Transformations du monde du travail

Automatisation et robotisation

Lors la Troisième Révolution industrielle, qui débutent à la fin du XXᵉ siècle aux États-Unis, les robots étaient encore des machines massives. Elles étaient spécialisées dans des tâches assez restreintes. La machine pouvait donc effectuer sa tâche de manière autonome et extrêmement précise.

Dans les années 1970-1980, cette innovation était très coûteuse, étant donné que le robot ne pouvait effectuer qu'une seule tâche spécifique. Mais cela a largement évolué depuis.

Transformation digitale

L'automatisation et la robotique sont des secteurs clés pour l'avenir. Les composants pour les robots tels que les capteurs, les processeurs et les puces deviennent de moins en moins chers. Les logiciels, par exemple, deviennent de plus en plus précis et personnalisés grâce aux processus d'apprentissage automatique.

Dans ce contexte, on peut donc prendre le terme machine learning au sens littéral, car la machine apprend à devenir plus efficace.

Ces machines peuvent être utilisées par les entreprises dans le cadre de leur transformation digitale. Le but étant d'augmenter l'efficacité au sein de l'organisation. Il s'agit, par exemple, de générer des emails automatiques en réponse à certaines questions. Cela fluidifie la communication entre collaborateurs, en plus de faire gagner du temps. Un accroissement de la digitalisation des entreprises est observé grâce aux bienfaits de l'intégration de ces technologies.

Le développement de l'automatisation et des robots concerne chacun d'entre nous. Ils ont un impact sur le salaire et l'emploi dans le secteur industriel. Au cours des quarante dernières années, les postes hautement qualifiés (comme les emplois de gestion et techniques) ont augmenté. Toutefois, les emplois d'opérateurs de machines et d'ouvriers ont augmenté à un rythme beaucoup plus lent.

L'impact de la mondialisation sur le marché du travail

L'impact de la mondialisation sur les transformations du monde du travail s'est fait ressentir durant la pandémie.

La précarité de l'emploi en hausse

La précarité de l'emploi fait référence à l'instabilité professionnelle. Cette instabilité peut être liée au revenu ou à la durée du contrat de travail entre autres. Les travailleurs hautement qualifiés et à hauts revenus (médecins, avocats, comptables, informaticiens, etc.) seront toujours en mesure de trouver un emploi en raison du niveau d'éducation requis pour occuper une telle fonction. De même, les travailleurs peu qualifiés tels que les coiffeurs, les serveuses et les vendeurs auront toujours du travail car les offres d'emploi abondent dans ces secteurs.

Les travailleurs les plus menacés sont ceux qui occupent des emplois moyennement qualifiés, comme les employés, les secrétaires et les travailleurs à la chaîne. Il s'agit de fonctions qui pourraient facilement être délocalisées dans d'autres pays pour réduire les coûts, ou qui pourraient être remplacées par la technologie.

Le télétravail : de nouvelles opportunités

Les plates-formes d'apprentissage à distance se multiplient. Une personne peut désormais suivre tout un cursus universitaire sans quitter son domicile. Des personnes venant du monde entier peuvent obtenir les mêmes qualifications que les étudiants en présentiel. Ces profils hautement qualifiés auront alors plus de chances d'obtenir des emplois en télétravail.

Désormais, les individus pourront travailler sur des projets qui se déroulent à des milliers de kilomètres de leur résidence. Cela augmente la flexibilité du travail, en laissant les employés organiser leur temps de travail eux-même. Il est maintenant possible de travailler pour de nombreux pays, et les opportunités professionnelles ne se limitent plus à la prospérité économique du pays de résidence. C'est donc un moyen pour des personnes ayant une faible mobilité internationale d'améliorer leur situation économique.

Travail nomade et culture d'entreprise

C'est un style de vie qui permet aux employeurs d'améliorer la qualité de vie au travail. Tout d'abord, les salariés se sentent plus libres de leur mouvement. Le travail nomade est devenu une tendance grâce à l'augmentation du télétravail durant le confinement.

La Covid-19 a obligé les entreprises à revoir leurs manières de concevoir la productivité et l'organisation du travail. Le confinement à montré que les employés ne sont pas moins efficaces lorsqu'ils ne sont pas physiquement sur leur lieu de travail. C'est pourquoi plusieurs entreprises ont assoupli leur règle autour du télétravail pour créer une culture d'entreprise où règne la liberté et le bien-être des salariés.

La plupart des entreprises ont augmenté les jours de télétravail possible par semaine. D'autres décident de ne pas mettre de limite et de laisser leurs employés décider d'eux-mêmes. Certaines sont même allées jusqu'à permettre à leurs employés de travailler en dehors de leurs pays de résidence. Cela permet de s'installer dans un nouveau pays, sans prendre le risque de perdre son emploi et de devoir recommencer à zéro.

Pour beaucoup de salariés, cette liberté accrue donne du sens au travail, car elle leur permet de se concentrer sur leur bien-être global.

Les inégalités salariales homme-femme

Selon le Bureau national des statistiques britanniques, l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes a atteint 7,9 % en avril 2021, contre 7,0 % en 2020. La crise sanitaire a exacerbé cet écart.

Tout comme dans l'emploi rémunéré, il existe une inégalité entre les hommes et les femmes dans le travail non rémunéré. Il s'agit de :

- les tâches domestiques quotidiennes,

- de l'éducation des enfants,

- des soins à domiciles prodigués aux personnes fragilisées de la famille (malades, personnes âgées).

Une enquête du gouvernement britannique réalisée en 2015 a révélé que les femmes effectuaient plus de travail non rémunéré que les hommes. Cette tendance à prendre en charge plus de travail non rémunéré que les hommes existent également chez les femmes qui travaillent à temps plein. Récemment, cela a été mis en lumière sur Tiktok sous le #charge mentale. Ce hashtag est devenu viral et énormément de femmes en France ont partagé leur fatigue au quotidien.

Les femmes, armées de réserve de la main-d'œuvre

Nous pouvons également explorer l'armée de réserve de travailleurs. Ce terme désigne les personnes prêtes à travailler pour des salaires extrêmement bas pour un emploi souvent temporaire. L'armée de réserve de travailleurs trouve son origine dans le marxisme, affirmant qu'elle exploite le prolétariat et bénéficie la bourgeoisie.

Fig. 1 : Les femmes sur le marché du travail.

Cette armée de réserve de travailleurs est principalement composée de femmes, ce qui est un point important à prendre en compte dans l'étude de l'inégalité entre les hommes et les femmes.

La triple mutation et la féminisation des emplois

Duncombe et Marsden (1995), des figures phares de la sociologie du travail, ont inventé le terme triple shift (triple mutation). Celui-ci signifie que les femmes sont supposées assumer trois rôles dans la structure familiale : celui de ménagère, de travailleuse rémunérée et de support émotionnel. Dans cette armée de réserve de travailleurs, les femmes peuvent assumer leurs multiples responsabilités. Bien qu'elles ne veuillent pas assumer ces rôles faiblement rémunérés, leurs triples tâches ne permettent pas d'occuper un emploi à haute responsabilité. Ces emplois laissent peu de temps libre et demande un engagement totale.

Selon les sociologues féministes, les femmes constituent l'armée de réserve de travailleurs en raison de la discrimination et de l'intimidation exercées par les hommes. Les hommes ne veulent pas que les femmes accèdent à des postes à responsabilités et tentent de s'assurer qu'elles restent dans ce cas de figure. Ils le font par le biais du harcèlement et de la discrimination au travail.

Cela affecte les opportunités des femmes dans la vie, car cela signifie qu'elles ne peuvent pas avoir une carrière solide. Leurs emplois sous-payés n'offrent qu'une solution temporaire. En occupant des emplois mal rémunérés, leur qualité de vie diminue. Le fait de travailler trois fois par jour tout en conservant leur emploi ne leur laisse que peu de temps pour elles. Ce qui diminue encore plus leur qualité de vie et leurs chances de réussite.