gens ont tendance à être moins liés à leur famille élargie qu'auparavant. Dans le même temps, l'allongement de l'espérance de vie a eu pour effet d'augmenter le nombre de ménages composés de deux, trois ou même plus de générations.

• Un phénomène relativement nouveau est la génération des enfants boomerang. Il s'agit de jeunes adultes qui quittent le domicile familial pour étudier ou travailler, puis reviennent lors d'une crise financière, de logement ou d'emploi.

Les Rapoports (1982) ont distingué 5 types de diversité familiale :

Les sociologues ont remarqué qu'il existe certains modèles de formation de la famille et de vie familiale spécifiques à la classe sociale et à l'ethnicité au Royaume-Uni. Par exemple, les femmes d'origine afro-caribéenne travaillent souvent à plein temps même avec des enfants, tandis que les mères asiatiques ont tendance à devenir des femmes au foyer à plein temps lorsqu'elles ont des enfants.

Certains sociologues affirment que les ménages de la classe ouvrière sont davantage dominés par les hommes que les ménages de la classe moyenne, plus égalitaires et égaux. Cependant, d'autres ont critiqué cette affirmation, en mettant en avant des recherches qui montrent que les pères de la classe ouvrière sont plus impliqués dans l'éducation des enfants que les pères des classes moyennes et supérieures.

Les fonctionnalistes pensent que la famille nucléaire est l'élément constitutif de la société en raison des fonctions qu'elle remplit. G. P. Murdock (1949) a défini comme suit les quatre principales fonctions que la famille nucléaire remplit dans la société :

Talcott Parsons (1956) a affirmé que la famille nucléaire a perdu certaines de ses fonctions. Par exemple, les fonctions économiques et éducatives sont prises en charge par d'autres institutions sociales. Cependant, cela ne signifie pas que la famille nucléaire est sans importance.

Parsons pense que les personnalités ne naissent pas, mais qu'elles se forgent au cours de la socialisation primaire ou de l'éducation des enfants, lorsqu'on leur enseigne les normes et les valeurs sociales. Cette socialisation primaire a lieu au sein de la famille. Selon Parsons, le rôle le plus important de la famille nucléaire dans la société est donc de former les personnalités humaines.

Les marxistes critiquent l'idéal de la famille nucléaire. Ils affirment que la famille nucléaire sert le système capitaliste plutôt que les individus qui le composent. Les familles renforcent les inégalités sociales en socialisant leurs enfants selon les "valeurs et les règles" de leur classe sociale, sans les préparer à une quelconque mobilité sociale.

Eli Zaretsky (1976) affirme que la famille nucléaire sert le capitalisme de trois manières principales :

Zaretsky pensait que seule une société sans classes sociales (le socialisme) pouvait mettre fin à la séparation des sphères privée et publique et faire en sorte que tous les individus trouvent un épanouissement personnel dans la société.

Les sociologues féministes critiquent généralement la forme traditionnelle de la famille.

Ann Oakley a été l'une des premières à attirer l'attention sur la façon dont les rôles traditionnels des hommes et des femmes, créés par la famille nucléaire patriarcale, contribuent à l'oppression des femmes dans la société. Elle a souligné que dès l'enfance, on enseigne aux filles et aux garçons des choses différentes pour les préparer aux différents rôles (femme au foyer et soutien de famille) qu'ils devront assumer plus tard dans la vie. Elle a également beaucoup parlé de la nature répétitive et ennuyeuse du travail domestique qui laisse de nombreuses femmes, voire la plupart, insatisfaites.

Les chercheuses Christine Delphy et Diana Leonard ont également étudié les travaux ménagers et ont constaté que les maris exploitent systématiquement leurs femmes en leur laissant tout le travail domestique non rémunéré. Comme elles sont souvent dépendantes financièrement de leur mari, les femmes ne peuvent pas remettre en cause le statu quo. Dans certaines familles, les femmes souffrent également de violences domestiques, ce qui les rend encore plus impuissantes.

Par conséquent, Delphy et Leonard affirment que les familles contribuent à maintenir la domination masculine et le contrôle patriarcal dans la société.

Les rôles conjugaux sont les rôles et responsabilités domestiques des partenaires mariés ou cohabitants. Elizabeth Bott a identifié deux types de ménages : l'un avec des rôles conjugaux séparés et l'autre avec des rôles conjugaux conjoints.

Les rôles conjugaux séparés signifient que les tâches et les responsabilités du mari et de la femme sont nettement différentes. En général, cela signifie que la femme s'occupe du foyer et des enfants, tandis que le mari a un travail à l'extérieur et est le soutien de famille. Dans les ménages à rôles conjugaux conjoints, les devoirs et les tâches domestiques sont partagés de façon relativement égale entre les partenaires.

Young et Willmott (1973) ont créé le terme "famille symétrique" pour désigner une famille à double revenu dans laquelle les partenaires partagent les rôles et les responsabilités à l'intérieur et à l'extérieur du foyer. Ces types de familles sont beaucoup plus égalitaires que les familles nucléaires traditionnelles. L'évolution vers une structure familiale plus symétrique a été accélérée par de nombreux facteurs :

En Occident, le mariage est basé sur la monogamie, ce qui signifie être marié à une seule personne à la fois. Si le partenaire de quelqu'un meurt ou divorce, il est légalement autorisé à se remarier. C'est ce qu'on appelle la monogamie en série. Épouser quelqu'un tout en étant déjà marié à une autre personne s'appelle la bigamie et constitue un délit pénal dans le monde occidental.

Les statistiques montrent que le nombre de mariages a diminué dans le monde occidental et que les gens ont tendance à se marier plus tard qu'avant.

Depuis 2005, les partenaires de même sexe pouvaient conclure un partenariat civil, qui leur accordait les mêmes droits que le mariage, à l'exception du titre. Depuis la loi sur le mariage de 2014, les couples de même sexe peuvent désormais également se marier.

De plus en plus de personnes décident aujourd'hui de cohabiter sans se marier, et on constate une augmentation des enfants nés hors mariage.

Le nombre de divorces a augmenté dans les pays occidentaux. Les sociologues ont recueilli de nombreux facteurs jouant un rôle dans l'évolution des taux de divorce :

Certains sociologues ont affirmé que les trois problèmes sociaux les plus importants concernant les enfants et les familles sont :