Dimensions des inégalités

Signification de l'inégalité

Il existe plusieurs façons d'aborder le concept d'inégalité, car il s'applique à différents contextes sociaux, culturels et politiques.

Fig. 1 - Les personnes de différents milieux ont plus ou moins accès aux ressources et aux opportunités.

Définition de l'inégalité

Selon le Cambridge Dictionary of Sociology (p.286), l'inégalité est définie comme...

Types d'inégalités

En sociologie, il existe deux questions principales concernant la répartition des inégalités :

• lesinégalités de résultats (qui obtient quoi ?), et

• les inégalités d'opportunités (qui fait quoi ?).

Bien sûr, les chercheurs de différents domaines auront des opinions différentes sur les types d'inégalité qui sont plus importants que d'autres. En général, les types d'inégalité suivants sont étudiés de près :

• revenus
• le patrimoine
• les professions
• l'état de santé
• le statut, et
• les droits juridiques et sociaux.

Quelles sont les dimensions de l'inégalité en sociologie ?

En plus de mettre en évidence les différentstypes d'inégalités existantes, il est important d'examiner comment elles fonctionnent différemment à travers de multiples dimensions. L'inégalité peut être causée par la discrimination, et nous l'examinerons ci-dessous. Explorons les explications des différences dans les chances de vie à travers les multiples dimensions de l'inégalité.

Nous allons passer en revue chaque dimension de l'inégalité à tour de rôle.

Dimensions de l'inégalité économique

Fig. 2 - Il est important de prendre en compte l'impact combiné des inégalités culturelles lorsque l'on examine les causes et les effets des différences de chances dans la vie.

Karl Marx et Max Weber ont ouvert la voie à l'étude des inégalités par classe sociale. Ils pensaient que les inégalités économiques et de statut (sous la forme de leur relation aux moyens de production) caractérisent la société moderne - que les chances de vie d'une personne sont structurellement déterminées par sa position de classe.

Marx et Weber sur l'inégalité économique

Cependant, Weber a critiqué le déterminisme économique de Marx, soulignant que d'autres aspects de la vie sociale ont également une grande influence sur les chances de vie d'une personne . Les approches marxistes et wébériennes ont été étendues pour examiner l'impact de l'ethnicité, du sexe, de l'âge et du handicap sur les expériences des gens en matière de santé, éducation et travail.

Autres perspectives sur l'inégalité économique

John Westergaard et Henrietta Resler (1976 ) ont déclaré que la propriété économique est la source du pouvoir dans la société - et que la raison pour laquelle la classe dirigeante peut conserver autant de pouvoir est que l'État protège ses intérêts par le biais de la législation (comme les lois sur la propriété).

David Lockwood (1966) élargit ce point de vue et souligne la dimension symbolique de l'identification à une classe sociale. Lockwood pense que les gens s'assignent à des classes sociales en fonction de leurs expériences relatives avec le pouvoir.

Dimensions de l'inégalité raciale et ethnique

De nombreux chercheurs critiquent le marxisme pour son réductionnisme, car il ne tient pas compte de l'impact d'autres inégalités culturelles, à la fois avec et sur les facteurs économiques.

Inégalités raciales en matière de santé

La répartition de la santé et de la maladie est étroitement liée aux questions structurelles de richesse et de pauvreté. De nombreuses études ont montré que les minorités ethniques sont en moins bonne santé que la population blanche en Grande-Bretagne. Cela est dû au lien établi entre le fait d'être issu d'une minorité ethnique et le fait d'être plus susceptible d'être confronté à la privation sociale et à la pauvreté, ainsi qu'aux préjugés raciaux de la part des individus et des systèmes.

Inégalités raciales en matière d'éducation

De nombreuses études ont montré que les minorités ethniques ont généralement tendance à obtenir desnotes relativement faibles au GCSE en raison de mauvaises conditions familiales et de vie. Cependant, les étudiants issus de minorités ethniques considèrent que les expériences de leurs parents en matière de discrimination et de désavantage sont un signe qu'ils doivent travailler très dur pour obtenir des perspectives similaires à celles de leurs camarades blancs. Les groupes de minorités ethniques, tels que les étudiants pakistanais et bangladais, ont donc beaucoup plus de chances de terminer leur A-Level et d'obtenir un diplôme universitaire.

Malgré cela, ils restent plus vulnérables à lapauvreté et auchômage à l'avenir.

Inégalités raciales au travail

Miles (1980 ) affirme que les implications pour les chances existent en termes de classe sociale et d'ethnicité. Il affirme que les minorités ethniques sont soumises à un traitement discriminatoire, quelle que soit leur position dans le système des classes sociales.

De même, l'étude de Rex et Tomlinson (1979) sur Handsworth, à Birmingham, a conclu que les groupes de minorités ethniques représentent une grande proportion de la population de la classe ouvrière, ce qui se traduit par des différences de chances dans la vie.

Tariq Modood et NabilKhattab (2015) ont constaté que les minorités ethniques évitent préventivement la discrimination attendue sur le lieu de travail grâce à des stratégies telles que l'auto-emploi. Ainsi, les différences sur le marché du travail en fonction de l'appartenance ethnique peuvent être attribuées à la fois à la discrimination elle-même et aux réponses des personnes à cette discrimination.

Dimensions de l'inégalité entre les sexes

De par la nature même du patriarcat, les femmes ont généralement moins de chances dans la vie que les hommes. Cependant, il est important de noter qu'il existe également des différences au sein des groupes, en ce sens que certaines femmes ont de meilleures chances dans la vie que d'autres femmes et d'autres hommes (en tenant compte des facteurs de classe sociale, d'appartenance ethnique et autres).

Inégalités de santé entre les sexes

Dans toutes les classes sociales, les femmes sont plus susceptibles d'avoir une assurance maladie que les hommes. Cependant, cela n'est pas révélateur d'une égalité globale. En fait, aux États-Unis, les femmes paient davantage pour leurs primes mensuelles, car la discrimination fondée sur le sexe à l'encontre des propriétaires de polices d'assurance reste légale dans la plupart des États.

Alors que les hommes ont généralement une espérance de vie plus faible, les femmes sont statistiquement plus susceptibles de souffrir de maladies non terminales et de longue durée.

Inégalités entre les sexes en matière d'éducation

Sue Sharpe (1976, 1994) a étudié les aspirations des jeunes écolières en matière d'éducation, de travail et de mariage. Dans la première étude, leurs priorités concernaient le mariage et l'amour, la "carrière" étant placée relativement bas dans leur liste. Cependant, en 1996, les aspirations des écolières étaient plus orientées vers une carrière et l'indépendance financière.

L'étude deJon Swain (2006) sur la masculinité dans l'éducation est l'une des nombreuses études qui révèlent que l'environnement éducatif est beaucoup mieux adapté à la socialisation et aux comportements féminins. Les enseignants ont tendance à avoir moins d'attentes à l'égard des élèves de sexe masculin, et lorsque celles-ci ne sont pas satisfaites, ils ont tendance à les punir au lieu de les aider. Les collégiens réagissent donc souvent de façon négative, rejoignent des sous-cultures anti-scolaires et prennent du retard dans leurs études.

Inégalités de travail entre les sexes

R. D. Barron et G. M. Norris (1976 ) suggèrent l'existence d'un marché du travail dual, qui se compose de deux secteurs d'emploi interdépendants mais distincts :

1. Le secteur primaire implique une sécurité élevée, un travail hautement qualifié avec des possibilités d'avancement de carrière.
2. Le secteursecondaire implique une faible sécurité et un travail relativement semi ou non qualifié avec des niveaux élevés de rotation et peu de possibilités d'avancement de carrière.

Barron et Norris (1976) soulignent que les hommes sont surtout employés dans le secteur primaire, tandis que les femmes travaillent principalement dans le secteur secondaire. Les femmes sont plus susceptibles d'accepter un salaire inférieur, car elles ont besoin d'un certain degré de flexibilité pour gérer à la fois leur travail et les responsabilités expressives du foyer (comme l'éducation des enfants).

Discrimination en fonction de l'âge

L'âgisme a des répercussions différentes sur les jeunes et les personnes âgées. Cela signale l'apparition d'une mobilité intragénérationnelle. Ilest difficile d'examiner les différents types d'inégalité de manière conventionnelle pour la dimension de l'âge .

Philippe Aries (1962 ) asuggéré que l'enfance est une construction sociale et un produit de l'industrialisation et de la modernisation. Dans la société préindustrielle, les enfants qui n'étaient plus physiquement dépendants n'étaient pas traités différemment de leurs parents en termes de travail, de censure ou de punition par la loi. De nos jours, les jeunes enfants sont susceptibles de connaître de grandes inégalités, avec peu ou pas de possibilités de se défendre.

L'allongement de l'espérance de vie a des répercussions sur le taux de dépendance de la société, et nombreux sont ceux qui craignent que le vieillissement de la population ne se traduise à l'avenir par une charge accrue pour les systèmes de santé.

De plus, les chocs financiers de la dernière décennie font que les pensions sont de moins en moins adéquates. De nombreuses personnes âgées jugent nécessaire de prolonger leur vie professionnelle. Cependant, elles sont également confrontées au problème du désengagement intergénérationnel, dans lequel les personnes âgées ont moins de chances d'être formées, promues ou embauchées que les travailleurs plus jeunes.

Talcott Parsons (1942 ) affirme que le fait de couper les liens avec leur travail signifie que les personnes âgées coupent souvent aussi les liens avec la société de manière plus générale. En effet, le travail procure un sentiment de résidence et de statut au sein d'une communauté particulière, ce qui a pour conséquence d'isoler les personnes âgées de leurs liens professionnels et de parenté une fois à la retraite.

Discrimination liée au handicap

Fig. 3 - Pour les sociologues, le handicap ne peut être réduit à des termes biologiques ou médicaux.

D'un point de vue sociologique, le handicap est une combinaison de la biologie de la blessure et de l'expérience sociale, économique et politique qui l'accompagne.

Ramune Adomaitiene (1999) affirme que les personnes handicapées sont confrontées à un manque d'installations, à un accès inégal à des ressources importantes et à une discrimination institutionnelle dans les domaines de l'éducation, de la protection sociale, des médias, du travail, etc. Cette discrimination est appelée " ableism".

Vic Finkelstein (1993 ) estime que les chances de vie des personnes handicapées ont beaucoup à voir avec la façon dont elles s'identifient. Il affirme que lorsque les personnes handicapées se considèrent comme souffrant d'une déficience, l'appel à l'aide se normalise.

Cependant, lorsque les personnes handicapées se considèrent comme souffrant de la discrimination résultant de leur handicap, les mesures en faveur de l'égalité des chances deviennent plus normalisées.

Inégalités de santé des personnes handicapées

Il est prouvé que les personnes handicapées sont confrontées à une discrimination importante au sein du système de santé.

Comme c'est le cas pour d'autres dimensions de l'inégalité, les maladies sont souvent minimisées par les professionnels de la santé lorsqu'il s'agit de groupes minoritaires. Ainsi, les personnes handicapées sont souvent victimes de disparités en matière de santé non pas en raison de leur état, mais à cause du capacitisme inhérent et non reconnu des individus et des institutions.

Inégalités entre les personnes handicapées en matière d'éducation et de travail

Tom Shakespeare (2005) rapporte que la scolarisation est insuffisante pour que les personnes handicapées acquièrent les qualifications requises pour l'enseignement supérieur et l'emploi.

Un autre fait courant est que, même si elles obtiennent leurs diplômes, les personnes handicapées sont souvent dissuadées de progresser dans leur carrière en raison de la discrimination exercée par les employeurs. Cette discrimination se manifeste sous de nombreuses formes, notamment :

• l'absence de lois anti-discriminatoires,
• les problèmes d'accessibilité (comme les rampes d'accès pour les fauteuils roulants),
• des pratiques d'embauche fondées sur des préjugés,
• des attentes moins élevées en matière de performances, et
• les stéréotypes négatifs.

Mike Oliver et Colin Barnes (2010) étudient les difficultés que rencontrent les personnes handicapées pour s'intégrer de manière significative sur le lieu de travail. Les personnes handicapées sont beaucoup plus vulnérables à la pauvreté, car beaucoup d'entre elles ne vivent que de l'aide gouvernementale à l'invalidité.