Culture

Théorie du conflit culturel : Exemples de théories sociologiques

Tu dois avoir ta propre façon de penser la culture à travers tes goûts en matière de musique, de nourriture, de danse et de mode ; ainsi que ton point de vue sur la technologie et les normes sociales. C'est aussi le cas des sociologues.

Ils examinent tous les aspects de la culture et tentent de déchiffrer ce qu'ils signifient pour les individus et les communautés. Ils analysent les éléments matériels et les concepts culturels non matériels pour parvenir à des conclusions générales.

Trois branches principales de la pensée sociologique se sont penchées sur la culture : le fonctionnalisme, la théorie du conflit et l'interactionnisme symbolique.

• Lesfonctionnalistes pensent que chaque élément de la société, y compris la culture, a son propre rôle. Pour que l'ensemble de la société fonctionne correctement, toutes les institutions et tous les individus doivent remplir leur rôle de la meilleure façon possible. Le rôle de la culture, selon les fonctionnalistes, est de créer une cohésion sociale par le biais de valeurs et de normes partagées entre les membres d'une société.

• Les interactionnistessymboliques rejettent l'approche généraliste des fonctionnalistes en sociologie. Ils se concentrent sur les interactions humaines et les événements à petite échelle pour déterminer les modèles et les tendances. Ils pensent que la culture est créée par les interactions en face à face et les interprétations individualistes de ces interactions.

• Lesthéoriciens du conflit s'écartent des deux points de vue mentionnés ci-dessus. Examinons ci-dessous en détail la théorie conflictuelle de la culture.

La théorie du conflit de la culture

Les théoriciens du conflit affirment que la société et la culture sont intrinsèquement inégales. Le pouvoir est inégalement réparti entre les groupes sociaux en fonction de facteurs tels que la classe, le sexe, la race et l'âge. La culture d'une société ne représente pas tous les groupes sociaux de manière égale, et le système de valeurs accepté privilégie certaines personnes tout en nuisant à d'autres.

Ladiversité culturelle est de plus en plus appréciée en Occident. Les cultures de différentes ethnies et classes sont représentées de manière de plus en plus égale.

Néanmoins, les valeurs et les normes culturelles continuent de favoriser les hommes par rapport aux femmes et les Blancs par rapport aux personnes de couleur. De même, les personnes de la classe supérieure bénéficient beaucoup plus de la culture enseignée par l'éducation, le travail et les médias que la classe ouvrière.

Karl Marx et la culture

La théorie des conflits se concentre sur l'économie, et plus précisément sur la structure du pouvoir autour de la production et de la consommation.

Karl Marx, le fondateur de la théorie du conflit, était particulièrement préoccupé par le déséquilibre des pouvoirs au sein du capitalisme. Il soutenait que le mode de production capitaliste détermine la culture capitaliste - une culture axée sur le maintien et l'enrichissement sans fin de la classe supérieure aux dépens de la classe ouvrière.

Fig. 1 - Marx est le fondateur de la théorie des conflits.

Cela signifie que la lutte des classes entre les propriétaires de la production (classe supérieure) et le prolétariat (classe ouvrière) est présente non seulement dans le domaine du travail, mais aussi dans d'autres dimensions de la vie, comme la culture.

Marx a souligné que les États-Unis et tous les autres pays capitalistes ont perpétué le "rêve américain", c'est-à-dire l'idée que n'importe qui, quel que soit son milieu, peut s'efforcer d'atteindre la réussite matérielle. Les théoriciens du conflit pensent que cette idée est fausse parce que certains groupes sociaux profitent du système beaucoup plus que d'autres.

Ce qui rend la diffusion du concept du rêve américain encore pire, c'est qu'il fait croire aux gens que s'ils échouent au travail et dans la vie, c'est de leur propre faute. De même, si quelqu'un réussit, on pense que c'est uniquement dû à son propre mérite plutôt qu'à des facteurs extérieurs.

Religion et culture

La religion et la culture contribuent toutes deux à diffuser la culture du capitalisme susmentionnée par le biais de croyances, de normes et de comportements.

La religion, qui enseigne l'obéissance et l'acceptation de son destin, encourage la classe ouvrière à endurer silencieusement ses luttes au lieu de s'élever contre ses oppresseurs et ses exploiteurs.

Le rêve américain crée de faux espoirs chez les personnes issues de groupes défavorisés, qui mettent alors toute leur énergie à travailler dur et à s'en sortir par leurs propres moyens plutôt que de se révolter collectivement contre le système.

La culture du capitalisme propage le mythe de la méritocratie et blâme donc l'individu pour les difficultés qu'il rencontre dans la vie s'il échoue. Elle répand ces croyances non seulement au niveau national mais aussi au niveau international, arguant que les nations moins développées le sont parce qu'elles n'ont pas réussi à rattraper la révolution industrielle et le progrès technologique de l'Occident.

Les théoriciens du conflit affirment que cette culture est nuisible et doit être réformée.

Féminisme et culture

Les universitaires et les militants féministes s'élèvent souvent contre la représentation sur-sexualisée des femmes dans les médias, qui enseigne aux enfants les rôles que les femmes sont "censées" remplir dans la société américaine.

Les magazines, les films, la télévision et les publicités présentent les femmes soit comme des femmes au foyer, soit comme des objets du désir sexuel de l'homme, sans les reconnaître comme des êtres humains complexes, puissants et aux multiples facettes.

De même, aux États-Unis, les personnes de couleur ont été dépeintes de manière extrêmement stéréotypée comme étant incultes, exotiques ou sauvages, pour ne citer que quelques exemples.

Fig. 2 - Les femmes ont été représentées de manière stéréotypée dans les médias.

La culture et l'idéologie dominante

Les théoriciens du conflit sont d'accord avec les fonctionnalistes pour dire que chaque société possède une culture standard et dominante. Cependant, alors que les fonctionnalistes croient en l'inévitabilité et même en la nécessité de cette culture "dominante", les théoriciens du conflit sont plus critiques à son égard.

Les théoriciens du conflit affirment que, dans la plupart des cas, la culture commune aide les classes dirigeantes et les groupes sociaux à maintenir le statu quo et leurs positions privilégiées. Ce faisant, ils subordonnent souvent les autres cultures existantes dans la société.

Karl Marx avait déjà abordé le concept de culture, mais un chercheur marxiste hongrois et un chercheur marxiste italien ont introduit le concept d'"idéologie dominante" qui se perpétue à travers la culture. Les idées de Georg Lukacs et d'Antonio Gramsci n'ont atteint le public américain que dans les années 70, mais elles sont devenues très influentes pour les universitaires comme pour le commun des mortels.

Selon Gramsci et Lukacs, l'idéologie dominante est transmise au public par différentscanaux culturels . Elle passe d'abord par la socialisation, puis par l'éducation, la religion et les médias.

Comme on parle aux gens de concepts culturels, comme l'idéal du rêve américain, dès leur plus jeune âge, ils y croient inévitablement, agissent et justifient leurs actions en fonction de ces concepts et maintiennent ainsi la structure sociale telle qu'elle a été ; les classes dirigeantes, les Blancs et les hommes contrôlant la richesse et la propriété et les classes ouvrières, les personnes de couleur et les femmes dans des positions subalternes.

Choc des cultures

Lorsque deux ensembles différents de valeurs culturelles et de croyances se contredisent au sein d'une société, on parle de choc des cultures.

Les chocs culturels se sont produits à de multiples reprises dans l'histoire de l'humanité, et les sociétés les ont résolus différemment. Dans certains cas, l'idéologie et la culture dominantes ont simplement pris le dessus sur les traits culturels plus mineurs, plus radicaux et étrangers. Dans d'autres cas, la culture moins dominante a apporté des changements et même une transformation complète.

Les mariages entre personnes de même sexe étaient impensables il y a seulement quelques décennies en Amérique. Aujourd'hui, ils sont légaux dans tous les États.

Aucun des exemples mentionnés ci-dessus n'a été facile à réaliser. Les adeptes de la culture traditionnelle se sont battus avec acharnement pour maintenir les valeurs familiales et les modèles de mariage traditionnels. Même ceux qui n'avaient pas d'opinion tranchée sur ces questions se sont peut-être rangés du côté de la culture dominante de l'époque, simplement par habitude.

Cependant, les partisans du changement ont fini par réussir, et leurs valeurs et pratiques culturelles sont désormais soutenues par les politiques gouvernementales.

Critique de la théorie du conflit culturel

Les théoriciens du conflit sont critiqués par beaucoup, notamment par les fonctionnalistes qui veulent conserver les valeurs culturelles traditionnelles et par les interactionnistes symboliques, qui ne sont pas satisfaits de l'approche méthodologique de Marx et de ses disciples.

Malgré les critiques, la théorie conflictuelle de la culture reste très influente. Les inégalités sociales existent toujours en Amérique et dans de nombreux autres pays. De nombreux systèmes et institutions ont besoin d'être révisés, et l'approche des théoriciens du conflit en matière de changement est toujours privilégiée.

Après tout, ils soulignent que les gens doivent se rappeler qu'ils sont maîtres de leurs décisions et qu'ils ne sont pas limités par les traditions et l'éducation familiale. Les gens peuvent transformer les systèmes de valeurs et les cultures entières afin de les rendre plus représentatifs de la diversité croissante des sociétés.