John Webster

John Webster : biographie

On ne sait pas grand-chose de la biographie de John Webster, car très peu de choses ont été consignées de son vivant. Il est né vers 1580, probablement près de Londres. John Webster porte le nom de son père, un fabricant de voitures. Sa mère était la fille d'un forgeron, et Webster a grandi à Newgate, à Londres.

On pense que Webster a fréquenté la Merchant Taylors' School à Londres pour y acquérir une formation de tailleur. Son père était membre de l'éminente guilde des Merchant Taylors. Des documents indiquent également que Webster a fréquenté Middle Temple en 1598, un établissement qui enseignait le droit à ceux qui souhaitaient entrer dans la profession juridique.

Webster fait preuve d'une connaissance relativement étendue du droit dans certaines de ses pièces. Fréquenter ces deux institutions pour étudier était une éducation impressionnante pour un homme issu de la classe ouvrière. Cependant, certains pensent également qu'il a exercé pendant un certain temps le métier de son père, qui consistait à fabriquer des voitures.

John Webster : Mariage et carrière

Webster se marie à Islington, à Londres, avec Sara Peniall en 1605. Il est probable que Webster était nettement plus âgé que Sara. Sara était également enceinte de sept mois lorsque le couple s'est marié, ce qui était inhabituel à cette époque. On s'attendait généralement à ce que la grossesse soit limitée au mariage. Le fils du couple est né en 1606 et a reçu le nom de son père. On pense que Webster a eu d'autres enfants avec Sara, mais il en reste peu de traces.

Comme il était courant à l'époque, en tant que dramaturge, Webster travaillait souvent en collaboration avec d'autres. Par exemple, il a beaucoup travaillé avec le dramaturge Thomas Dekker sur Caesar's Fall, une tragédie qui n'a jamais été publiée officiellement. Les deux dramaturges ont également écrit ensemble Westward Ho ! (1604) et Northward Ho ! (1605).

Aujourd'hui, on se souvient surtout de Webster pour ses deux pièces tragiques italiennes. La première, The White Devil (1612), a été jouée en 1612 devant un public peu réceptif. Webster a d'abord considéré la pièce comme un échec. Elle est basée sur l'histoire vraie de l'assassinat de l'aristocrate italienne Vittoria Accoramboni.

La deuxième pièce italienne de Webster, La duchesse de Malfi (1623), basée sur la vie tragique d'une autre aristocrate italienne, a connu un succès bien plus important. Il s'agit d'une tragédie de vengeance et de la pièce pour laquelle Webster est le plus connu aujourd'hui.

La seule autre pièce enregistrée que Webster a écrite seul est The Devil's Law Case (1623). Il a coécrit Anything for a Quiet Life (1621) avec Thomas Middleton et A Cure for a Cuckold (1624) avec William Rowley.

On sait très peu de choses sur la mort de John Webster. On pense qu'il est mort vers 1634, probablement à Londres.

John Webster : écrivain

John Webster était un dramaturge populaire à son époque, qui montait fréquemment des pièces dans le prestigieux théâtre du Globe. Aujourd'hui, il est considéré, avec Shakespeare, comme l'un des meilleurs dramaturges du dix-septième siècle. La carrière de Webster a parfois chevauché celle de Shakespeare.

Le style d'écriture de John Webster se distingue par son intensité émotionnelle, sa profondeur psychologique et l'utilisation de thèmes sombres et violents. Ses pièces plongent souvent dans les motivations psychologiques de ses personnages, créant ainsi un récit profondément immersif et complexe.

Webster a exploré le côté sombre de la psyché humaine dans ses pièces. Ce sujet difficile est peut-être la raison pour laquelle toutes ses pièces n'ont pas été bien accueillies lors de leur première représentation.

Le langage de Webster est poétique et très métaphorique, avec des images vivantes qui renforcent la tension dramatique et la résonance émotionnelle de ses œuvres. Il est connu pour avoir créé un monde atmosphérique imprégné d'ambiguïté morale, reflétant l'environnement sociopolitique tumultueux de l'ère jacobéenne.

Webster s'est également penché sur des questions sociales et politiques pertinentes qui ont eu un impact sur les gens. Ses œuvres traitent de la corruption, dépeignant régulièrement les membres des classes supérieures comme cruels et égoïstes.

John Webster : pièces de théâtre

John Webster est considéré comme l'un des principaux dramaturges de l'ère jacobéenne. Connu pour ses tragédies, Webster excellait dans la création de récits sombres et complexes remplis d'intrigues et de vengeance. Ses pièces se concentrent souvent sur la corruption du pouvoir et les fragilités de la nature humaine.

Ses personnages, en particulier ses personnages féminins, sont complexes, bien développés et en avance sur leur temps dans leur démonstration de pensée indépendante et de résilience. Lis la suite pour en savoir plus surLe diable blanc et La duchesse de Malfi.

John Webster : Le diable blanc (1612)

Le Diable blanc s'inspire du véritable assassinat d'une aristocrate italienne, Vittoria Accoramboni, à Padoue en 1585, tuée pour avoir eu une liaison. Webster donne à son personnage central, Vittoria Corombona, un nom similaire. Vittoria a une liaison avec le duc de Brachiano, bien que tous deux soient mariés à d'autres personnes.

Le duc, ainsi que le frère de Vittoria, Flamineo, s'arrangent pour faire tuer le mari de Vittoria et la femme du duc. Flamineo se révèle être un personnage cruel qui ne tient à ce que Vittoria épouse le duc que parce que cela pourrait faire progresser le statut social de leur famille. Ce complot meurtrier est couronné de succès.

Seule Vittoria est persécutée pour meurtre, le duc et Flamineo s'en tirant à bon compte. Elle est envoyée dans un couvent conçu pour les femmes qui sont jugées avoir enfreint les normes sexuelles et de genre et sont donc surnommées "putes". Finalement, Brachiano et elle s'enfuient et règnent ensemble sur la ville de Padoue. Francisco, le frère de la femme assassinée de Brachiano, Isabella, organise un complot élaboré pour venger sa sœur. Il réussit à assassiner Brachiano par empoisonnement.

Fig. 2 - La ville de Padoue.

Flamineo, qui clame son innocence pour cause de folie, se rend chez Vittoria et tente de la convaincre qu'un pacte de suicide est leur seule issue. Il lui donne un pistolet pour se suicider, mais elle préfère lui tirer dessus. Flamineo révèle que le pistolet n'était pas chargé et qu'il testait simplement sa loyauté.

Deux hommes travaillant pour Francisco entrent alors et poignardent mortellement Vittoria et Flamineo. La pièce s'achève sur la mort de la majorité des personnages centraux. Les actions de la pièce sont souvent motivées par le désir de vengeance, ce qui en fait une tragédie de la vengeance.

John Webster : La duchesse de Malfi (1623)

Tout comme Le diable blanc, La duchesse de Malfi est également une tragédie de la vengeance. Elle aussi est vaguement basée sur des événements réels qui se sont produits dans l'Italie des années 1500.

La duchesse de Malfi est veuve depuis peu, mais ses frères, Ferdinand et le cardinal, ne souhaitent pas qu'elle se remarie. Ils espèrent hériter de ses richesses et de son titre et souhaitent en outre préserver la pureté sexuelle de leur famille en contrôlant la sexualité de la duchesse. Ils envoient un ancien criminel nommé Bosola espionner la duchesse pour s'assurer qu'elle tient sa promesse de ne pas se marier.

Cependant, Bosola finit par découvrir que la duchesse est tombée amoureuse d'un ouvrier de son domaine, Antonio, qu'elle a épousé. Le couple a trois enfants. Ferdinand et le cardinal sont furieux de la tournure des événements.

Ferdinand fait enlever, torturer et tuer la duchesse et deux de ses enfants. Plus tard, la culpabilité qu'il éprouve à l'égard de ses actes le fait sombrer dans la folie. Entre-temps, Antonio s'est enfui avec l'enfant qui lui reste.

Bosola n'aime pas ce que Ferdinand et le cardinal l'ont manipulé, et il décide donc d'aider Antonio à échapper à la colère des frères. Cependant, dans un cas d'erreur d'identité, Bosola assassine Antonio. Cela déclenche une série d'événements qui font que Bosola, le cardinal et Ferdinand s'entretuent. Plus encore que dans Le Diable blanc, aucun des personnages centraux de cette pièce ne survit jusqu'à la fin.

John Webster : poèmes

Bien qu'il soit surtout connu en tant que dramaturge, John Webster a également écrit une sélection de poèmes. À l'instar de ses œuvres dramatiques, les pièces de Webster abordent généralement les thèmes de la mort, de l'obscurité et des aspects les plus négatifs de l'expérience humaine.

Par exemple, le poème "Vanitas Vanitatum" (1623) explore le caractère inévitable de la mort. Le titre latin du poème se traduit par "la vanité des vanités". Cette phrase signifie que les simples plaisirs terrestres et le luxe ne signifient rien dans le grand ordre des choses. Tous les gens sont les mêmes dans la mort.

De même, "Death Song" (date de publication inconnue) se concentre sur un thème similaire, celui de la mort, comme en témoigne le titre. Le poème s'adresse à une femme sans nom, le narrateur lui conseillant de se mettre à l'aise avant que sa vie ne s'achève et qu'elle ne "s'en aille".

John Webster : citations

Tu trouveras ci-dessous un tableau des principales citations tirées de l'œuvre de Webster.