Finance comportementale

Qu'est-ce que la finance comportementale ?

La finance comportementale étudie les effets des facteurs psychologiques, sociaux, cognitifs et émotionnels sur les décisions économiques prises par les individus et les institutions, ainsi que les conséquences sur les prix du marché, les rendements et l'allocation des ressources. Ce domaine se concentre sur le comportement irrationnel des investisseurs, qui peut faire dérailler la théorie économique conventionnelle du marché et le concept d'efficacité du marché.

L'application de la finance comportementale est vaste et comprend des domaines tels que l'investissement, les finances personnelles, la planification de la retraite, la planification successorale et la finance d'entreprise. La finance comportementale utilise les connaissances de la psychologie pour comprendre et prédire comment les acteurs du marché prennent leurs décisions. La pertinence de la finance comportementale a été renforcée par l'attribution du prix Nobel d'économie 2017 à Richard H. Thaler, un pionnier dans ce domaine.

Éléments clés de la finance comportementale

Les éléments clés de la finance comportementale comprennent divers biais cognitifs et émotionnels dont font preuve les investisseurs. Quelques-uns d'entre eux sont résumés dans le tableau suivant :

Comprendre le cœur de la finance comportementale

Le principe de base de la finance comportementale est que les modèles financiers traditionnels n'expliquent et ne prédisent pas suffisamment le comportement des investisseurs. La finance traditionnelle part du principe que les gens se comportent de manière rationnelle, qu'ils ont la maîtrise d'eux-mêmes et qu'ils ne sont pas influencés par des préjugés. Cependant, les faits suggèrent le contraire. La finance comportementale introduit l'idée de rationalité limitée, où la rationalité des individus est limitée par les informations dont ils disposent.

Les bases de la théorie de la finance comportementale

La théorie moderne de la finance comportementale a été développée par un groupe de chercheurs travaillant dans les domaines des sciences cognitives, de l'économie et de la finance. Les concepts clés comprennent les heuristiques et les biais, la comptabilité mentale, la théorie des perspectives, l'inefficacité du marché et les anomalies.

Un point central de la théorie de la finance comportementale est l'efficience du marché. La finance traditionnelle suppose que les marchés sont efficaces et que le prix des titres reflète toutes les informations disponibles. Cependant, la finance comportementale identifie plusieurs phénomènes incompatibles avec l'hypothèse de l'efficience des marchés (EMH), apportant la preuve d'anomalies prévisibles et reproductibles sur les marchés financiers.

Approfondissement de la théorie de la finance comportementale

La théorie de la finance comportementale met en lumière les tendances et les préjugés souvent irrationnels des investisseurs. Elle remet en question l'idée que les marchés se comportent de manière rationnelle et met en évidence l'impact des biais cognitifs sur les décisions d'investissement. Cette exploration approfondie de la théorie permet de comprendre ses implications dans divers domaines de l'économie et de la finance.

Le rôle de la finance comportementale dans l'économie

La finance comportementale joue un rôle central en économie en remettant en cause l'idée de normes de marché rationnelles. Elle révèle les biais cognitifs intrinsèques qui façonnent le comportement financier, obligeant les économistes à reconsidérer les hypothèses de la prise de décision rationnelle. Au-delà du domaine de la finance, ses implications s'étendent à divers domaines, notamment la conception de politiques publiques, les interventions comportementales et la compréhension des bulles et des krachs économiques.

L'une des contributions inestimables de la finance comportementale à l'économie est l'introduction du "nudging". Le concept de nudging a aidé les décideurs à comprendre les déclencheurs psychologiques derrière la prise de décision économique. En exploitant ces connaissances, les organismes gouvernementaux peuvent créer des politiques plus efficaces, en favorisant les comportements qui contribuent au bien-être individuel ou sociétal.

En outre, la finance comportementale joue un rôle crucial dans la compréhension des anomalies du marché, c'est-à-dire des événements relatifs aux prix et aux volumes qui ne peuvent pas être expliqués par la théorie financière conventionnelle. Ces anomalies, qui résultent souvent des préjugés des investisseurs, provoquent des interrogations sur la validité de l'hypothèse de l'efficience des marchés, ce qui justifie encore davantage la nécessité d'une approche comportementale en économie.

Les principes de la finance comportementale : Un examen plus approfondi

Il existe plusieurs principes fondamentaux de la finance comportementale qui s'écartent des théories économiques traditionnelles :

• Comprendre l'irrationalité : Les gens agissent souvent de façon irrationnelle lorsqu'il s'agit de prendre des décisions financières. Ils peuvent être influencés par plusieurs facteurs, notamment les émotions, les biais cognitifs, la pression de la société et même leur environnement physique.
• La théorie des perspectives : Les gens manifestent une approche incohérente du risque selon que la situation implique des pertes ou des gains potentiels. Cette tendance est connue sous le nom d'aversion aux pertes, un élément clé de la théorie des perspectives. Plus précisément, une perte de 100 livres sterling procurera plus de déplaisir que le plaisir d'un gain de 100 livres sterling. Cette incohérence est en contradiction avec la théorie de l'utilité attendue qui suppose que les gens sont rationnels et averses au risque et qu'ils traitent les gains et les pertes de manière symétrique.
• Heuristique : Les gens utilisent souvent des heuristiques ou des raccourcis mentaux dans leur prise de décision, ce qui peut entraîner des biais et donc influencer leurs choix d'investissement. Les biais de représentativité, d'ancrage et de disponibilité sont des exemples d'heuristiques.

Explorer le biais de représentativité dans la finance comportementale

Le biais de représentativité est l'un des concepts clés de la finance comportementale, qui conduit fréquemment à des décisions financières erronées. Il se produit lorsque les individus jugent la probabilité d'un événement en fonction de la représentativité de cet événement par rapport à leur modèle mental, plutôt que de sa probabilité réelle. En d'autres termes, les gens ont tendance à s'appuyer fortement sur les stéréotypes lorsqu'ils prennent des décisions financières.

Le biais de représentativité peut avoir un impact significatif sur les décisions d'investissement. Il peut amener les investisseurs à mal juger la qualité d'un investissement sur la base d'une tendance récente à court terme. Par exemple, un investisseur peut croire qu'une action qui a bien performé au cours des derniers mois est un bon investissement, même si sa performance à long terme a été médiocre. L'effet de ce biais peut être observé dans tous les secteurs et a un impact sur l'efficacité des marchés.

Comment le biais de représentativité influence le comportement financier

Comprendre comment le biais de représentativité influence le comportement financier peut être impératif pour une meilleure planification financière. Quelques manifestations typiques de ce biais sont énumérées ci-dessous :

• L'erreur du joueur : Il s'agit de la croyance selon laquelle les probabilités futures sont modifiées par les événements passés, alors qu'en réalité, elles sont inchangées. Cette erreur provient d'une conception erronée du hasard. Par exemple, après une longue série de rouges sur la roulette, les chances que le noir apparaisse lors du prochain tour sont toujours \( \frac{1}{2} \), bien que de nombreux joueurs croient que le noir est dû.
• Négligence des taux de base : Les gens négligent souvent les taux de base et se laissent influencer par des informations descriptives et spécifiques. Par exemple, un investisseur peut négocier sur la base des dernières nouvelles concernant l'approbation d'un médicament d'une société, en ignorant les informations sur le taux de base concernant le taux de réussite global des approbations de médicaments dans l'industrie.
• Réaction excessive et biais de disponibilité : ils peuvent entraîner des changements de prix extrêmes sur le marché financier parce que les investisseurs réagissent de manière excessive aux nouvelles informations sans tenir compte de la perspective plus large. Un tel comportement peut entraîner une mauvaise évaluation des prix, un excès de confiance sur le marché et, par la suite, des krachs boursiers.

Apprendre à connaître ces biais et leur fonctionnement aide les investisseurs à mieux gérer leurs processus de prise de décision et à atténuer les risques de biais de représentativité ayant un impact négatif sur leurs portefeuilles d'investissement.

Exemples concrets de finance comportementale

Les principes de la finance comportementale ont des implications considérables dans les scénarios du monde réel. Il est essentiel de comprendre ces principes car ils peuvent avoir un impact considérable sur les décisions prises par les individus dans les circonstances financières de tous les jours. Qu'il s'agisse de s'engager dans les tendances du marché boursier ou de prendre des décisions en matière de finances personnelles, les biais comportementaux peuvent influencer les résultats de manière significative.

Comment les principes de la finance comportementale sont appliqués dans des scénarios réels

Les principes de la finance comportementale apparaissent dans plusieurs scénarios du monde réel. Qu'il s'agisse d'investir en bourse ou de prendre de simples décisions financières personnelles au jour le jour, les exemples où la psychologie humaine a un impact sur le comportement économique sont nombreux.

Un exemple clé de la finance comportementale en pratique est le concept de mentalité de troupeau, selon lequel les investisseurs ont tendance à suivre la foule. Ce comportement est particulièrement courant dans les tendances du marché boursier. Par exemple, pendant un marché haussier, si la plupart des investisseurs achètent, certains peuvent suivre la tendance, sans tenir compte de leur propre analyse ou de la valeur intrinsèque de l'action. Cela peut conduire à un marché gonflé, susceptible de s'effondrer, comme cela a été le cas lors de la bulle Internet de 2000. Les actions collectives des investisseurs individuels, poussés par leur biais comportemental de suivre la foule, ont conduit à un krach boursier désastreux.

Impact de la finance comportementale sur le comportement financier des consommateurs

La finance comportementale n'influence pas seulement le marché boursier ou les comportements d'investissement ; elle a également un impact profond sur le comportement financier des consommateurs.

Par exemple, un biais comportemental courant qui façonne le comportement financier des consommateurs est l'effet de dotation. Il s'agit d'un biais par lequel les gens ont tendance à surévaluer quelque chose qu'ils possèdent, indépendamment de sa valeur marchande objective. Ce phénomène est souvent observé sur les marchés de l'immobilier, où les propriétaires fixent souvent le prix de leur bien à un niveau supérieur à sa valeur marchande, parce qu'ils lui accordent une valeur sentimentale du fait qu'ils en sont les propriétaires. Un autre exemple peut être trouvé dans la façon dont les gens restent fidèles à leur compagnie d'assurance pendant des années, même lorsque de meilleures offres sont disponibles, uniquement parce qu'ils perçoivent les polices qu'ils possèdent comme étant meilleures qu'elles ne le sont.

Démêler les causes du comportement financier

Un aspect essentiel de la finance comportementale est la compréhension des causes ou des facteurs qui façonnent le comportement financier. Les préjugés comportementaux sont le principal facteur à l'origine de ces comportements. En analysant les processus cognitifs qui sous-tendent ces biais, nous pouvons mieux comprendre comment ils influencent les décisions financières et, en fin de compte, les marchés financiers.

La finance comportementale propose que de nombreux éléments contribuent au comportement financier, notamment la théorie psychologique cognitive, la limite à l'arbitrage et le sentiment des investisseurs. Les théories psychologiques cognitives suggèrent que les gens prennent des décisions en se basant sur des règles empiriques approximatives et non sur une logique stricte. Les limites de l'arbitrage signifient que même lorsque les investisseurs remarquent un actif dont le prix est incorrect, ils risquent de ne pas en profiter en raison des obstacles à la négociation. Le sentiment des investisseurs fait référence à l'état d'esprit collectivement haussier ou baissier des investisseurs sur le marché à un moment donné.

Facteurs qui influencent le comportement financier

Plusieurs facteurs façonnent le comportement financier, dont voici quelques-uns :

• Les biais cognitifs : Comme nous l'avons vu précédemment, les biais cognitifs, ou erreurs de raisonnement, influencent considérablement les décisions financières que prennent les individus, ce qui conduit souvent à des décisions irrationnelles. Parmi les exemples, on peut citer le biais de confirmation, où les gens ont tendance à rechercher des informations qui confirment leurs croyances existantes et à ignorer les informations contraires, et le biais d'excès de confiance, où les individus surestiment leurs connaissances ou leurs capacités.
• Traits psychologiques : Certains traits psychologiques, tels que la tolérance au risque, la patience et la maîtrise de soi, jouent également un rôle clé dans la dictature du comportement financier. Par exemple, les personnes ayant une grande tolérance au risque peuvent être plus enclines à investir dans des actions risquées ou à créer leur propre entreprise, tandis que les personnes ayant une faible maîtrise de soi peuvent avoir du mal à économiser de l'argent et à éviter de s'endetter.
• Facteurs sociaux : La société a un impact significatif sur nos comportements financiers, car les normes sociales, la pression des pairs et le désir de s'intégrer peuvent amener les gens à prendre des décisions financières qu'ils n'auraient pas prises de façon indépendante. Par exemple, la pression sociale pour posséder une maison ou une voiture, même si ce n'est pas financièrement prudent, peut amener les individus à s'endetter lourdement.
• Facteurs personnels et démographiques : L'expérience personnelle peut influencer le comportement financier d'une personne. Par exemple, une personne qui a fait faillite dans le passé peut être plus économe. De plus, les facteurs démographiques tels que l'âge, le revenu et le niveau d'éducation peuvent influencer le comportement financier.

En comprenant ces facteurs qui façonnent le comportement financier, les individus peuvent devenir plus conscients de leurs propres préjugés et de leurs processus de prise de décision. Cette prise de conscience peut les aider à prendre des décisions financières plus rationnelles, ce qui se traduit par de meilleurs résultats financiers.

Rôle des émotions et de la psychologie dans la finance comportementale

Les émotions et la psychologie jouent un rôle central dans la finance comportementale. C'est l'étude de ces influences et biais psychologiques qui incitent les consommateurs, les commerçants et les investisseurs à prendre des décisions financières irrationnelles. Les biais cognitifs de l'être humain le conduisent souvent à un comportement financier irrationnel, et il est vital de comprendre ces biais car ils ont un impact significatif sur les prix du marché, les rendements et l'allocation des ressources.

Implications de la finance comportementale sur la gestion des finances personnelles

Les principes de la finance comportementale peuvent avoir des implications substantielles sur la gestion des finances personnelles. En comprenant ces principes, tu peux mieux évaluer tes décisions économiques et éviter que des préjugés n'affectent ta santé financière.

L'objectif fondamental de la gestion des finances personnelles est de gérer efficacement ses revenus, d'investir judicieusement et de réduire les risques fiscaux. Cependant, la finance comportementale postule que les individus ne sont pas toujours "économiquement rationnels" lorsqu'ils prennent de telles décisions financières. Divers biais cognitifs tels que l'ancrage, la mentalité grégaire et l'excès de confiance peuvent souvent les amener à prendre des décisions financières irrationnelles, vraisemblablement influencées davantage par les émotions que par un raisonnement financier solide.

Par exemple, le biais d'ancrage peut amener les individus à dépendre fortement de la première information rencontrée (l'"ancre") lorsqu'ils prennent des décisions. Dans un contexte financier, cela pourrait signifier de baser tes décisions de vente ou d'achat d'une action sur un prix initial plutôt que sur sa valeur réelle sur le marché. De même, le biais de confirmation peut conduire quelqu'un à ne rechercher que les informations qui renforcent ses décisions financières existantes, créant ainsi une sorte de "chambre d'écho" où les points de vue divergents sont ignorés, ce qui conduit à des décisions financières mal informées.

Il est donc essentiel d'être conscient de ces biais cognitifs pour atténuer leur impact sur la gestion des finances personnelles. En apprenant à connaître ces bizarreries du processus décisionnel humain, on peut prendre de meilleures décisions financières et éviter des déboires financiers inattendus.

Comment la finance comportementale peut-elle influencer tes décisions financières ?

La finance comportementale n'est pas un concept lointain qui ne concerne que les économistes et les analystes financiers ; elle a un impact direct sur tes décisions financières. En comprenant les traits de comportement qui influencent tes jugements économiques, tu peux accroître la pleine conscience de tes actions financières, ce qui te permettra de prendre des décisions financières plus disciplinées et plus rationnelles.

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Un facteur comportemental courant qui influence les décisions financières est le "sophisme des coûts irrécupérables". Ce préjugé consiste à poursuivre une activité en raison des ressources précédemment investies (temps, argent ou efforts), même s'il n'est pas dans ton intérêt de continuer. En termes de finances personnelles, cela pourrait signifier continuer à investir dans une entreprise qui échoue en raison des sommes substantielles qui y ont déjà été versées, même s'il serait plus prudent sur le plan financier de réduire ses pertes.

Un autre biais courant est l'heuristique de disponibilité, selon laquelle les individus fondent leurs décisions sur les informations et les événements qui leur sont immédiatement accessibles plutôt que sur l'ensemble des données. Dans le domaine des finances personnelles, cela peut se manifester par une réaction excessive aux nouvelles ou aux tendances récentes. Par exemple, une décision abrupte d'investir dans une action en raison d'un récent battage médiatique, sans s'être suffisamment renseigné sur les fondamentaux de l'entreprise.

Comprendre les implications de la finance comportementale sur tes décisions financières peut conduire à de meilleurs résultats financiers. Cela peut aider à annuler l'influence potentielle des biais cognitifs ou des réactions émotionnelles, ce qui permet de prendre des décisions financières plus éclairées et plus rationnelles.